Essai Alfa Romeo Tonale restylé PHEV 270 Veloce : encore plus beau et plus agile !

Trois ans et demi après son lancement, le Tonale a droit à un restylage assez important, rendu nécessaire par la chute des ventes de la phase 1 et l’impérieux besoin de redynamiser un produit qui n’a pas eu le succès escompté. Le SUV de segment C, premier modèle du constructeur milanais sorti sous l’ère Stellantis (mais avec une base technique FCA) devait être le fer de lance du renouveau du Biscione, mais le souffle est retombé, et c’est le Junior qui a permis à la marque de surnager en 2025.

Même s’il n’a pas été reçu à sa juste valeur par une partie des médias et du public, le premier Tonale avait de nombreuses qualités à revendre, mais aussi quelques petits écueils à améliorer. Ce nouveau Tonale millésime 2026 répond-il à cette attente ? Nous avons eu l’occasion de l’approcher et de l’appréhender. Après une soirée de présentation à la Stazione Leopolda de Pise, la prise en main s’est faite le lendemain dans la région environnante, en passant heureusement entre les gouttes d’une météo très capricieuse.

Giallo Ocra, la touche originale

Le nouveau Tonale propose trois nouvelles teintes, dont le Rosso Brera, majoritaire dans le parc d’essais, mais aussi le Verde Monza, assez sombre et élégant, ainsi que le Giallo Ocra, plus voyant et très original. Nous avons penché pour cette teinte, même si le ciel nuageux n’a pas permis de mettre en lumière les nuances de cette belle couleur. Quoi qu’il en soit, ce Jaune ocre apporte une touche de fraîcheur et d’exotisme dont on ne va pas se priver !

Esthétiquement, le Tonale n’est pas un chamboulement – tant mieux – mais une évolution bien pensée. Le design, supervisé par une française, Estelle Tabaczek, apporte une touche supplémentaire d’agressivité et de dynamisme, sans remettre en cause l’élégance et la latinité de l’ensemble. Si le beau regard à triples feux ne change pas – merci – la découpe de la carrosserie englobant les optiques et le Scudetto s’élargit et se calque sur celle du Junior.

Une belle gueule !

Le Scudetto, emblème phare du design Alfa Romeo, évolue dans une forme plus anguleuse et sa structure interne passe d’une texture en nid d’abeilles à une grille en stries horizontales qui rappelle la grille de la 33 Stradale et, plus anciennement encore, du GT Bertone. Un bel hommage, mais dommage qu’on ne puisse pas l’avoir chromé comme les anciens !

Ce Scudetto est entouré par quatre fentes qui, outre leur fonction de refroidissement, évoquent aussi le passé, en faisant référence aux ouvertures qui entouraient la calandre des monoplace 12C de 1936 ou 8C-35. Le Trilobo, partie inférieure caractéristique du « faciès Alfa », gagne en agressivité avec un air plus « froncé » et une partie basse qui remonte en forme de petite mandibule vers le Scudetto, alors que les écopes latérales disparaissent. L’autre changement notable, rendu possible par le réagencement de la calandre, est le passage au centre de la plaque d’immatriculation.

Nouvelles jantes

Le profil ne change pas, tandis qu’à l’arrière, le bouclier intègre, sur cette version Veloce, des échappements ovoïdes chromés plus visibles à la façon du Stelvio. On remarque aussi que le lettrage Tonale et le logo deviennent noirs, comme pour le Junior…

Le design des jantes propose aussi de la nouveauté. Si notre modèle disposait de jantes « quadrifoglio » à cinq cercles bien connues (et qui restent nos préférées), beaucoup de photos officielles mettent en avant un nouveau design de jantes qui s’articule en trois parties anguleuses. Ce dessin pourrait évoquer, selon les interprétations, soit des cylindres, soit une ressemblance lointaine avec le scorpion Abarth.

Le retour du cuir (mais pas dans celui essayé !)

