Les VE :LA solution pour stabiliser le réseau électrique?

Un difficile stockage de l’énergie électrique

Si la transition vers les énergies renouvelables telles que celles issues de l’éolien ou du solaire est essentiel en terme de lutte contre le réchauffement climatique, ces énergies offrent une production intermittente et loin d’être stable. Elles nécessitent de ce fait de développer des capacités de stockage d’électricité permettant de la « conserver » durant un laps de temps relativement court.

La technologie « vehicle to grid » (V2G), qui en est actuellement à ses prémices, permet aux voitures électriques de se charger dès lors que l’électricité disponible est abondante, et de la réinjecter via la même borne quand le réseau en manque.

La multiplication des VE pourrait permettre d’assurer le stockage

Or, selon les calculs du chercheur Chengjian Xu, de l’université de Leyde (Pays-Bas), la multiplication des voitures électriques pourraient répondre aux besoins en stockage dès 2030 dans la plupart des pays du monde.

Les batteries pourraient ainsi offrir une capacité de 32 à 62 térawatts d’ici 2050, soit plus que les besoins en stockage estimés par l’Agence internationale pour les énergies renouvelables.

A noter : ce calcul comprend aussi la réutilisation des batteries usagées, qui à partir de 20% ou 30% de perte d’autonomie sont considérées comme insuffisantes pour les voitures.

« L’utilisation des voitures électriques pour stocker l’électricité ferait baisser la demande en stockage d’énergie, et les conséquences climatiques liées à la production d’équipements de stockage », estime ainsi Chengjian Xu. Qui considère par ailleurs que cela augmenterait la flexibilité du réseau électrique et l’intégration des énergies renouvelables ».

Une participation des VE au système V2G néanmoins limitée

Le chercheur table néanmoins sur une participation limitée des utilisateurs de voitures électriques au système V2G, ces derniers pourraient s’avérer réticents à agir de la sorte, de peur de réduire quelque peu de la durée de vie de la batterie.

Le chercheur considère toutefois cette participation s’avère « cruciale ». L’étude comprend des données issues des marchés chinois, européen, américain et indien, et prend en compte des facteurs comme les différentes technologies de batteries, les distances parcourues par les voitures ou les températures moyennes, qui jouent sur la durée de vie des batteries.

Des mesures d’incitation à prévoir

Selon lui, les pouvoirs publics peuvent « jouer un rôle important avec des mesures d’incitation », en mettant en place notamment des micro-paiements pour les particuliers connectant leur voiture à la borne et partagent leur électricité, ou l’obligation pour les entreprises de brancher leurs flottes de véhicules.

Hyundai, Renault et Tesla déjà sur les rangs

Plusieurs constructeurs comme Hyundai ou Renault testent d’ores et déjà des véhicules dotés de la technologie V2G, notamment à Utrecht (Pays-Bas). Certains véhicules Tesla ainsi que de nombreux chargeurs à domicile sont également déjà compatibles.  Renault estime que dans le cas d’une voiture électrique en location, l’automobiliste et la marque pourraient partager jusqu’à 400 euros par an s’il laisse sa voiture branchée 8 heures par jour.

Notre avis, par leblogauto.com

En France, le concept de V2G fait son chemin. En février 2022, RTE a certifié pour la première fois une solution permettant aux batteries de véhicules électriques de participer à l’équilibre du réseau électrique français.

Ce type de technologie a été développée en France par DREEV, une coentreprise entre EDF et Nuvve, société spécialisée basée aux Etats-Unis. « En activant en quelques secondes la charge et la décharge des batteries d’un grand nombre de véhicules électriques répartis sur le territoire national, DREEV peut contribuer à ajuster l’équilibre production-consommation, essentiel au bon fonctionnement du système électrique français et européen », avait alors souligné RTE.

Sources : AFP, Nature

(32 commentaires)

  1. Je l’ai souvent entendu ces dernières années !

    D’autant plus que l’ensemble des parkings avec ombrières photovoltaïques + toits des usines et hangars et centres commerciaux donneraient « facilement » plus de production d’électricité que l’ensemble de nos 56 réacteurs nucléaires.

    … je ne dis pas que cela est dans l’état « souhaitable » pour diverses raisons… Mais fermer définitivement la porte à cette possibilité serait une folie totale… Une débilité sans nom.

    Le problème, je le dis souvent, la France traîne des retards tous azimuts que l’on ne peut plus régler d’un seul coup sans provoquer ponctuellement d’autres inconvénients, tellement que les retards sont ardus à rattraper dans tous les domaines.

    Dans la fin des années 70, la France lançait 6 à 7 nucléaires par an ! et avait la « main » sur le contrôle de ses frontières pour protéger son économie.

  2. Aussi la possibilité de l’utilisation des anciennes batteries des possesseurs exigeants de VE qui ne supporterait pas que leur VE perde plus de 20 % de leur autonomie…. La possibilité de les recycler en batteries statiques pendant 10 à 20 ans supplémentaires pour l’habitation associée aux EnR et aux maisons BBC …. Immensément utile en ce moment avec les événements de la guerre en Ukraine.

    1. Ce n’est pas vraiment être « exigeant » de trouver qu’une autonomie déjà pas transcendante neuve ne fasse plus le job avec 20% de perte.
      Puis ici ce n’est pas vraiment du recyclage, juste repousser son échéance avec le gâchis des pertes de conversion/stockage évitables (car elles ont toujours été évitées!) dans le résidentiel repeint en vert!
      Dans la série « on vit une époque formidable »… :o)

      1. Pour faire 30 km en moyenne… !??? Perdre 20 %, c’est dramatique ?
        « On vit une époque formidable » Oui effectivement se plaindre de ça… j’espère que les Ukrainiens se rendent compte de nos malheurs…

  3. il est connu depuis longtemps que la solution c’est la démultiplication des moyens de stockage et des moyens de production électrique au niveau des foyers. il faut arrêter de penser grosses centrales électriques : le gouvernement fait fausse route en engloutissant les milliards dans des EPR, milliards qui pourraient financer des solutions plus innovantes et originales

    1. « des EPR »? Il y en a un qui est en construction mais je n’ai pas entendu dire qu’il y en aurait plusieurs, je suis peut-être passé à coté de l’info.
      Bien sur qu’il faut multiplier les solutions pour avoir un max de résilience, mais ce n’est pas pour ça qu’il faut abandonner les grosses centrales électriques. Il faut de l’éolien, du solaire et de l’hydro, mais ces solutions ont le défaut d’être intermittentes, c’est illusoire de croire qu’on peut alimenter un pays entier uniquement avec ces solutions. Il y a quelques années il y a une ile qui a fait le buzz en s’alimentant entièrement à l’énergie renouvelable, avec un barrage qui se recharge via le surplus de la production éolienne ou solaire. Aujourd’hui on voit que les groupes électrogène au diesel tournent plus souvent qu’avant pour compenser les défauts des énergies renouvelable, alors croire qu’on peut utiliser les mêmes techniques pour un pays comme la France pour se passer des grosses centrales électrique c’est utopique. Le parc nucléaire français est vieillissant, il faut anticiper son arrêt, mais pour ça il faut reconstruire d’autres réacteurs. Si on multiplie les solutions de production électrique à coté, on pourra en construire moins, mais on ne pourra pas s’en passer, et à mon avis c’est pareil pour les centrales au gaz. Il faut 30 min pour faire passer un réacteur nucléaire de 50% de charge à 100%, il faut quelques minutes pour une centrale au gaz ou un barrage. Avec la sécheresse qu’on a eu cet été, on a vu que les barrages ont une certaine limite, c’est là qu’on aura besoin de centrales au gaz, pour compenser le temps de monté en charge des centrales nucléaires.

      1. @seb, l’intermittence des EnR est un problème que l’on attaque que récemment, on ne peut totalement l’effacer, mais l’on peut diminuer nettement les effets « négatifs »
        En puis des EnR pilotable sont possible dans l’avenir et ne sont que peut développer.

        Mais aussi, une masse de batterie de VE d’un état « entre les deux » pourrait nous rendre des immenses services dans l’avenir et régler plusieurs problèmes à la fois pendant 10 à 20 ans supplémentaires.

        Des batteries d’occasion « en trop » viendront de toute façon en nombre d’ici 5 ans… Autant que l’on les utilise encore un peu plus.

    2. Pour info, le coût du renouvelable moderne (cad éolien/photovoltaïque, celui qui « fonctionne » entre de dixième et le vingtième des capacités installées, vu que l’on ne construit plus rien qui marche vraiment et se pilote comme l’hydroélectrique) avait été estimé à 120 milliards par la cour des comptes qui critiquait avec son tact habituel ce qui s’appelle de l’argent foutu en l’air.
      On n’en entends pas parler. Par contre les 20 milliards dus aux retards (certes regrettables, mais les compétences se perdent plus facilement qu’elles se remontent) de Flamanville là personne n’a pu les louper.
      Il y a juste un facteur 6 entre les deux!

    3. Le nucléaire utilisé en ajustement, le problème c’est que c’est du vieillissement accéléré par les variations de charges fréquentes.. et des emmerdes l’hiver venu dont on parle beaucoup actuellement des conséquences, mais un peu moins des causes. Il vaut en réalité mieux l’utiliser à 100% pour la consommation de fond saisonnière et éviter au maximum les multiples variations pour des durées qui ne soient pas assez largement supérieures à leur temps de réaction.
      Bref, le nucléaire n’est pas idéal pour coucher avec de l’éolien/solaire: Ce n’est pas pour rien que les pays ayant misé largement plus que nous là dessus ont en face de leur « renouvelable » une capacité thermique identique prête, c’est le cas de le dire, à faire feu quand le vent et/ou la luminosité n’ont pas le bon goût d’être en phase avec la consommation.

    4. @Twin Spark, les deux sont complémentaires… Dans 40 ans, on sera sûrement bien content d’avoir investi dans une série d’EPR2.
      Comme on est content des centrales de Messmer des années 70-80.
      Le surcoût est lié avant tout au prototypage de l’unique modèle en France et du désinvestissement sur le nucléaire… On en parlait déjà largement avant 1995 à mon travail.
      Comme le prototype de navire complexe… le bâtiment tête de série est coûteux et plein de défauts… Mais de moins en moins par la suite.
      … le dernier même un peu démodé est souvent d’un remarquable coût efficacité.

      On a besoin de toutes les astuces… la transition sans pétrole ne se fera pas avec une solution… Mais des dizaines…. Dans 20 ans, on sera lesquels sont les meilleurs, mais pas avant.

  4. C’est oublier un peu vite qu’il y a une perte non négligeable de rendement en passant quand chargeant et déchargeant un VE !

    1. … et ne sera valable que si auto et maison sont équipés de capteurs solaires performants, du genre à concentration !

      1. Les capteurs solaires ne sont pas utiles pour le smart grid, les voitures sont chargée par le réseaux, et elles alimentent le réseau.
        Par contre, effectivement, niveau rendement, ce n’est pas l’idéal.

    2. Cela donne de la souplesse dans le réseau @ Jack Teste-Sert, et ça efface en partie le vilain défaut de bon nombre d’EnR

  5. Quel est le mieux niveau rendement?
    H2? rendement de 30% au mieux! et stockage très très cher
    pompage reservoir? rendement de la pompe*rendement de la turbine= 50% mais stockage « gratuit », rare emplacement en FRANCE
    volant d’inertie? je ne sais pas
    VE batterie: Charge et décharge rdt: 80 à 90% en fonction de la tension d’alim: très cher, mais usage multiple.

    il me semble que si cela ne fait pas vieillir prématurément la batterie de VE, c’est une bonne idée, notamment pour le lissage des de pic de conso

    1. C’est bien @Thibaut Emme, vous faites des progrès… ?
      On évitera plus vite la fuite de capitaux et on renforcera la lutte contre la paupérisation grâce aux emplois créés.

  6. L’hydrogène n’est pas vert. L’hydrogène c’est pisser dans un violon. Vous adulez Janco mais lui-même le dit….bizarre de ne pas le comprendre.

    Le H2 ce sont des subventions d’argent public qui sont captées par des entreprises privées qui exportent ces capitaux autant que l’industrie pétrolière.

    Mais bon, quand on ne veut pas comprendre que ni la physique ni l’économie ne pousse au H2 hein.

    Luter contre la paupérisation ? Expliquez nous cela qu’on se marre un peu….éoliennes allemande, métaux rares importés, PàC rarement françaises, panneaux photovoltaïques chinois posés sur des aciers importés et majoritairement produit avec une énergie carbonée.

    Réécoutez Jancovici au pire.

    NB on a encore des raffineries en France et environ 50 000 emplois directs. Si on suit votre « raisonnement », les carburants lutent contre la paupérisation en France.

    1. « Luter contre la paupérisation ? Expliquez nous cela qu’on se marre un peu….éoliennes allemande, métaux rares importés, PàC rarement françaises, panneaux photovoltaïques chinois posés sur des aciers importés et majoritairement produit avec une énergie carbonée. »

      Ah ! parce que je suis un apôtre de la désindustrialisation en France… Première nouvelle ???

      Depuis 25 ans en France, on fait tout de travers… Après on en tire des conclusions erronées.
      Le nucléaire marchait bien… On la détruit.
      Fessenheim devait être arrêté QUAND l’EPR de Flamanville devait être recordé au réseau.
      Pourquoi que seulement Fessenheim arrêté… si elle était trop vieille ?
      Pourquoi pas les autres « vieilles » aussi dans ce cas ?
      Surtout sans développer les EnR et produire une série d’EPR.

      On a développé les EnR via des éoliennes terrestres pour faire marcher le gaz russe… Alors que l’offshore, bien plus performant est encore inexistant

      Nous avons tué notre industrie d’éolienne de PV et pas développé celle des batteries…. TUER notre industrie créait de l’emploi… Première nouvelle ???

      L’hydrogène n’est certes pas la panacée… Mais il sera OBLIGATOIRE dans de nombreux futurs domaines…et PEUT importe le rendement, puisqu’on n’aura pas le choix.
      On a déjà essayé de mettre des réacteurs nucléaires dans les avions… l’histoire des B-36 et Tu-95 sont passionnantes.
      L’hydrogène utilisé ponctuellement en tampon sera également très utile avec le nucléaire et les EnR.
      Hors de question de tout miser sur une énergie ou un mode d’énergie

      Ce qui m’agace… C’est entendre des arguments simplistes sur les inconvénients d’une énergie sans prendre le problème global.
      On est trop axé sur le pétrole depuis trop longtemps.
      Jancovici propose aussi de multiplier par trois le prix des carburants … vous l’avez déjà oublié ???

      EDF – Le Désastre Industriel que l’on vous cache
      https://www.youtube.com/watch?v=v9z7DhvZh4k

  7. bio-fuel. Renseignez-vous 😉 En plus, on peut en faire en capturant du CO2 à la sortie des usine.
    Sans dévaster les terres à la recherche de minerais.

    1. @Thibaut Emme, vous n’êtes pas le champion du YAKAFOKON par hasard !?

      « En plus, on peut en faire en capturant du CO2 à la sortie des usine. » Génial, je vote pour !
      Encore faut-il avoir des usines en France … au pire en Europe

      « Sans dévaster les terres à la recherche de minerais »
      Encore faut-il le faire comprendre à @ Mwouais et ses acolytes du bien fait du recyclage des batteries…. Vaste programme !

  8. Je vous donne une vraie solution et comme d’hab quand vous etes pris en defaut vous insultez les gens.
    He beh.

    Les usines de efuel et la capture de co2 ne reçoivent pas autant de subventions que le pseudo h2 vert. Étonnant non ?

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