BMW Afrique du Sud appelle à une stratégie commune avec l’Europe pour créer une chaîne de valeur alternative aux batteries chinoises.
Vers une alternative à la Chine dans les batteries de véhicules électriques
Alors que la transition vers les véhicules électriques (VE) s’accélère à l’échelle mondiale, la question de l’approvisionnement en batteries lithium-ion et en matières premières stratégiques devient cruciale. Dans ce contexte, Peter van Binsbergen, PDG de BMW Afrique du Sud, plaide en faveur d’une stratégie commune entre l’Afrique du Sud et l’Europe pour développer une chaîne de valeur alternative dans la fabrication de batteries pour véhicules électriques.
Selon le dirigeant, une telle collaboration permettrait de réduire la dépendance mondiale vis-à-vis de la Chine, aujourd’hui ultra-dominante dans la production de cellules de batterie. Actuellement, la grande majorité des batteries utilisées dans les véhicules électriques proviennent de fournisseurs chinois, ce qui complique le respect des règles d’origine imposées notamment par l’Union européenne pour les véhicules exportés.
« Si vous voulez une batterie, elle vient de Chine », résume van Binsbergen, soulignant ainsi les limites de l’écosystème actuel. Le dirigeant a tenu ces propos lors d’une conférence automobile le 1er octobre, insistant sur l’urgence de bâtir une infrastructure industrielle compétitive en Afrique capable de répondre aux futures exigences du marché mondial de l’automobile électrifiée.
L’Afrique du Sud, pivot potentiel pour l’automobile verte
Déjà acteur majeur sur le continent africain, l’Afrique du Sud représente à elle seule 51 % de la production de véhicules en Afrique. Elle accueille depuis plusieurs décennies des usines de constructeurs internationaux tels que BMW, Ford, Volkswagen Group et Toyota, qui y produisent des véhicules pour les marchés locaux mais aussi pour l’export, notamment vers l’Europe.
Van Binsbergen estime que ce socle industriel constitue un atout stratégique. En s’appuyant sur ses ressources naturelles et son savoir-faire manufacturier, l’Afrique du Sud pourrait devenir un maillon clé de la chaîne d’approvisionnement mondiale en véhicules électriques. Toutefois, pour que ce potentiel soit pleinement exploité, les leaders de l’industrie appellent à une meilleure clarté politique et à des investissements publics et privés supplémentaires.
L’objectif serait de créer des capacités locales de production de batteries, de traitement des matières premières comme le lithium ou le cobalt, et de développement technologique en partenariat avec les acteurs européens. Une telle stratégie permettrait non seulement de diversifier les sources d’approvisionnement mondiales, mais aussi de renforcer la compétitivité industrielle du continent africain dans un contexte de reconfiguration des chaînes de production automobile.
Ce partenariat stratégique pourrait également faciliter le respect des normes environnementales et commerciales européennes, qui exigent de plus en plus que les véhicules électriques vendus sur leur territoire soient issus de chaînes d’approvisionnement transparentes et durables.
Notre avis, par leblogauto.com
L’appel de BMW Afrique du Sud souligne une réalité stratégique incontournable : la transition vers l’électrique ne pourra se faire sans une refonte profonde des chaînes d’approvisionnement. L’Afrique du Sud dispose d’atouts industriels et géopolitiques pour jouer un rôle clé dans cette transformation. Encore faut-il qu’une volonté politique forte, tant au niveau local qu’européen, permette de concrétiser ce potentiel. La proposition de créer une filière batteries Afrique-Europe s’inscrit pleinement dans les enjeux actuels d’indépendance technologique et de souveraineté industrielle.
Crédit illustration : BMW

Bonne approche… Mais l’Afrique du Sud, est très « BRICS+ » aussi !