Alpine F1 s’engage pour promouvoir des femmes en sport automobile

Vieux serpent de mer, le sujet des femmes en F1 et en sport automobile a repris vigueur avec la poussée des questions de diversité ces dernières années dans nos sociétés, comme en attestent l’existence d’une commission Women in Motorsport et le programme Girls on Track de la Ferrari Academy, qui s’est matérialisé par le recrutement de Maya Weug, engagée cette année en F4 italienne.

Un programme multiple

Alpine se lance à son tour dans la bataille avec un programme dénommé Rac(H)er, qui, comme le sous-entend le jeu de mots, veut développer la diversité au sein de ses propres équipes, en particulier envers la gent féminine. Ce programme concerne tous les « genres » et « tous les domaines de l’entreprise », des fonctions techniques en passant par la course et la compétition.

Le programme inclus un volet sport automobile, et, s’appuyant sur les recherches menées par l’Institut du Cerveau de Paris, visera à combattre les idées reçues sur tous les prétendus obstacles pseudo-scientifiques (condition physique, mental) à l’accession des femmes au pilotage de F1.

Des femmes comme Michelle Mouton, Danica Patrick ou encore Jutta Kleinschmidt, parmi bien d’autres, ont déjà prouvé par leurs performances la possibilité de réussir en compétition (voir ici et ici !), et actuellement les pilotes féminines de Iron Lynx en GT poursuivent dans cette voie, mais la F1 demeure encore ce « plafond de verre ». Comme le rappelle Alpine, en 72 ans de Formule 1, seuls six des 885 pilotes étaient des femmes, et la dernière ayant roulé en séance officielle de F1 fut Giovanna Amati en 1992 sur une Brabham. Ça date. L’obstacle est aussi et avant tout financier, d’où le lancement d’un fonds pour soutenir les talents féminins dans le sport automobile.

Un volet d’éducation et de soutien, avec la participation des collaborateurs Alpine dans les écoles, visera à améliorer la connaissance et l’intérêt des jeunes filles aux métiers de la course et de l’industrie automobile en général. Le programme commencera par un investissement dans des programmes STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) qui encouragent les femmes à emprunter une voie scientifique et technique, et à faire en sorte qu’elles y restent sur le long terme. Par la suite, un programme de mentorat dans tous les départements de l’entreprise permettra de développer les collaboratrices dans leur souhait de carrière.

Objectif 30% pour Alpine

Alors que le staff Alpine compte actuellement 12% d’effectifs féminins, l’objectif est porté à 30 % de femmes d’ici 5 ans. Cet engagement commence dès maintenant, par le recrutement paritaire de stagiaires et jeunes diplômés. Le programme de l’Academy vise ainsi à identifier, dès leur plus jeune âge les pilotes de karting féminines qui souhaitent accéder à la Formule 1. Ce programme suivra une feuille de route complète visant à établir des programmes de course, d’essais, d’entraînement physique ou encore de formation mentale pour soutenir la progression de ces talents.Des ressources importantes seront allouées à la réalisation de ce programme pour donner aux femmes pilotes les mêmes chances de réussir que les plus grands champions masculins formés par l’Academy et ainsi passer du karting à la F4, puis des championnats régionaux à la F3 et enfin de la F2 à la F1. L’expérience W Series lancée par la FIA n’a pas encore porté ses fruits.

Laurent Rossi, CEO d’Alpine : « Notre rôle en tant qu’équipe de Formule 1 et marque de Renault Group est de nous engager à rendre notre écosystème plus inclusif et à faire de la diversité notre force. Nous sommes conscients de la nécessité d’un changement profond de notre sport et de l’industrie pour que tous les talents puissent s’exprimer à l’avenir. En lançant Rac(H)er, un programme de transformation à long terme, nous espérons être rejoints par l’ensemble des acteurs du milieu, car ce n’est qu’en s’unissant que nous pourrons réellement aller de l’avant. Ce là que résidera notre véritable réussite. »

Claire Mesnier, vice-présidente des ressources humaines d’Alpine : « Avec Rac(H)er, nous voulons mettre en place une véritable méritocratie et ne pas nous contenter d’accroître les statistiques. Nous avons conçu un programme unique et pérenne qui repose sur l’engagement de tous les collaborateurs d’Alpine. L’enjeu est de favoriser la réflexion au sein des équipes, mais aussi de mettre en place des moyens concrets pour faire avancer les choses au sein de l’entreprise. Nous nous engageons à le faire dans tous les secteurs de l’entreprise et à montrer l’exemple. La moitié des membres du comité de direction d’Alpine sont désormais des femmes. Non pas parce qu’il s’agit d’un quota, mais parce qu’elles sont les meilleures dans leur domaine d’expertise pour assumer ce rôle et ces responsabilités. »

 

(5 commentaires)

  1. J’ignorais qu’on interdisait aux femmes le sport automobile.

    Il paraît aussi qu’en nage synchronisée les hommes sont plutôt rares et ce n’est pas une question de budget maillot et bonnet.

    Quand donc va-t-on arrêter avec ces absurdes volontés de quotas où il n’y est pas nécessaire ?

    1. Ce n’est pas parce que ce n’est pas interdit que c’est facilement faisable.
      Les sports mécaniques ont une image masculine, pour ne pas dire machiste. Le but de ce programme, à mon sens, c’est surtout de modifier cette image. En changeant l’image, les mentalités changeront, et ce sera plus simple pour les femmes d’y accéder. La logique serait la même pour la natation synchronisée. Elle n’est pas interdite aux hommes mais elle a une image féminine. Si la natation synchronisée avait une image plus neutre, comme un 50m nage libre par exemple, j’imagine qu’il y aurait plus d’homme à y participer.
      Les quotas ne sont peut être pas la bonne solution, mais c’est une solution qui a le mérite d’exister. Alpine veut doubler son effectif de femmes, mais ce n’est pas pour ça qu’on en verra à travailler sur les voitures dans les stands pendant les course, voir dans les baquets. Ce serait « facile » pour Alpine de dire qu’ils sont passé de 12% à 30% de femme en embauchant des femmes dans les bureaux ou à la mise au point à l’usine, mais ce n’est pas ça qui changera l’image de la F1.
      Quand je vois comment les pilotes se font clasher sur internet à la moindre erreur, je vois déjà d’ici les mêmes haters s’empresser de critiquer le faite que ce soit une pilote et non pas un pilote, sous en tendu qu’un pilote aurait forcément fait mieux. Je souhaite bien du courage aux pionnières pour supporter ça.

        1. @Wizz Quand j’ai vu un lien vers une photo je m’attendais plus à une grid girl qu’à une pilote. :’-)

          Toutes les pilotes ne seront pas forcément aussi mignonne que Danica Patrick, mais je préfère quand même voir une pilote et une Cobra qu’un pilote habillé comme un sac, fût-il d’une grande marque de whisky. 😉

          https://www.lequipe.fr/_medias/img-photo-jpg/lewis-hamilton-durant-les-essais-du-gp-de-grande-bretagne-anp-icon-sport-anp-icon-sport/1500000001661243/259:60,1621:1421-828-828-75/9d481

          https://www.worldwidewhiskies.com/image/cache/catalog/Chivas%20Royal%20Salute%201000ml%20Boxed%20BLUE-005-500×500-0.JPG

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