A l’intérieur, Alfa Romeo a déjà effectué le principal changement ergonomique fin 2024, en introduisant un nouveau sélecteur de vitesses à molette, en lieu et place du levier d’origine. Globalement, le design intérieur général reste le même, hormis une petite reconfiguration des boutons de volant (mais où est passé le petit drapeau italien de la console centrale ?) et la finition perçue semble encore en hausse. La nouveauté vient des selleries, où Alfa remet enfin du choix, ce qui semble logique quand on se dit premium. Outre l’habillage noir classique, vous pourrez ainsi prendre une sellerie bi-ton noire et blanche en Alcantara, ou alors profiter du retour du cuir rouge, comme c’était le cas sur les Giulia et Stelvio. Dommage que le havane ou le cuir marron ne soient pas de la partie, mais c’est déjà bien !

La version que nous avions entre mes mains était le haut de gamme Veloce, doté notamment du toit ouvrant, du système de haut-parleurs Harmann Kardon à la belle finition alu et de garnitures Alcantara avec surpiqûres, la qualité perçue semblant encore avoir franchi un palier. L’ensemble reste épuré, sans trop de fioritures et conforme à la simplicité à laquelle tient Alfa Romeo, qui défend son choix de se focaliser sur l’expérience de conduite.

L’infotainment n’est clairement pas le dernier cri avec une tablette standard de 10.25 pouces, mais on a ce qu’il faut pour survivre dans le trafic moderne. Le confort à bord est amplifié, selon les niveaux de finition, par le système audio Harman Kardon 470 W à 14 haut-parleurs, le chargeur à induction ventilé, le hayon mains libres, la climatisation bizone et les sièges avant chauffants et ventilés. La caméra 360° et le stationnement semi-auto font aussi leur apparition dans l’offre d’équipements.

Dans les pas (un peu) du Stelvio

Ce nouveau Tonale ne promettait pas seulement une retouche esthétique, mais aussi une évolution de son comportement. Nous restons évidemment sur la « vieille » plateforme Fiat Small Wide, qui fut utilisée par le Jeep Compass et la Fiat 500X, mais Alfa Romeo promettait un comportement revu et corrigé, une meilleure agilité, un plaisir de conduite accru.  En conférence de presse, on ose même s’avancer à une comparaison avec le Stelvio…

Les ingénieurs ont opté pour des voies sont plus larges (1 centimètre) afin de revoir la dynamique des suspensions et de la direction. Pour mettre à l’épreuve ce Tonale 2026, Alfa Romeo nous avait concocté dans un premier temps un petit parcours urbains jusque dans le centre de Pise, au plus près de la tour, puis une grande boucle de presque 170 kilomètres à travers les collines de Toscane et les villes de Volterra puis Livourne.

En route

Le premier parcours, urbain, permet de constater très vite une amélioration de l’agilité du véhicule, qui était de base plaisant à diriger. En mode Neutral, l’absorption des aspérités de la route et des ralentisseurs se fait très bien, les suspensions sont moelleuses, le confort est au rendez-vous. Le SUV italien se montre à l’aise dans la déambulation de rues et parfois de ruelles assez étroites.

Une fois Pise derrière nous, nous attaquons donc un joli parcours qui se compose d’un peu d’autoroute, de départementales puis de routes en lacets autour de la cité historique de Volterra, qui domine un panorama fabuleux des collines de Toscane. Autant le dire tout de suite, le mode Neutral est vraiment à réserver à une conduite urbaine et/ou très douce. On a peu de retour d’informations dans le volant, et donc hausser le rythme en gardant le mode Neutral peut s’avérer déroutant et même un peu désagréable, car on a un sentiment de flottement. Il est donc avisé de basculer rapidement sur le mode dynamique. Ce dernier rend tout plus « vivant », que ce soit les freinages, les accélérations, les changements de rapports et bien  entendu le ressenti de la direction.

