Ford augmente les prix de ses véhicules produits au Mexique

Ford augmente les prix des Mach-E, Maverick et Bronco Sport en raison des droits de douane imposés par Trump. En effet, ces véhicules sont produits au Mexique.

Une hausse de prix en réaction aux tarifs douaniers américains

À partir du 2 mai, Ford augmente les prix de trois de ses modèles phares produits au Mexique : le Mustang Mach-E (usine de Cuautitlán Izcalli, État de Mexico, (1)), le Bronco Sport (usine de Hermosillo, Sonora (2)) et le Maverick (usine de Hermosillo, Sonora). Cette décision intervient dans un contexte de pression économique accrue causée par les droits de douane imposés par l’administration Trump sur les véhicules et pièces importés.

Selon une note interne consultée par Reuters, ces augmentations, mesurées pour le moment, atteindront jusqu’à 2 000 dollars par véhicule sur certaines versions. Ces hausses concernent les véhicules fabriqués après le 2 mai, qui arriveront dans les concessions à la fin juin. Il s’agit d’une des premières réponses tarifaires d’un grand constructeur automobile américain (de son côté Audi avait déjà alourdi la note de son Q5 mexicain de 7 000 dollars) à la guerre commerciale en cours.

Précisons qu’en 2024 Ford aura importé quelque 420 000 unités sur le marché américain contre environ 1,2 million pour les autres du Big Three, GM et Stellantis (Source : GlobalData). On rappellera aussi les déclarations de la patronne de GM ayant expliqué ne pas souhaiter augmenter les prix mais encaisser le choc dans ses prévisions financières.

Une guerre commerciale qui pèse sur l’industrie

L’escalade des tensions commerciales entre les États-Unis et plusieurs partenaires étrangers, initiée par Donald Trump, commence à impacter l’industrie automobile. Ford estime que ces droits de douane ajouteront environ 2,5 milliards de dollars à ses coûts globaux d’ici 2025. Face à cette incertitude, le constructeur a même suspendu ses prévisions de bénéfices annuels.

Son rival, General Motors, a également reconnu que ces mesures protectionnistes auraient un coût de plusieurs milliards de dollars (entre 3 et 5) pour l’entreprise, affectant potentiellement ses choix de production et sa rentabilité.

Des hausses « habituelles »… ou politiques ?

Ford se défend en indiquant que ces augmentations de prix s’inscrivent dans les ajustements tarifaires traditionnels de milieu d’année, combinés à l’impact des nouveaux droits de douane. Le constructeur précise qu’il n’a pas entièrement répercuté ces coûts supplémentaires sur ses clients, adoptant ainsi une stratégie d’atténuation partielle pour rester compétitif.

Mais en réalité, cette décision illustre les conséquences directes d’une politique protectionniste agressive, qui commence à perturber la structure même des chaînes d’approvisionnement et des décisions de production des constructeurs automobiles.

Des conséquences à l’échelle mondiale

Les droits de douane mis en place par l’administration Trump ont généré plusieurs semaines d’incertitude dans le secteur. De nombreux fabricants américains et européens ont supprimé leurs prévisions financières, réorganisé leur production ou même fermé certaines usines pour faire face aux nouvelles contraintes économiques.

Face à la pression de l’industrie, l’administration a finalement consenti à assouplir certaines taxes sur les pièces automobiles importées, accordant ainsi des crédits pour les pièces produites aux États-Unis. Cela visait à éviter un doublement des droits de douane sur les matières premières réutilisées dans le processus de fabrication. Toutefois, le tarif de 25 % sur les véhicules complets reste en vigueur, affectant les 8 millions de voitures importées annuellement aux États-Unis (sur un volume annuel de quelque 16 millions d’unités l’an dernier).

(1) : capacité annuelle non communiquée.

(2) : capacité annuelle autour de 300 000 unités.

Crédit illustrations : Ford.