Fini les promesses !
« à 99% nouvelle » selon Frédéric Vasseur, le team manager de la Scuderia : alors que la F1 s’apprête à changer radicalement de règlementation en 2026, Ferrari ne compte pas sacrifier 2025 et se cantonner à une saison de transition. L’arrivée de Lewis Hamilton s’accompagne d’un énorme travail pour faire de la SF-25 enfin une voiture apte à remporter le titre mondial. Cela remonte déormais à une éternité : le dernier titre constructeurs des rouges remonte à 2008 et le dernier titre pilote à 2007, avec Kimi Raikkonen. Presque 20 ans !
La nouvelle voiture, appelée SF-25, est la 71e Formule 1 construite par Ferrari, la quatrième de la génération de voitures à effet de sol introduites en 2022. Cependant, il s’agit d’une voiture entièrement nouvelle, utilisant des solutions techniques différentes de celles adoptées par le passé. Sa conception a été menée initialement par Enrico Cardile, désormais parti chez Aston Martin, bien avant l’entrée en fonction du nouveau directeur technique Loïc Serra, arrivé en provenance de Mercedes.
La livrée mélange passé, présent et futur. La teinte plus foncée « Rosso Corsa » renvoi aux premiers bolides de la Scuderia, avec une finition mate. Le contraste se joue avec une bande blanche angulaire sur le capot qui fait honneur au nouveau sponsor-titre HP. Ok, Ferrari nous dit que ce contraste entre le blanc et le rouge « est un hommage à l’histoire et à l’identité de la marque, ainsi qu’à l’évolution continue du style Ferrari », mais c’est avant tout du marketing, hein !
Principal changement : la suspension avant
La réglementation relative à son architecture étant gelée depuis 2022, le Power Unit ne présente aucune innovation technique. C’est donc l’optimisation de la fiabilité dans tous les domaines qui occupe les motoristes, lesquels sont surtout affairés au nouveau bloc 2026.
Techniquement, le changement majeur concerne la suspension avant qui passe d’une conception à tige de poussée (« pushrod ») à une conception à tige de traction (« pull-rod »), comme Red Bull et McLaren. Une première depuis 2015 chez Ferrari ! L’idée est de nettoyer le flux d’air autour de la voiture, tout en offrant une plus grande marge de manœuvre pour un développement aérodynamique supplémentaire, qui avait pratiquement été épuisé avec l’itération précédente. Plus légère et plus compacte, une suspension à tirants permet d’abaisser le centre de gravité de la voiture, puisque les basculeurs, amortisseurs et barres de torsion sont installés dans le bas de la monocoque.
Compacité et traction
Le châssis est allongé de 25 mm à l’avant,ce qui permet une meilleure répartition des masses. Ferrari a opté pour un poids plus en arrière, afin d’équilibrer les virages lents et rapides où la SF-24 avait montré des faiblesses. Combiné à un boîte de vitesses plus compacte et plus courte, cela permet de reculer la position de conduite, afin, là encore, d’optimiser les masses. C’est aussi un élément important pour Lewis Hamilton dans son processus d’acclimatation.
Plus en arrière, les entrées d’air des pontons sont bien plus reculées, et précédées d’un déflecteur triangulaire– comme sur la McLaren. De toute façon, après 4 ans de règlementation, le design à tendance à s’uniformiser. Les flancs des pontons sont plus fins, plus compacts, avec un empattement plus allongé. L’espace supplémentaire entre l’entrée d’air du ponton et la roue permet de mieux contrôler les turbulences. C’est là que le bolide italien devrait récupérer de l’appui dans les courbes rapides, ce qui était son point faible en 2024.
Les premiers bruits de couloir semblent confirmer que la SF-25 est bien née et plus rapide qu sa devancière. Mais on ne sait pas où en sont les concurrents. Nous y verrons un peu plus clair lors des essais de Bahreïn, mais chacun cachera encore son jeu.
Dans vos rêves… Toutes les monoplaces 2025 seront plus rapides que leurs devancières…