UE : l’avenir de l’automobile reste électrique malgré le recul

L’UE repousse la date de l’électrique à 2035, offrant plus de temps aux hybrides tout en renforçant la compétitivité européenne.

L’Europe repense son calendrier pour l’électrique

La Commission européenne a annoncé mardi qu’elle envisageait de supprimer la date limite de 2035 pour la transition complète vers les véhicules entièrement électriques. Cette décision, prise après des pressions du secteur automobile européen, offre plus de temps aux constructeurs historiques pour vendre des modèles hybrides rechargeables et des véhicules électriques à autonomie étendue. Ces derniers, utilisant un petit moteur à combustion pour recharger la batterie, ainsi que les moteurs thermiques conventionnels, resteraient légaux au-delà de 2035.

Cette révision du calendrier répond à une demande de flexibilité des constructeurs européens, qui cherchent à rester compétitifs face aux rivaux chinois en pleine expansion. La Commission propose également la création d’une nouvelle catégorie de petits véhicules électriques avec des crédits supplémentaires pour les modèles produits en Europe, offrant aux marques locales un soutien ciblé pour leurs modèles urbains. Selon Phil Dunne, directeur général du cabinet Grant Thornton Stax, cette mesure pourrait permettre à l’industrie européenne de « rattraper les Chinois » sur le marché des véhicules électriques en termes de compétitivité et de coûts.


Un contexte concurrentiel renforcé

Le secteur automobile européen se trouve confronté à une concurrence chinoise croissante. Malgré l’imposition de droits de douane sur les véhicules électriques importés de Chine, certaines marques, comme Changan et BYD, continuent de se développer sur le marché européen, notamment sur les segments des hybrides rechargeables et des moteurs à combustion. Ces modèles échappent souvent aux tarifs douaniers et connaissent des ventes en croissance dans certains pays d’Europe de l’Est, comme la Pologne, où les ventes de véhicules électriques restent limitées.

Les prévisions du cabinet AlixPartners indiquaient que les voitures entièrement électriques ne représenteraient que 62 % des ventes européennes d’ici 2035. Cette estimation reflète le scepticisme sur l’application stricte de l’interdiction initiale et souligne la nécessité pour l’industrie et les infrastructures de recharge de suivre un rythme plus progressif. Les ventes de véhicules entièrement électriques ont néanmoins progressé de 25,7 % en glissement annuel jusqu’en octobre, représentant 16,4 % des ventes totales dans l’Union européenne, avec une pénétration encore faible dans certaines régions du Sud et de l’Est du continent.


Des investissements massifs et une coopération accrue

La révision de la politique européenne représente un défi pour les constructeurs qui ont investi des dizaines de milliards d’euros dans le développement de véhicules électriques et l’extension des capacités industrielles. Cependant, cette flexibilité pourrait stimuler de nouvelles collaborations, comme le partenariat récent entre Ford et Renault pour développer de petits véhicules électriques en Europe. Selon Joe Stevenson, PDG de la start-up britannique Anaphite, spécialisée dans les électrodes de batterie, cette situation pourrait favoriser le partage de plateformes et réduire les coûts de production.

Le PDG de Ford, Jim Farley, a souligné la nécessité d’une politique stable, estimant que des changements fréquents compliquent la planification des investissements à long terme. L’industrie européenne bénéficie désormais d’un « espace de respiration » pour ajuster ses stratégies, tout en continuant à progresser vers l’objectif d’une mobilité durable et électrifiée. La combinaison de modèles hybrides, de petits véhicules électriques subventionnés et de plateformes partagées pourrait constituer un compromis entre transition écologique et viabilité économique pour les constructeurs européens.

Notre avis, par leblogauto.com

La décision de l’UE offre un répit stratégique aux constructeurs européens tout en confirmant l’avenir électrique du marché. La flexibilité pour les hybrides et les petits véhicules électriques pourrait soutenir la compétitivité face aux acteurs chinois. Les investissements massifs déjà réalisés restent essentiels pour accélérer la transition vers l’électrique. Cette politique incite également à une coopération accrue entre constructeurs pour réduire les coûts et développer des plateformes communes.

Crédit illustration : leblogauto.

(9 commentaires)

    1. Dans l’histoire, les premiers véhicules performants étaient électriques, à l’image de « La jamais contente »
      Aujourd’hui nous pourrions avoir des automobiles électriques à grande autonomie, des maisons confortables et autonomes, des transports en commun performants, si le lobbying pétrolier n’avait pas tué la recherche sur les énergies décarbonés et détruit les transports en commun.
      La famille Rockefeller en est le parfait exemple.
      L’Histoire a pris la mauvaise route dès le 19ème siècle et nous a privé de l’avenir électrique

      1. Ca n’a pas duré longtemps et c’est normal car le moteur à explosion à 4 temps est bien plus complexe qu’un moteur électrique.

      2. Et pourquoi, déjà, la Jamais Contente n’a pas motivée à l’électricité dans les transports? Puisque la densité énergétique d’une batterie était selon vous l’avenir, toujours démenti, pourquoi dans 1 siècle on n’en verra sans doute pas encore dans les avions de ligne?
        Pour les TC, ils se détruisent eux-mêmes: Si les taux de divorce en IDF sont ce qu’ils sont vs reste du pays, c’est un facteur majeur via l’énervement quotidien qu’ils provoquent et s’ensuit, à moyen/long terme, un impact désastreux sur la vie de famille.
        Tant que l’achat d’une voiture coûtera moins cher qu’un divorce… Ok, avec cette transition on y vient.

        1. tiens, voilà un commentaire qui me fait ma journée! :):)

          Les TCs sont responsables des divorces! Déjà, le pb serait bien moindre si les femmes restaient à la maison, pas de TC, pas la tronche le soir en rentrant du boulot, la soupe fumante sur la table?

          je propose qu’on interdise les TCs histoire de voir diminuer le % de divorce parisien.

  1. « les voitures entièrement électriques ne représenteraient que 62 % des ventes européennes d’ici 2035. Cette estimation reflète le scepticisme sur l’application stricte de l’interdiction initiale »

    Si je résume l’UE repousse la date de 2035 car les acheteurs anticipent le recul de l’UE… C’est le serpent qui se mord la queue. Cette mesure qui devait être un signal phare poussant à modifier les comportements d’achats devient un symbole de la faiblesse politique des Européens.

  2. « La Commission propose également la création d’une nouvelle catégorie de petits véhicules électriques avec des crédits supplémentaires pour les modèles produits en Europe, offrant aux marques locales un soutien ciblé pour leurs modèles urbains. »

    Enfin des Kei Car en Europe? Depuis le temps qu’on le dit que ces petites voitures sont parfaitement adapter aux villes européennes… On a une idée des caractéristiques de cette nouvelle catégorie ou ce n’est encore qu’un embryon de début d’idée et qu’il faudra encore attendre 5 ans pour qu’un début de projet de loi apparaisse?

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