Ford sécurise l’avenir de son usine de Cologne avec un plan social jusqu’en 2032

Ford adopte un plan de protection des emplois à Cologne jusqu’en 2032 malgré les suppressions annoncées et appelle à plus de soutien public.

Un plan de sauvegarde sociale jusqu’en 2032 pour l’usine Ford de Cologne

Alors que Ford traverse une période de profonde restructuration en Europe, l’entreprise américaine vient d’annoncer l’officialisation d’un plan de protection des emplois dans son usine de Cologne, en Allemagne. Cette décision intervient dans un contexte de transition vers l’électrification de ses véhicules, avec des conséquences notables sur l’emploi et la production.

Une restructuration majeure en Europe

Depuis plusieurs années, Ford repense sa stratégie industrielle sur le Vieux Continent. L’entreprise a annoncé des réductions significatives de ses effectifs, notamment dans son site historique de Cologne. Le projet inclut également la fermeture programmée de l’usine de Saarlouis, un autre site emblématique de la production automobile allemande.

Cette situation marque un recul du poids de l’Allemagne dans l’industrie automobile mondiale, pourtant considérée comme un pilier historique de la production européenne. Le redéploiement de la production, principalement orienté vers l’électrification et la rationalisation des coûts, pousse le constructeur à revoir l’implantation géographique de ses usines.

2 900 postes supprimés, mais des départs « volontaires »

Le nouveau cadre social signé avec les représentants du personnel est valable jusqu’en 2032. Il concerne notamment les 2 900 suppressions de postes annoncées en novembre dernier par le constructeur. Ford précise que ces départs se feront essentiellement sur la base du volontariat, dans le cadre d’un plan de départs assistés.

Benjamin Gruschka, président du comité d’entreprise, a souligné que les indemnités de départ sont supérieures aux standards habituels de l’industrie automobile, un geste qui vise à adoucir l’impact de cette restructuration sur les salariés. Selon les syndicats, cette approche constitue un « filet de sécurité » bienvenu dans une période de grande incertitude pour les travailleurs du secteur.

L’avenir de la production à Cologne encore flou

Malgré ce plan social protecteur, l’avenir industriel du site de Cologne reste incertain. Le syndicat IG Metall a reconnu que, si le plan offre un certain répit, il n’apporte pas de garanties concrètes à long terme sur le maintien de la production au sein de l’usine.

Le site de Cologne a pourtant fait l’objet d’un investissement massif de 2 milliards de dollars de la part de Ford. Cette somme a été allouée à la transformation du site pour en faire un centre de production de véhicules électriques. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de Ford visant à accélérer son passage à l’électromobilité.

Ford appelle le gouvernement allemand à l’aide

Dans son communiqué, Ford a appelé le gouvernement fédéral allemand à intensifier ses efforts en matière d’infrastructure électrique. Pour que la transition vers les véhicules électriques soit un succès, le constructeur insiste sur la nécessité de renforcer les incitations financières pour les conducteurs et d’améliorer le réseau de recharge rapide dans tout le pays.

Sans un soutien public fort, l’entreprise estime que les ambitions climatiques et industrielles de l’Allemagne resteront fragiles, surtout dans un contexte de concurrence internationale exacerbée, notamment avec les constructeurs chinois et les marques locales comme Volkswagen, déjà bien engagés dans l’électrification.

Un avenir encore fragile pour Ford en Allemagne

Le plan de protection sociale jusqu’en 2032 est un soulagement temporaire pour les salariés de Ford à Cologne, mais ne lève pas toutes les incertitudes sur la pérennité de l’activité dans cette usine emblématique. Alors que l’entreprise poursuit sa transition vers l’électrique, le soutien des autorités et la stabilité du marché seront déterminants pour l’avenir de Ford en Allemagne.

Crédit illustration : Ford.

(2 commentaires)

  1. Petit rappel historique et amusant (enfin, si j’ose dire)
    Ford a construit à Willow Run près de Detroit, une usine spécifiquement destinée à la fabrication du B24 Liberator sous licence de Consolidated qui ont bombardé son usine de Cologne qui fabriquait pour la Wehrmacht de 1943 à 1945.

  2. Cela me rappelle l’épisode de l’usine Ford de Bordeaux, lorsque le constructeur réclamait des subventions gouvernementales… Est-ce que tous les constructeurs bénéficient de subventions publiques à long terme pour leurs usines ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *