Subaru revoit sa stratégie électrique

Subaru doit mettre à jour sa stratégie électrique face aux tarifs US et à l’instabilité politique, tout en renforçant sa production aux États-Unis. L’histoire bouscule l’industrie automobile et elle doit réagir rapidement à des changements de pieds incessant.

Un contexte tarifaire qui bouleverse la feuille de route de Subaru

Subaru traverse une période de profonde remise en question stratégique. Lors d’une conférence de presse tenue le 14 mai 2025, son PDG Atsushi Osaki a confirmé que le constructeur automobile japonais réévaluait l’ensemble de son programme d’électrification ainsi que ses investissements industriels. En cause : les tarifs douaniers américains annoncés par l’administration Trump, qui pourraient coûter jusqu’à 2,5 milliards de dollars à Subaru sur l’exercice en cours.

Ces nouvelles barrières commerciales, visant notamment les véhicules importés du Japon, compromettent les prévisions financières et la planification à long terme du constructeur. Subaru, qui importe environ la moitié de ses véhicules sur le marché américain, se retrouve en première ligne face à cette menace tarifaire.

Une réponse industrielle : augmenter la production aux États-Unis

Pour faire face à ces défis, Subaru envisage de renforcer sa production locale. L’usine de l’Indiana, qui a produit 345 000 véhicules en 2024, pourrait augmenter sa capacité à 500 000 unités. Toutefois, les fournisseurs locaux ne sont pour l’instant dimensionnés que pour 370 000 véhicules, ce qui souligne la complexité de cette montée en charge. Selon Tomoaki Emori, directeur général principal, des ajustements dans la chaîne d’approvisionnement seront nécessaires pour soutenir cette expansion.

Cette stratégie d’industrialisation locale permettrait à Subaru de limiter son exposition aux tarifs douaniers, tout en soutenant ses ambitions de croissance sur le territoire américain.

L’électrification freinée mais pas abandonnée

L’engagement de Subaru envers les véhicules électrifiés reste affirmé, bien que le constructeur ralentisse certains projets. Alors qu’il vise un portefeuille entièrement électrifié d’ici le début des années 2030, la conjoncture actuelle pousse la marque à revoir ses priorités.

Subaru a récemment présenté deux nouveaux modèles : le Trailseeker 2026, un SUV 100 % électrique, et une version hybride du Forester. Ces lancements montrent que l’électrification reste au cœur de la stratégie produit. Néanmoins, les plans pour une usine dédiée aux véhicules électriques pourraient être révisés. Osaki a évoqué la possibilité d’y produire également des modèles thermiques ou hybrides, selon l’évolution du marché et de la réglementation.

L’instabilité politique américaine complique la transition

Les politiques américaines sur les véhicules propres jouent un rôle majeur dans les décisions de Subaru. Les tentatives des Républicains pour annuler les crédits d’impôt pour les VE et assouplir les normes de consommation compliquent davantage le paysage. Cette incertitude politique rend difficile l’équilibre entre véhicules thermiques, hybrides et 100 % électriques. Subaru doit constamment adapter sa stratégie pour ne pas être pénalisée à court terme, tout en préparant l’avenir.

Des résultats financiers affectés et des prévisions prudentes

Les résultats financiers 2024-2025 reflètent déjà ces turbulences. Le bénéfice d’exploitation a chuté de 13 %, atteignant 2,7 milliards de dollars, principalement à cause d’une baisse des ventes mondiales (-4,1 %) et de mesures incitatives coûteuses aux États-Unis. Les livraisons en Amérique du Nord ont également baissé de 4,1 %, à 732 000 unités, malgré une performance record au Canada avec près de 70 000 ventes.

Pour l’exercice en cours, Subaru prévoit de vendre 900 000 véhicules, en baisse par rapport à l’an dernier, notamment à cause de la réorganisation de l’usine de Yajima au Japon, en cours de transformation pour produire la prochaine génération de véhicules électriques.

Osaki se fixe un objectif de bénéfice opérationnel de 670 millions de dollars tout en restant prudent face à l’incertitude tarifaire.

Notre avis par leblogauto.com

Entre tarifs punitifs, politiques environnementales incertaines, et défis industriels, la marque choisit d’agir prudemment sans renoncer à sa transition énergétique. L’avenir de Subaru se jouera dans sa capacité à équilibrer innovation, localisme et rentabilité dans un contexte géopolitique mouvant. En attendant côté électrique, il reste le Trailseeker et le Solterra.

Crédit illustration : Subaru.

Un commentaire

  1. « Une réponse industrielle : augmenter la production aux États-Unis »

    Nooooon ! c’est pas possible ! …. C’est original cette décision ! N’est-ce pas !? 😜

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *