Marelli : grève reconduite face au projet de fermeture, et délocalisation ?

Reconduction de la grève

Une longue réunion s’est tenue mardi avec la direction sans toutefois aboutir à un accord. A u contraire, suite à ces discussions, les salariés présents sur le site ont «voté à l’unanimité la reconduction de la grève jusqu’à vendredi», date de la première réunion de négociation sur le Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE, licenciement économique).

Fermeture de 2 sites Marelli en 2024

Le 4 octobre dernier, un arrêt de travail avait été décrété, faisant suite à l’annonce de la fermeture en 2024 de deux sites de Marelli, l’un à Argentan (Orne, 167 salariés) et l’autre dans l’Yonne.

Mardi, lors de la réunion avec la direction, les représentants syndicaux de Saint-Julien-du-Sault ont tenté – en vain – de «montrer que l’usine est viable économiquement à condition qu’on ait des projets», a précisé Jany Causin, délégué CFTC.

Des stocks en Italie pour faire face à la grève

La direction a décidé «il y a des années de laisser mourir cette usine française à petit feu», a accusé le représentant syndical, soulignant que l’entreprise avait constitué «du stock en Italie pour des pièces de rechange».

«Ça fait des années qu’ils font des stocks pour casser notre grève», a renchéri à son tour Najim Kaddouri, délégué syndical CFDT. Interrogée, la direction a confirmé qu’«à cette date, il n’y a pas de problème de stock».

Le groupe Marelli sur la « sellette » financière depuis des années

Né en 2019 de la fusion de l’italien Magneti Marelli et du japonais Calsonic Kansei, le groupe Marelli, est confronté depuis des années à d’importantes difficultés financières. Il a notamment été placé sous supervision judiciaire au Japon en 2022.

Une stratégie de délocalisation pointée du doigt

Les représentants syndicaux rappellent par ailleurs que les usines d’Argentan et de Saint-Julien-du-Sault avaient d’ores et déjà mené des actions de grève ces dernières années, pointant du doigt une «stratégie de délocalisation» et un risque fort de fermetures de sites à moyen terme, dans le cadre de cette logique industrielle.

Lors d’un mouvement social en novembre 2021, la CFDT s’était en particulier inquiétée du choix d’un site polonais de Marelli pour fabriquer des produits qui peuvent l’être à Saint-Julien (des phares arrière haut de gamme), destinés à équiper des véhicules produits dans une usine de Stellantis à Rennes.

Selon Marelli, le site de Saint-Julien accuse une «perte d’exploitation de plus de 24 millions d’euros entre 2018 et 2022» et ne fonctionne qu’à 30% de sa capacité. Marelli compte près de 50.000 employés dans le monde, sur 170 sites. Sources : AFP, CFDT Marelli, CFTC Marelli

Un commentaire

  1. Entre Argentan et Rennes, il y a 180 km. Je ne suis pas un forcené de l’écologie, mais m*rde, on multiplie la distance et la pollution par 10 pour produire moins cher.
    Autre point extrêmement agaçant, les optiques avant et arrière coûtent cher à produire mais sont vendus avec une marge comprise entre 20 et 40% ! Mais comme c’est pas assez, on délocalise en Pologne pour gratter 5 à 10%.
    Sachant que dans la conception des pièces automobiles, il faut maintenant inclure un bilan carbone, MarellI ne va pas dans le bon sens. Bon, visiblement, ils s’en branlent.

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