En 2026, la Formule 1 connaîtra son plus grand bouleversement technique depuis fort longtemps, avec une nouvelle règlementation révolutionnaire qui introduit une aérodynamique active et une nouvelle génération de moteurs, 50% thermiques et 50% électriques. Alors que ces moteurs 2026 n’ont même pas encore pris la piste pour les premiers essais, voici qu’une première polémique surgit !
Attrapes moi si tu peux !
On le sait, la Formule 1 a toujours été une gigantesque partie du chat et de la souris entre les ingénieurs et la FIA, les premiers cherchant les failles, les interstices et les “zones grises” dans l’exploitation et l’interprétation des règlementations techniques conçus par les seconds.
Si l’on met de côté les tricheries éhontées, la F1 a été jalonnée d’astuces règlementaires qui ont parfois donné un avantage décisif à l’écurie l’ayant maîtrisé, avant d’être rattrapé par la “patrouille” : la Brabham “aspirateur”, les jupes coulissantes, le traction control des Benetton, les “mass damper” des Renault, le débitmètre du V6 hybride Ferrari, ou très récemment la flexibilité des ailerons.
L’objet de la discorde : le taux de compression
En cause cette fois-ci : le taux de compression maximal autorisé dans le moteur, fixé par la FIA à 16:1 pour la saison prochaine contre 18:1 auparavant. Pour rappel, cette valeur indique le rapport entre le volume du cylindre quand le piston est au point le plus bas et le volume restant lorsqu’il est en position haute. Autrement dit, plus le taux est élevé, meilleurs sont le rendement et la performance du moteur. Or, selon plusieurs bruits du paddock, certains motoristes auraient trouvé une faille dans la règlementation FIA.
Les règlements imposent, pour contrôler ce taux de compression, une mesure à température ambiante, moteur à l’arrêt. Or, certains composants sont conçus pour se dilater fortement une fois en température, rapprochant le piston du sommet du cylindre en conditions réelles. Ainsi, un vide législatif existe sur la limite de ce taux, lorsque le moteur est en fonctionnement, à haute température.
Un moteur pourrait être parfaitement conforme sur le banc de mesure, mais nettement plus agressif en piste avec des composants conçus pour se dilater à haute température, et ainsi outrepasser la limite du taux de compression. La dilatation est un phénomène normal, mais “le règlement actuel ne prévoit pas de mesure dans des conditions chaudes », a confirmé un porte-parole de la FIA.
Mercedes et Red Bull, les petits malins ?
Qui est dans le viseur ? Mercedes et Red Bull, qui développe son propre moteur en partenariat avec Ford, seraient les deux motoristes soupçonnés d’avoir exploité la faille, avec un gain possible de 15 à 20 CV. Les autres motoristes, à savoir Ferrari, Honda et Audi, auraient demandé des clarifications.
La FIA a bien conscience du problème, en témoignent les modifications apportées récemment au règlement sur ce point délicat. En octobre dernier, les autorités ont précisé que la procédure de mesure devait être exécutée à température ambiante. Plus récemment, une nouvelle version du texte a indiqué que la méthode de mesure serait détaillée par chaque motoriste conformément à un document de référence publié par la FIA.
La Fédération a également ajouté que « cette procédure doit être approuvée par le département technique de la FIA et incluse dans le dossier d’homologation du motoriste. » Vous voyez venir les soupçons et théories du complot en tous genres ?
Un dilemme cornélien se profile
La FIA se veut évidemment rassurante, afin d’éviter une tempête, mais le mal semble déjà fait et pourrait poser très vite un immense dilemme aux autorités. Si la FIA décide d’interdire toute exploitation de cette zone grise du taux de compression, ce serait une catastrophe pour les motoristes concernés.
Les constructeurs ont déjà homologué et mis en production leurs moteurs, alors que le début de la saison est très proche. Et l’on sait que Mercedes équipe une belle part du plateau. Une refonte des composants ne peut se faire en claquant des doigts, car c’est toute la conception du moteur qui serait à revoir.
Mais si la FIA avalise la zone grise, on peut s’attendre à une pluie de protestations dès le premier grand prix de la part des autres motoristes, ce qui entachera l’entame du championnat. Les motoristes n’ayant pas exploité cette faille accuseront un retard technique qu’ils ne pourront pas combler rapidement, ouvrant ainsi une nouvelle “boîte de Pandore” dans la guerre des moteurs. D’autres dirons que cela fait partie du jeu et bravo aux plus astucieux !

il n’y a aucune polemique, juste des ingenieurs malins.
le reglement est tres clair sur le sujet : le controle se fait a temperature ambiante, point.
mais il faut bien vendre du papier et des clicks, alors on fait monter les emotions, en criant dans les titres a l’injustice, a la polemique.
Après je pense qu’ils exagèrent un peu les gains, c’est probablement la bielle qui va se dilater mais au mieux ce sera quelques dixièmes de millimètres et ça reste un pari risqué pour la fiabilité.
Je pense que les autres enragent un peu de ne pas avoir exploité cette faille.
@gromajor, le fait que la FIA réagisse prouve bien que c’est un vrai sujet, pas de putaclick ici.
Sur le fond, oui, les ingénieurs ont toujours joué avec les limites de la règlementation, la FIA n’avait pas prévu ce cas de figure. Est ce que la FIA va faire une mise a jour, a voir, car cela rique d’impacter ceux qui ont vue la faille et réclamer potentiellement une grosse reconception.