Polestar augmente ses pertes

Polestar enregistre des pertes accrues au T3 et prévoit un regroupement d’actions pour rester cotée au Nasdaq.

Des pertes en hausse et des revenus sous pression

Polestar, le constructeur de véhicules électriques suédo-chinois, a annoncé une perte nette de 365 millions de dollars au troisième trimestre, contre 323 millions un an plus tôt, illustrant l’ampleur des défis auxquels le groupe est confronté. Malgré une hausse de 36 % de ses revenus trimestriels, l’entreprise reste affectée par des coûts élevés liés aux tarifs américains, aux retards de modèles et à une concurrence intense sur le marché mondial des véhicules électriques.

Le directeur financier Jean-François Mady a qualifié les résultats de « clairement décevants », soulignant la pression sur les prix des véhicules et le coût de production accru, notamment en raison des droits de douane. Polestar continue également de supporter des charges significatives liées aux garanties de valeur résiduelle pour les véhicules électriques en Amérique du Nord, qui obligent la société à couvrir la différence lorsque la valeur de revente est inférieure à celle promise dans les contrats de location. Cette problématique pèse de plus en plus sur la rentabilité à mesure que le marché des voitures électriques d’occasion se développe et que les valeurs résiduelles diminuent.

Un regroupement d’actions pour rester au Nasdaq

Face à l’effondrement du cours de son action, qui stagne depuis plusieurs mois en dessous de 1 dollar, Polestar a annoncé un regroupement d’actions inversé. Cette opération, qui réduit le nombre d’actions existantes tout en augmentant leur valeur nominale, vise à respecter les exigences de cotation du Nasdaq. Bien qu’un regroupement d’actions n’affecte pas la valeur globale des participations des investisseurs, il permet mécaniquement de ramener le cours au-dessus du seuil requis pour éviter une radiation.

Le PDG Michael Lohscheller, en poste depuis un an, a déjà expérimenté ce type de manœuvre lorsqu’il dirigeait Nikola, le constructeur américain de camions électriques en faillite. Le choix de ce mécanisme illustre la priorité de Polestar de maintenir sa visibilité sur le marché boursier tout en gérant ses difficultés opérationnelles.

Restructuration et réorientation stratégique

Pour améliorer sa rentabilité et réduire ses coûts, Polestar a procédé à une réduction de près de 20 % de ses effectifs, touchant particulièrement la recherche et le développement. L’entreprise mise désormais davantage sur le soutien de Geely, son partenaire chinois, et adopte un modèle plus centré sur les concessionnaires. Cette stratégie s’accompagne d’un recentrage géographique, avec une priorité donnée au marché européen, qui compense une demande plus faible aux États-Unis, où les consommateurs se tournent vers les hybrides et les voitures à essence.

Lors du lancement de la Polestar 5 GT en septembre, la société a indiqué que ce modèle ne serait pas commercialisé aux États-Unis ni en Chine, deux des marchés les plus lucratifs au monde. Les difficultés financières de l’entreprise se reflètent également dans son endettement : Polestar a dû renégocier certains accords avec ses prêteurs pour rester en conformité avec les clauses de dette en vigueur. Depuis son introduction en bourse en 2022, les actions de la société ont chuté de plus de 93 %, soulignant la volatilité et les défis structurels rencontrés par le constructeur sur le marché mondial des véhicules électriques.

Notre avis, par leblogauto.com

Polestar illustre les difficultés rencontrées par les nouveaux entrants dans le secteur des véhicules électriques, où la concurrence, les coûts et les contraintes réglementaires pèsent sur la rentabilité. Le regroupement d’actions montre la volonté de la société de conserver sa cotation au Nasdaq malgré des résultats financiers décevants. La réduction des effectifs et le recentrage sur l’Europe traduisent une adaptation stratégique aux marchés où la demande reste soutenue. Enfin, les défis liés aux garanties résiduelles et aux tarifs américains soulignent la complexité de la gestion opérationnelle et financière pour un constructeur en forte expansion.

