Waymo prépare son arrivée au Canada avec des démarches officielles

Waymo, filiale d’Alphabet, engage des lobbyistes au Canada pour préparer une future expansion de ses véhicules autonomes.

Waymo engage des démarches pour une implantation canadienne

Waymo, filiale du groupe Alphabet spécialisée dans les véhicules autonomes, intensifie ses démarches pour une éventuelle expansion au Canada. L’entreprise, déjà active aux États-Unis et récemment implantée au Japon, a mandaté des lobbyistes pour entamer des discussions officielles avec plusieurs gouvernements canadiens. Ces efforts visent à établir un cadre réglementaire favorable à l’exploitation de ses robotaxis et services de covoiturage automatisés.

Des documents fédéraux publiés à la fin octobre confirment que Waymo a mandaté plusieurs consultants pour faire du lobbying auprès du gouvernement du Canada. Leur mission : participer à l’élaboration de nouvelles réglementations autour des véhicules autonomes. Ces représentants, issus de la société StrategyCorp Inc. basée à Toronto, ont également entamé des échanges avec les autorités provinciales de la Colombie-Britannique et de l’Ontario, deux provinces jugées stratégiques pour l’introduction des technologies de conduite sans conducteur.

Si Waymo n’a pas encore confirmé de date ou de plan concret d’entrée sur le marché canadien, la société affiche clairement ses ambitions internationales. Dans une déclaration relayée par Automotive News Canada, son porte-parole Ethan Teicher a précisé que l’entreprise souhaitait « servir les Canadiens à l’avenir » et œuvrait pour des réglementations qui permettraient des opérations « entièrement autonomes ». Waymo affirme collaborer avec des décideurs politiques du monde entier afin de faire reconnaître la viabilité et la sécurité de sa technologie.

Aux États-Unis, la société exploite déjà des services de covoiturage autonomes à Los Angeles, San Francisco et Atlanta. En avril, elle a inauguré son premier partenariat international au Japon et prévoit de tester une flotte au Royaume-Uni dès l’année prochaine. Ces déploiements progressifs s’inscrivent dans la stratégie de développement mondial de Waymo, qui cherche à positionner sa technologie comme une référence en matière de mobilité autonome.

Un cadre réglementaire encore embryonnaire pour les véhicules autonomes

L’arrivée potentielle de Waymo au Canada suscite des débats quant à la maturité du cadre réglementaire. Selon Robert Love, chef du groupe automobile et véhicules autonomes du cabinet Borden Ladner Gervais, le pays n’a pas encore mis en place de règles complètes encadrant l’exploitation de services de covoiturage autonomes. Les tests actuels menés au Canada concernent principalement des projets pilotes, souvent limités à des usages commerciaux ou expérimentaux.

Pour déployer ses robotaxis, Waymo aurait besoin d’exemptions délivrées par les gouvernements fédéral et provinciaux, notamment pour opérer des véhicules de niveau 4 d’autonomie. Ce niveau, défini par l’American Society of Mechanical Engineers, correspond à une conduite totalement autonome dans la majorité des situations sans intervention humaine. Waymo exploite déjà ce type de véhicules dans plusieurs grandes villes américaines, où ils transportent des passagers sans conducteur à bord.

L’Ontario dispose d’un programme pilote de dix ans pour les véhicules autonomes, mais celui-ci se concentre sur les véhicules commerciaux, excluant pour l’instant les services de covoiturage. En Colombie-Britannique, la réglementation est encore plus stricte : l’utilisation de systèmes autonomes au-delà du niveau 2 est interdite, sauf autorisation expresse de la province dans le cadre d’un projet expérimental.

Transports Canada, responsable de la sécurité des véhicules à l’échelle fédérale, n’a pas encore commenté ces initiatives. Le ministère a toutefois déjà publié un cadre visant à garantir le déploiement sécuritaire de ces technologies sur le territoire.

Robert Love souligne que, bien que des exemptions temporaires puissent permettre à Waymo de tester ses véhicules dans certaines provinces, un cadre complet régissant les véhicules autonomes de niveaux 3 et 4 reste lointain. En l’état actuel, aucune réglementation nationale n’autorise la circulation libre de ces véhicules au niveau des consommateurs.

Ainsi, même si l’arrivée de Waymo au Canada constituerait une avancée majeure pour le secteur des véhicules autonomes, l’entreprise devra composer avec une mosaïque de règles provinciales et fédérales encore en construction. Cette période de transition pourrait être déterminante pour l’évolution de la mobilité autonome au nord du continent.

Notre avis, par leblogauto.com

L’intérêt de Waymo pour le Canada confirme la volonté du groupe Alphabet d’étendre son réseau de mobilité autonome à l’international. L’entreprise adopte une stratégie prudente, en engageant d’abord un dialogue réglementaire avant toute implantation concrète. Le marché canadien, encore en phase de structuration législative, représente un terrain d’essai complexe mais prometteur. L’évolution des cadres provinciaux et fédéraux sera décisive pour déterminer la vitesse d’adoption des véhicules autonomes dans le pays.

Crédit illustration : Waymo.

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