A la découverte de l’importance du son en voiture

Quand on prend le volant d’une nouveauté automobile, on ne s’attarde pas vraiment sur la qualité du son. Bien entendu, nous savons distinguer une installation de meilleure qualité qu’une autre, mais on se concentre plutôt sur d’autres points de la voiture. Pour une fois, nous nous sommes concentrés spécifiquement sur l’expérience musicale à bord d’une Mercedes Classe S, le temps d’un voyage entre Nuremberg, proche des installations de Dolby, et Sindelfingen, le fief de la marque à l’Étoile.

Visite chez Dolby à Nuremberg, en Allemagne

N’étant pas spécialiste du domaine du son, ne vous attendez pas à des données en watts, hertz, impédance ou autres, ce n’est pas l’objet du sujet, vous l’avez compris. Néanmoins, il n’était pas inintéressant pour nous de faire un tour dans les installations de Dolby à Nuremberg, pour découvrir comment travaille cette industrie impliquée dans des domaines divers comme la musique, le cinéma, tout ce qui touche de près ou de loin à l’audiovisuel, et donc à l’automobile.

Ici, le premier laboratoire visité ressemblait à une cathédrale dédiée à l’audio immersif. Dans cette pièce, les ingénieurs de Dolby travaillent comme des orfèvres sur les masters originaux, les transformant en œuvres spatialisées. Sur des écrans, des courbes dans tous les sens. La différence entre le son original, déjà très bon, et le titre ensuite diffusé en Dolby Atmos est impressionnante. Mais nous n’avons vu là qu’un petit bout du travail.

Des laboratoires de classe mondiale

À quelques pas de là, un autre espace dédié au Dolby Vision nous a plongés dans un univers visuel surprenant. On nous a montré l’exemple d’une séquence retouchée. Cette norme, en plus de couleurs plus éclatantes, impressionne surtout par les noirs profonds qui, il faut bien l’admettre, renforcent l’immersion des scènes sombres et le sentiment de grande qualité d’image. Capteurs, télés ultra-modernes, caméras, et bien sûr ordinateurs ultra-puissants, ils travaillent avec le meilleur matériel existant aujourd’hui.

Après avoir vu un laboratoire où ils testent les différents routeurs des opérateurs de télévision, pour s’assurer notamment que le Dolby Atmos est bien retranscrit sur les plateformes, on passe un moment dans leur showroom. Assis dans un canapé confortable, des extraits de films et de musique nous rendent pantois. Le son est si enveloppant et dynamique, provenant tantôt d’en haut, d’en bas, de partout en fait, qu’on prendrait presque peur quand un avion arrive à grande vitesse dans la scène de Top Gun diffusée. Dans cette salle, à mi-chemin entre un studio d’enregistrement et un salon VIP, on s’y verrait passer des heures !

La voiture, un endroit parfait pour l’écoute

Évidemment, il nous fallait monter dans des voitures pour mieux percevoir l’application à l’automobile du son spatialisé Dolby Atmos. Dans une pièce, on découvre une Polestar 4 prototype, dans laquelle on trouve des haut-parleurs à des endroits où l’on n’en trouve pas dans le modèle commercial. La voiture sert de support de développement, même pour le Dolby Vision, avec un écran accroché « artisanalement », si l’on peut dire, sur la planche de bord. On réalise alors qu’un habitacle optimisé est même plus pertinent pour apprécier un son spatialisé que dans un salon lambda.

En passant dans un Volvo XC60 et dans une autre Polestar, cette fois-ci avec des équipements de son comme on en trouve dans le modèle de série, on redécouvre un titre comme Rocket Man d’Elton John. Sur un titre aussi populaire et écouté des dizaines de fois par an sur des supports conventionnels, on ne s’attendait pas à être aussi impressionnés. Tout d’abord, la clarté de la voix permet de comprendre plus aisément le texte, mais on distingue même des instruments que l’on n’avait pas détectés auparavant. Surtout, on a le sentiment d’être au premier rang dans le studio. Nul besoin d’ailleurs de booster le volume.

Un bon son rend le voyage encore meilleur

Si la magie a opéré dans les habitacles d’une voiture, il nous fallait maintenant l’apprécier en roulant. Notre Mercedes Classe S, avec son système Burmester® 3D-Surround-Soundsystem comprenant 15 haut-parleurs et 710 watts de puissance, nous a isolés du monde extérieur dès les premières notes. L’insonorisation parfaite et la spatialisation du son créaient une bulle intemporelle où chaque instrument trouvait sa place dans un ciel acoustique imaginaire. Nous l’avons littéralement vécu comme tel. L’écoute de Thriller de Michael Jackson est devenue une expérience cinématographique : les chuchotements et grincements de la porte semblaient traverser l’habitacle. Vraiment… à la première écoute, on a un peu peur.

À vrai dire, on en oublie même le paysage qui défile à travers les vitres de notre berline de luxe. La musique n’est alors plus un simple bruit de fond accompagnant le voyage, plus personne n’a envie de perturber l’écoute. Et l’expérience a pris une toute autre dimension au Center of Excellence de Mercedes à Sindelfingen, en réécoutant tous les sons de la journée dans une S680 Maybach avec technologie Burmester® High-End 4D-Surround, 31 hp, 8 « exciters » dans les sièges et une puissance de 1 750 watts. Si l’on vous dit qu’une part d’émotion s’invite à l’écoute d’un morceau aussi bien spatialisé et avec une installation pareille, vous allez dire qu’on exagère.

Notre voiture idéale pour écouter de la musique…

Ce voyage nous a révélé que l’automobile moderne n’est définitivement plus un simple moyen de transport. Avec une technologie comme le Dolby Atmos et une installation HiFi haut de gamme, cela transcende l’écoute passive pour offrir une expérience artistique de premier ordre. Chaque trajet devient alors une occasion de redécouvrir la musique, non plus en fond sonore, mais comme un spectacle vivant immersif. Encore une fois, on peut imaginer que l’on exagère avec trop de superlatifs, mais il faut vivre l’expérience pour mieux la comprendre. Cela renforce sensiblement le sentiment de confort, et l’idée d’aller vite passe d’ailleurs au second plan. D’ailleurs, même à l’arrêt, nous, on adore ! Mais pour atteindre ce niveau, le problème est souvent le même… plus de 270 000 € malus compris pour cette voiture. Toutes les musiques durant le voyage ont été écoutées via Apple Music.

(2 commentaires)

  1. La prédistorsion numérique est arrivée dans l’infra de téléphonie mobile il y a quasiment 25 ans. Initialement, c’était pour solutionner le problème du rendement (très faible) des amplis de puissance radio de classe A utilisés sur le tout début de leur courbe, zone de linéarité. Ce qui en faisait aussi d’excellents chauffages.
    L’idée étant d’utiliser des classes d’ampli moins linéaires en corrigeant ces non linéarités en pré-distordant le signal numérique avant conversion analogique.
    Des boites comme Devialet (que des anciens des télécoms parmi les fondateurs) ou Arkamys (en auto, Renault a été client il y a une quinzaine d’années et ça sonnait déjà mieux que les boum-boum de leurs séries spéciales Bose… ou bouze?) ont utilisé un concept analogue pour le son, plutôt à des fins d’immersion et de correction des effets de l’environnement d’écoute (en plus d’ouvrir le choix sur l’amplification).
    Ici on est dans le très haut du panier du concept, mais même si on est en effet plus attentif à d’autres critères quand on prends le volant d’une nouveauté (elle pousse/freine/tiens le parquet?), à l’usage il est assez désastreux de toujours voir des BAM milieu de gamme actuelles qui restent nettement en dessous d’une Renault équivalente de 2010.
    Surtout que sans tomber dans l’auditorium roulant à 30HP, corriger par le calcul toute la partie rendu analogique d’une chaîne sonore c’est en fait très économique sur de grandes séries…

  2. Plutôt intéressé par le silence…
    Et pour moi, ça devient le critère n°1 (avec le confort assise/suspension) après le prix et la « prestation » (un véhicule urbain, familial ou autre), limite avant le design et bien avant la performance.

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