Un vrai mode dynamique

La tenue de route du Tonale était déjà convaincante à l’origine, mais l’amélioration se ressent vraiment, la différence entre le mode Neutre et le mode Dynamique étant plus accentuée. C’est ainsi que l’on peut commencer à hausser le rythme et à apprécier l’optimisation du comportement routier dont bénéficie ce Tonale.

On enchaîne bien les courbes, malgré les presque deux tonnes du PHEV entre nos mains, et on ne sent jamais un véhicule pris en défaut. L’inscription en courbe et les sorties dynamiques de virage révèlent une tenue saine, une bonne inscription en trajectoire. La sensation de roulis diminue par rapport au précédent modèle. Certes, ce n’est pas une base Giorgio entre nos mains, mais les ingénieurs Alfa ont tiré le meilleur de cette plateforme. Petit détail sympa du mode dynamique, si vous sélectionnez l’affichage digital « classique » (qui indique en italien « Giri » pour le compte-tours), une zone rouge apparaît avec un graphisme typé années 60/70 du plus bel effet. Petit effet rétro garanti !

Un travail a été fait aussi sur la boîte de vitesses, puisque ce fut l’un des petits reproches adressés au Tonale phase 1 : la transition entre le full électrique et l’hybride se fait avec plus de douceur, c’est indéniable. Ce n’est pas la ZF de Giulia/Stelvio, mais la boîte se montre très fluide, surtout en mode Neutre. En dynamique, les à-coups sur les changements de rapports sont plus marqués et voulus aussi pour donner ce ressenti plus sportif. La montée des rapports aux palettes se traduit encore par une petite latence entre le moment où l’on actionne et le passage du rapport en question, mais globalement la gestion de boîte est plus efficace. Oui, on prend du plaisir à emmener ce Tonale avec une petite touche de caractère bienvenue

Petite chute de perfs pour le PHEV

Le Tonale propose trois versions de motorisations : le 1.6 Diesel 130 CV (attention au malus 2026), le 1.5 litre 175 Ibrida avec boîte double embrayage 7 rapports et donc le 270 PHEV Q4 Ibrida Plug-in, sachant que le marché américain profitera d’un 2.0 thermique GMT. Les nouvelles règles d’homologation font en effet passer le 1.5 de 160 à 175 CV, mais ce n’est pas un gain réel de puissance, même si le 0 à 100 progresse de quelques dixièmes.

Pour le PHEV, on passe de 280 à 270 CV mais la différence ne ressent pas énormément. La partie thermique redescend de 180 à 150 CV, or l’optimisation de la partie électrique compense largement. Certes, les performances globales sont à la baisse sur ce 270 Veloce : 6’’6 au lieu de 6’’2 sur le 0 à 100 et une v-max qui redescend à 195 Km/h contre 206. Mais face aux normes européennes, des choix s’imposent…

Bien équipé, sans être un mordu de Tech

La version Tonale ouvre le bal de la gamme, avec des projecteurs et feux arrière Full LED, des jantes Aerodinamico de 17 pouces diamantées. L’habitacle met en avant des sièges en tissu noir Scuba ornés du logo « Biscione », des surpiqûres Biscotto contrastées sur la planche de bord et les panneaux de porte, et un volant gainé de cuir. En technologie, on retrouve le combiné d’instrumentation numérique Cannocchiale de 12,3 pouces, ainsi que le système d’infodivertissement Alfa Connect avec écran central tactile de 10,25 pouces, compatible avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil, les ADAS de base et des services connectés.

Dès l’entrée de gamme, on dispose de l’accès et démarrage mains libres, la climatisation automatique bizone avec capteur de qualité de l’air, la banquette arrière fractionnable 60/40 avec accoudoir central et passage à skis, le rétroviseur intérieur électrochrome et les rétroviseurs extérieurs à réglage électrique.

