La plateforme Giorgio d’Alfa Romeo ne disparaîtra pas de sitôt. Son abandon avait été acté en 2021, au moment où Stellantis venait de naître. Rappelez-vous : Alfa Romeo devait devenir 100% électrique à l’horizon 2027 ! En 2024, Alfa Romeo avait acté la fin de la commercialisation des modèles QV des Giulia et Stelvio, puis essence tout court, pour une fin de carrière imminente de la berline et du SUV. Mais, ça, c’était avant ! Depuis, de l’eau, beaucoup d’eau, a coulé sous les ponts ! Et les têtes pensantes ont changé !
Giorgio, une plateforme géniale, une carrière au goût amer
La plateforme Giorgio avait été développée à grand frais – plusieurs milliards sous l’ère Marchionne / FCA -pour lancer toute une série de véhicules premium et sportifs, basés sur une architecture propulsion ou intégrale. Cette plateforme devait être le tremplin d’un renouveau pour le Biscione.
Les Alfa Romeo Giulia et Stevio, lancées respectivement en 2016 et 2017, ont été les plus beaux fruits de cette plateforme, qui a ravi les amateurs pour sa sportivité et le plaisir de conduire qu’elle procurait, grâce à un excellent centre de gravité et une excellente répartition des masses. Mais après ? Les Maserati Grecale et GranTurismo/Grancabrio de 2023, dans une évolution appelée « Giorgio Sport » en ont bénéficié, et c’est tout. La Giulia n’a eu ni coupé ni break, et surtout, la Giorgio n’a pas été pensée initialement pour l’éléctrification, même légère, et encore moins hybride. Au final, cette plateforme, unanimement reconnue pour ses qualités dynamiques, n’a pas permis de développer autant de modèles qu’escomptés et les ventes des modèles Giorgio ont été bien en deçà des espérances. Au regard des sommes investis, l’échec industriel a été cuisant.
Prolongations : principe de réalité et besoin de temps
Mais tout est remis en jeu : entre le ralentissement du marché électrique, le changement de direction (et les revirements stratégiques qui vont avec) ainsi que le retard (et donc le report) pris par les nouvelles générations, basées sur la plateforme STLA Large, Alfa Romeo a du revoir ses plans et décidé de prolonger les générations actuelles jusqu’en 2027. Nous le savons depuis quelques semaines déjà, mais en revanche, la nouveauté, c’est que leur plateforme, la Giorgio, est destinée à être utilisée jusqu’en 2032.
Jean-Philippe Imparato, PDG de Maserati, l’a officialisé lors d’une conférence de presse dans le cadre du lancement de Bottega Fuoriserie. La prolongation de Giorgio est due à la mise à jour des normes Euro 7 qui – jusqu’à récemment – avait entraîné la disparition des versions essence (Quadrifoglio inclus) de la Giulia et du Stelvio.
« La plateforme Giorgio sur laquelle reposent les modèles Maserati Grecale, GranTurismo et GranCabrio pourra bénéficier d’un cycle de vie prolongé dans ses différentes applications grâce à sa conformité aux normes Euro 7 », a-t-il précisé.
« Cette importante modification de l’architecture Giorgio permettra de prolonger la durée de vie des modèles Alfa Romeo Giulia et Stelvio jusqu’en 2027. Elle nous permettra également de poursuivre le développement des différents programmes de BOTTEGAFUORISERIE, en nous appuyant sur une base technique reconnue comme étant à la pointe de l’industrie automobile, 100 % italienne »
Le projet des nouvelles Stelvio et Giulia prévoit l’abandon de la plateforme Giorgio actuelle au profit de la STLA Large. Bien que celle-ci ait été pensée pour le multi-énergies, Alfa Romeo devait initialement ne sortir que de nouveaux modèles électriques. Le plan des produits STLA a dû ainsi être corrigé, afin de l’adapter à de nouvelles motorisations thermiques. En effet, la STLA Large, bien que multi-énergies, a été avant tout pensée pour l’électrique et nécessite donc des ajustements. Le design pourrait également évoluer d’ici 2027, d’autant plus que des visuels 3D du Stelvio ont fuité cette année, avant l’annonce du report.
Giorgio pour le Trident et des projets spéciaux
La plateforme Giorgio, telle qu’elle est en l’état, devrait donc être conservée en priorité pour la gamme Maserati et assurera sa pérennité des Grecale et Gran Turismo/Gran Cabrio. Le plus important reste de proposer de nouveaux modèles, car l’électrification via la gamme Folgore a été un échec complet pour le Trident. Les prochains Levante et Quattroporte doivent néanmoins reposer sur la STLA Large, mais ces deux modèles sont encore « dans le flou » pour le moment. A cela s’ajoute donc le binôme Stelvio/Giulia, jusqu’en 2027. Les adaptations évoquées laissent penser que les Giulia et Stelvio pourraient recevoir les nouveaux blocs Hurricane, le 4 cylindres 2.0 turbo et même le V6.
Selon plusieurs sources italiennes, le directeur a écarté la possibilité qu’Alfa Romeo puisse opter pour une solution à la façon de BMW, c’est-à-dire des modèles thermiques/électrifiés et électriques avec des designs similaires mais des plateformes différentes (Neue Klasse et CLAR pour la firme bavaroise).
Jean-Philippe Imparato a aussi évoqué le projet Bottega Fuoriserie, qui matérialise la synergie accrue entre Alfa Romeo et Maserati. Cela devrait donc déboucher aussi sur de nouveaux modèles très exclusifs, en série limitée, peu contraints par les exigences normatives du marché. Des modèles sportifs, sur base Giorgio et avec le V6 Nettuno par exemple.
Rendez-vous fin 2026 pour le nouveau plan produit
Alfa Romeo n’abandonne pas la STLA Large pour conserver la mécanique actuelle. Ceci s’explique notamment par le fait que la nouvelle plateforme est multi-énergies et peut donc accueillir des motorisations électriques, hybrides et thermiques, comme le démontre la Dodge Charger lancée en 2024, initialement électrique et désormais disponible avec un six cylindres en ligne Hurricane de 3,0 litres. Un V8 est également prévu. Le dernier mot reviendra au nouveau CEO Antonio Filosa qui doit présenter, à la fin du premier semestre 2026, son plan industriel qui succèdera au Dare Forward 2030 de Carlos Tavares.
Les choses semblent aller un peu dans le bon sens, comme l’abandon, par Alfa Romeo, du projet de grandes voitures (le fameux E-SUV), qui ne colle pas à l’esprit de la marque et libèrerait ainsi du champ à Maserati pour éviter que les deux marques ne se cannibalisent. Il manque tout de même un projet de compacte, qui fait cruellement défaut à la gamme Alfa Romeo et suscite pourtant beaucoup d’attentes. Il n’empêche, on peut se dire : que de temps perdu ! que d’occasions manquées ! et surtout, espérons la fin des incessants revirements et un cap enfin clair !

Ou comment amortir la plateforme de la Mercedes Classe E indéfiniment. Les allemands doivent morts de rire à la lecture de cette information. Les italiens ils ne doutent de rien …
Pas plutot la 300C sur base de vielle Mercos ? (un mélange de E et S)
Cela dit, vaut mieux ça qu’un dérivé de vielle americaine……. (pont rigide)
La Giorgio reprenait à son lancement 80 % des éléments structurels de la W210. Mais ce sont des plateformes qui évoluent profondément même si l’origine c’est 1995 pour le lancement (et avant pour la conception).
Et bien la Giulia a de très très bon reste
🙂
Il n’est écrit nulle part que la plateforme Giorgio utilise des éléments de la W210. Vous avez des sources, ça m’intéresse ?
Cela ne sera écrit nulle part officiellement.
Mais en suivant l’industrie auto depuis des années, on se souvient que cette PF Mercedes avait été amenée en « dot » à l’éphémère Daimler-Chrysler, laissé lors de la séparation, puis intégrée à FCA.
De mémoire les PF LX, LC, LD, LA, LY sont aussi des dérivées de W211 (pour la partie arrière).
Après dériver ne veut pas dire que c’est la même depuis tant d’année. Souvent, on va prendre par exemple tout l’arrière de la W211 pour créer une nouvelle PF, mais en modernisant aussi cet arrière.
D’autres fois, on va l’adapter à certaines motorisations (ce qui a été le cas pour Giorgio).
On en a déjà parlé ici (avec Greg de mémoire qui bosse pour un autre groupe) et on peut par exemple trouver Bertrand Rakoto (que certains connaissent sans doute) qui en parle ici :
https://www.linkedin.com/pulse/fca-stalking-gm-what-emergency-bertrand-rakoto/
« The platforms are aging, the Giorgio one is likely to be a freshened cousin of the Daimler W210 inherited from the DaimlerChrysler era (platform born in 1995). » 😉
Merci pour l’info. 😉
Oui mais Je caricature le truc … c’est bien de la 300C développée par Merco. Outlander et ML ont bien été amortis aussi …
https://www.youtube.com/watch?v=bx3pnsmpVbE
Allez, un petit hommage à Lohéac
« Les Maserati Grecale et GranTurismo/Grancabrio de 2023, dans une évolution appelée « Giorgio Sport » en ont bénéficié, et c’est tout. »
Le Grand Cherokee est lui aussi basé sur la plateforme Giorgio.
Alfa est comme BMW voire Porsche, ils ne peuvent pas trop abandonner les VT, qui font vrouuuum, trop vite !
Il va falloir ménager les deux (VT et VE) pendant au moins 10 ans.
Des marques comme Citroën même s’ils récupèrent DS Automobiles ont moins à perdre avec la fin des VT… Ils n’ont jamais été à la pointe, des suiveurs dans les meilleurs cas.