Crédit illustration : leblogauto.

(14 commentaires)

    1. Volvo a une image HDG, les versions polestar étaient les super-sportives
      idem DS avec Citroen, Citroen aurait du garder les versions HDG (et la suspension hydraulique)

      1. Comment voulez-vous vendre sous le même toit un C3 et une DS N°8 !???
        Ça a été l’une des causes d’échecs des SM avec les 2CV à l’époque.
        Aucune grande marque ne fait cette erreur…

        1. je dirai plutot que c est la crise petroliere qui a tué la SM … et sa fiabilité. Citroen a tjs eu une gamme grand-ecart

          1. Exact, DS 21 Pallas et 2CV ne posaient pas de pb.
            Citroen (enfin Michelin à l’époque) c’est loupé avec Maserati, et le 1er choc pétrolier à fini par tuer la SM et les finances de Michelin.

            Peugeot a sauvé Citroen, tué SImca/talbot chrysler (alors que 1307/1308, Horizon et dérivés étaient au top à la fin des années 70) car en concurrence directe avec les vieilles Peugeot 304 et la fade 305

          2. J’ai précisé l’une des raisons qui a fait l’échec de la SM !
            Messieurs … Je ne remets pas en cause ce que vous dites … Mais l’un n’empêche pas l’autre.
            Vendre une C3 et une DS N°8 sous le même toit n’est toujours pas possible !

    2. Exactement, à chercher des segments non occupée par Volvo (et tant mieux pour la marque Suédoise) Polestar a lancé des crossovers bizarroïdes dont personne ne veut.

      Ca rappelle la stratégie DS, faire des hybrides (Monospace + Berline : DS5, SUV + citadine : DS3 ; SUV + berline : DS 8) pour laisser Peugeot tranquille / pour occuper deux segments de marché en un et au final louper complètement le coche !

      Polestar n’a aucun intérêt et aucun avenir, si ce n’est une disparition à très court terme (échec en Chine = mort assurée)

      Elle aura privé Volvo d’une évolution du design intéressante

  1. De toute façon… Qui va bien en ce moment !?
    Surtout quand l’on ne fait que du 100 % VE… Déjà, il faut le déloger Tesla, qui peine déjà en 2025.

  2. Personne n’en veut en sortie de leasing… étonnant !
    Et le pire c’est que la fin des aides au neuf devrait mécaniquement favoriser l’occasion qui en avait bénéficié. Au moins pendant un temps…
    Là c’est clairement que, neuf ou pas, leurs mixers se vendent mal.

    1. Personne ne veut aucun véhicule d’origine chinoise en sortie de leasing. A moins de faire un second leasing, ce qui devient de plus en plus courant pour beaucoup de modèles, mais le risque devient très grand pour le loueur.

  3. Il y a trop de constructeurs de VE, et les pure players sont tous atteints les uns après les autres par les méventes, qu’ils soient américains ou chinois.
    Finalement, le retard pris par les constructeurs historiques les a servis, en compensant les pertes par les ventes des thermiques.
    L’autre problème des VE est leur valeur résiduelle faible : la location étant la norme, le risque est transféré du client au constructeur, enfin à sa société de leasing ce qui est pareil. Et pour gagner des parts de marché les constructeurs ont fait une guerre des prix sur les mensualités des locations.
    Ventes décevantes, investissements trop lourds, concurrence importante et charges financières cachées : tout ça n’est pas bon. Des constructeurs vont disparaitre, c’est inéluctable.

  4. Vendre des bagnoles chinoises en se prévalant de l’image de Volvo (elle même chinoise), c’était voué à l’echec

    1. @Maytal
      Je ne pense pas que Polestar soit un si grand échec que ça.
      Ils cumulent plusieurs désalignement de planète.
      – vente insuffisante de VE par rapport à la production.
      – les voitures toute énergies ne se vende simplement pas ou peu !
      – ils sont chers pour des Chinois … l’image « suédoise » ne suffit pas !?
      Bref… Saturation pour un marché pour le moment limité … À suivre donc …

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