Les ventes canadiennes de véhicules zéro émission rebondissent en septembre mais restent très en retrait sans les incitations fédérales et provinciales.
Un sommet annuel en septembre malgré un marché sous pression
Les ventes de véhicules zéro émission au Canada ont atteint en septembre leur niveau le plus élevé de l’année 2025, marquant une progression ponctuelle dans un contexte de transition énergétique incertaine. D’après les données mensuelles publiées par Statistique Canada, les ventes de véhicules électriques à batterie et d’hybrides rechargeables ont totalisé 17 192 unités. Ce chiffre dépasse les 15 298 immatriculations enregistrées en mai, qui constituait jusque-là le deuxième meilleur mois de l’année. Le taux d’adoption des modèles zéro émission a grimpé à 10,2 %, un taux jamais observé depuis janvier, lorsque celui-ci atteignait 11,9 %.
Pour autant, cette performance isolée ne suffit pas à masquer les difficultés persistantes. Le marché canadien du véhicule électrifié évolue dans un environnement incertain, marqué par l’évolution des politiques publiques, les variations de demande et une industrie automobile qui doit composer avec des signaux contrastés. Le sursaut de septembre illustre surtout une stabilisation fragile, dans un contexte où les consommateurs réagissent aux changements économiques et réglementaires.
Une chute de près de 50 % par rapport à 2024
L’écart avec les performances de 2024 demeure toutefois spectaculaire. En septembre de l’année précédente, les ventes de véhicules zéro émission atteignaient 30 318 unités, soit presque le double des résultats enregistrés en septembre 2025. Cette baisse de 43,3 % s’explique principalement par la disparition de la remise fédérale de 5 000 dollars en janvier, un élément déterminant dans la décision d’achat des automobilistes. Plusieurs provinces ont également suspendu ou réduit leurs propres programmes de rabais, limitant davantage l’attrait financier des véhicules électriques.
Cette contraction du marché se reflète directement dans le taux d’adoption : 18,2 % en septembre 2024 contre seulement 10,2 % en septembre 2025. Sans soutien financier, les modèles électriques ou hybrides rechargeables, souvent plus coûteux à l’achat que leurs équivalents thermiques, peinent à convaincre une part significative des conducteurs. Le retrait simultané des incitations fédérales et provinciales a ainsi freiné une dynamique jusque-là soutenue.
Les acteurs du secteur évoquent également un manque de visibilité quant à un éventuel retour des aides fédérales. Bien que des membres du gouvernement aient laissé entendre que le programme de rabais pourrait être rétabli, aucune confirmation n’a été annoncée. Cette incertitude alimente un climat d’attentisme, freinant les décisions d’achat et perturbant les prévisions des constructeurs comme des concessionnaires.
Un marché global qui demeure légèrement orienté à la hausse
Contrairement à la tendance observée sur les véhicules zéro émission, l’ensemble du marché automobile canadien affiche une progression modérée. En septembre, les ventes globales de véhicules, toutes motorisations confondues, ont atteint 168 731 unités, soit une légère hausse de 1,2 % par rapport à l’année précédente. Cette évolution témoigne d’une demande encore solide pour les modèles thermiques et hybrides non rechargeables, qui continuent de dominer le marché.
Cette situation souligne une transition énergétique plus lente que prévu. Les acheteurs manifestent un certain intérêt pour les technologies électriques, mais les coûts d’acquisition demeurent un frein majeur en l’absence de soutien financier. Les constructeurs, confrontés à cette réalité, doivent ajuster leurs stratégies commerciales et industrielles afin de maintenir l’équilibre entre électrification progressive et maintien des motorisations traditionnelles.
Notre avis, par leblogauto.com
La baisse marquée des ventes de véhicules zéro émission confirme l’importance déterminante des incitations financières pour soutenir l’adoption de l’électrique au Canada. Les chiffres montrent qu’un rebond ponctuel ne peut masquer une tendance annuelle en net ralentissement. Le marché reste dépendant des décisions politiques, tandis que les constructeurs doivent gérer une demande fluctuante. Le retour éventuel des programmes de rabais sera un élément clé pour relancer la dynamique dans les prochains mois.
Crédit illustration : gridserve.