La nouvelle finition Sprint adopte un kit carrosserie noir laqué avec des inserts en Dark Miron mat, des vitres surteintées et des jantes Petali de 18 pouces à finition bicolore. L’habitacle se distingue par ses seuils de portes et pédales en aluminium ainsi que par son éclairage d’ambiance multicolore. Le système multimédia intègre désormais la navigation connectée, dont les indications peuvent également s’afficher sur l’écran Cannocchiale.

Ti et Veloce, le sommet du confort ou du sport

La version Ti est le cœur de la proposition haut de gamme du Tonale. Son extérieur se reconnaît à ses encadrements de vitres noir brillant et à l’emblème spécifique apposé sur les ailes avant. On peut accéder aux sièges en cuir rouge ou noir, réglables électriquement sur huit positions, avec soutien lombaire électrique, chauffage et ventilation. Le volant et les buses de lave-glace sont également chauffants. Les grandes palettes de changement de rapport en aluminium, fixées à la colonne de direction, soulignent la vocation dynamique du modèle et renforcent le plaisir de conduite.

Au sommet de la gamme trône la version Veloce, la plus aboutie du tempérament sportif du Tonale. Le design se distingue par de nouvelles jantes Stile de 19 pouces, un badge dédié sur les ailes, des projecteurs Full LED Matrix, des étriers de frein Brembo rouges, des doubles sorties d’échappement chromées pour la version hybride rechargeable, ainsi qu’un monogramme Tonale noir à l’arrière. Sur le plan technique, cette version bénéficie de la suspension électronique Dual Stage Valve (DSV)qui optimise simultanément stabilité, confort et précision.

Tonale Sport Speciale : la « sportivité italienne contemporaine »

L’édition de lancement Sport Speciale (qui aura droit à un blason spécial en Italie « Sport Cortina » dans le cadre des JO d’Hiver) rend hommage à la sportivité italienne moderne. Elle se distingue par des accents argentés sur les jupes latérales et le pare-chocs arrière, des étriers Brembo noirs et un lettrage Alfa Romeo blanc. À bord, les sièges en Alcantara noir et blanc, le tableau de bord assorti et l’éclairage d’ambiance spécifique créent une atmosphère exclusive. Cette édition est disponible dans toutes les teintes de la gamme, avec toit noir contrasté en option.

Conclusion

Les prix sont encore à venir, mais Alfa Romeo a prévu une approche très compétitive, notamment sur les loyers LOA. On parle d’une entrée de gamme à 300 euros par mois, pour 4500 euros d’apport, avec un équipement de base déjà bien fourni. Reste à voir comment le malus 2026 impactera tout cela.

Alfa Romeo ne s’est donc pas contenté d’un petit facelift paresseux. Outre un design repensé qui lui donne encore plus de personnalité, tout en conservant ce charme italien, le Tonale bénéficie d’un comportement amélioré, d’une gestion hybride plus efficiente et de nouveaux choix de personnalisation bienvenus et réclamés depuis longtemps. Bref, le Tonale 2026 a de sérieux atouts pour convaincre. Il ne manque plus qu’un QV en somme, pour combler les attentes des Alfistes) Le Tonale reste un outsider face à ses concurrents directs, mais mérite qu’on lui donne sa chance !

(5 commentaires)

  1. C’est toujours bon à prendre comme amélioration… Mais la base de la Tonale était déjà relativement ancienne à ça sortie, évidemment ce n’est pas facile de faire des miracles maintenant.
    Il faut tenir 3-4 ans.
    Mais entretemps, un SUV proche devrait sortir bientôt apparemment !? … de 4,60 m environ.

  2. « encore plus beau »… on va pas s’emballer non plus, c est quand meme un laidron dont le style (notamment 3/4 arrière) est sacrémement daté…
    le Junior lui fait tres mal en terme de design

      1. @Potté …c’est vachement objectif votre commentaire !
        Ce qui l’est vraiment plus … ce sont les ventes !!!
        bref …

  3. Je trouve l’arrière du Junior horrible avec les feux arrières dégoulinants vers le bas…..
    Couleur sombre obligatoire
    😉

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