Elon Musk vire l’équipe des Tesla Superchargers

Tesla a décidé de licencier 10% de ses salariés pour rassurer les marchés et maintenir les marges sur fond de baisse du chiffre d’affaires au premier trimestre 2024. Et le tout, en respectant autant que faire se peut sa marche en avant.

Mais, là, personne ne l’avait vu venir ! Elon Musk a décidé de licencier Rebecca Tinucci qui était à la tête de la division des superchargers. Pour rappel, les superchargers, ce sont les bornes ultra-rapides déployées par Tesla pour ses propres voitures dans un premier temps, pour convaincre de passer à l’électrique. Le maillage important et l’implantation à des endroits stratégiques a fait la différence.

Et cela a fonctionné puisque pour beaucoup, les superchargers sont un argument pour acheter une Tesla. Sauf que depuis, les superchargers se sont ouverts aux autres constructeurs et cela perd de son intérêt si tout le monde y a accès.

Le règne de la terreur

Musk taille dans le vif et en un mail il vire 500 personnes environ (méthode US). Ces personnes travaillaient pour cette division Superchargers. Ce fait est assez incompréhensible car même si les superchargers s’ouvrent aux autres véhicules électriques concurrents, Tesla a l’image d’un leader qui crée les normes. Pour preuve, sa prise NACS devient un standard aux USA adopté par la concurrence.

Surtout, en licenciant ces personnes, Musk donne l’opportunité à la concurrence, justement, de les embaucher et de profiter de l’expérience acquise chez Tesla.

En fait, Elon Musk fait du Elon Musk. Il a mis en place un test d’excellence obligatoire pour tout le monde et si un dirigeant d’équipe conserve plus de 3 personnes qui ne réussissent pas au test, l’équipe est dissoute. D’autres devraient suivre. Une direction que certains n’hésitent pas à qualifier de « par la terreur ». Ce n’est pas une nouveauté puisqu’il fait de même chez X (l’ancien Twitter) avec des équipes qui peuvent être virées en un mail rageur du patron (avant des fois d’être rembauchées le lendemain…).

Mais, avec l’équipe superchargers, on peine à voir la pertinence industrielle d’un tel licenciement massif. Pendant ce temps, Musk était en Chine pour discuter de l’autorisation de déploiement du système FSD de conduite autonomisée.

The Information

(20 commentaires)

  1. C’est le début de la fin pour Tesla… Pourtant, j’étais le premier à vanter leur avance dans le domaine de la voiture électrique

    1. C’est le principe des économie de rattrapage. Le premier à de l’avance au début … puis les autres démonte la voiture du premier, reprennent ce qui marche, adapte ce qui déconne, utilise les RETEX client et autre pour ne pas investir dans une mauvaise voir.

      Rapidement il rattrape le premier puisqu’il on moins d’effort à faire pour proposer le même produit.

      S’ils investissent le reste de ce qu’il économise ils peuvent développer des truc en plus … voir innover un peu.

      Et donc le premier se retrouve à courir après les seconds pour ne pas être trop déclassé rapidement.

      Ce n’est pas spécialement nouveau comme cycle … et Tesla n’innove plus suffisamment. Dans le sens ou les CyberTruck et autre Roadster à part faire du buzz médiatique ne vont pas vraiment dans le sens de la clientèle Tesla mondiale.

      On verra bien si Tesla arrive à produire son robotaxi avant les autres …

      Et s’il ne se font pas pourrir par les fabriquant de batterie, qui de plus en plus fabrique tout le groupe moto et les train roulant. C’est plus facile de faire de la mécanique que de la sidérurgie et de la chimie fine.

    1. Pas faute de le dire depuis des années…le marché est mûr pour baisser le bonus. Pas forcément le montant mais le plafond.

      Mais pire, en 2023, à la demande de Tesla (de mémoire) il y a eu une précision sur ce plafond et c’est 47 000 € hors options….les constructeurs s’y sont engouffrés à fond.

      Alors que le bonus pourrait ne concerner que les voitures de moins de 30 k€ ce qui est déjà énorme. 200 000 Francs !

  2. La nouvelle économie. Il y a 10 ans ces gusses venaient un sweet avec leurs têtes de poupons adolescents vous présenter leurs produits avec la cool attitude.

    Maintenant ce sont des monstres du capitalisme… ils sont toujours cools mais exploitent de la main d’œuvre bon marché … ne veulent pas entendre parler de droits sociaux et virent leurs équipes comme de la m…

    Et ceux qui achètent Tesla ont le plus souvent des idées progressistes et écologiques. Allez comprendre.

  3. Après à partir du moment qu’une Tesla se recharge durant la journée sur une borne commune d’un parking relais SNCF, pourquoi supporter des superchargers ?

  4. j’ai une tesla, je trouve que tesla a mis une claque à une industrie sclérosée, mais j’avoue que je ne comprends pas certaines décisions. Bon je ne comprends pas non plus certains autres constructeurs (quasiment aucun hybride au niveau de ceux de toyota, toyota et son refus de l’électrique, stellantis et sa plateforme pas terrible, aucun constructeur n’a mis en place un réseau comme les superchargeurs, etc)

    1. La position de Tesla est très différente de celles des constructeurs « classiques ».

      Tesla n’a eu qu’un lièvre à courir à la fois, tandis que les autres en ont eu plusieurs.

      Les superchargers étaient indispensables au business de Tesla pour faire comprendre qu’on pouvait prendre un VE de 400 km d’autonomie pour faire 1000 bornes.

      A l’opposé…pourquoi les constructeurs classiques auraient investi des milliards dans un secteur (la borne de recharge rapide) qui est plutôt dévolu aux pétroliers ou énergéticiens ?
      Est-ce qu’il y a un seul constructeur qui possède des stations carburants ?

      Ensuite, l’industrie automobile devait suivre l’évolution drastique des normes d’émission (des milliards d’investissement pour chacun des constructeurs) tout en lançant le VE moderne, tout en investissant sur la sécurité active, la connectivité, etc.

      Pour Tesla, c’est natif, c’est son business model.

      Concernant l’hybride, Toyota a investi massivement depuis des lustres. C’est pour cela qu’ils ne lâchent pas l’affaire et qu’ils ne poussent pas au VE.

      Du côté des autres constructeurs, l’hybride est surtout vu comme un moyen d’échapper aux malus, et de baisser gramme après gramme les moyennes d’émission et échapper aux sanctions.

      Foutues sanctions qui ont biaisées l’industrie puisque réussissant à pénaliser un bon constructeur peu émetteur qui n’aurait pas baissé suffisamment ses émissions par rapport à un constructeur très émetteur qui baisserait « assez » (tout en restant largement au-dessus de l’autre).
      Récompense du cancre….
      Un peu comme les PHEV biaisés qui permettent à ces constructeurs très émetteurs de proposer des boîtes à chaussure de 500 chevaux sans malus…..

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