Nissan traverse une crise majeure. Ivan Espinosa dévoile un plan de redressement ambitieux face aux pertes, dettes et licenciements massifs.
Un baptême du feu pour le nouveau PDG
La première assemblée générale d’Ivan Espinosa en tant que PDG de Nissan Motor Co. s’est tenue dans un climat tendu. Fraîchement nommé en avril, Espinosa a été confronté à un flot de critiques de la part des actionnaires. En cause : une perte nette de 671 milliards de yens (environ 4,6 milliards de dollars), la suppression de 20 000 emplois et la fermeture de 7 sites de production sur 17. Malgré ces défis, Espinosa a affiché sa volonté de rebâtir l’entreprise : « Ce ne sera pas facile, mais nous avons ce qu’il faut pour réussir. »
Une dette colossale à rembourser
Nissan doit faire face à une dette d’environ 800 milliards de yens (5,4 milliards de dollars) qui arrivera à échéance l’année prochaine. Cette situation financière délicate, exacerbée par une perte de compétitivité dans le secteur des véhicules électriques, place l’entreprise dans une position critique. L’héritage de l’arrestation de Carlos Ghosn en 2018 a laissé des cicatrices profondes : désorganisation, retards d’innovation, et perte de parts de marché.
Impact des tensions commerciales et des tarifs douaniers
Les tensions commerciales, notamment les tarifs américains sur les véhicules et pièces importés, aggravent la situation. Selon Bloomberg Intelligence, ces droits de douane pourraient coûter à Nissan jusqu’à 2,1 milliards de dollars supplémentaires cette année fiscale. Des documents internes indiquent que si les tarifs restent en place, l’entreprise pourrait enregistrer une perte d’exploitation allant jusqu’à 450 milliards de yens d’ici mars 2026, un record historique.
Un plan de restructuration ambitieux mais contesté
Espinosa a annoncé en mai un plan de réduction des capacités de production, poursuivant les efforts engagés après l’une des plus grandes pertes de l’histoire de Nissan. L’entreprise espère redresser la barre grâce à des coupes stratégiques, des levées de fonds et une restructuration en profondeur. Malgré la pression, les investisseurs institutionnels comme ISS et Glass Lewis ont soutenu sa nomination au conseil d’administration.
L’échec de l’alliance avec Honda
En décembre, Nissan avait trouvé une lueur d’espoir avec la signature d’un accord de fusion avec Honda sous une holding commune. Toutefois, ce projet a rapidement été abandonné en février, Honda souhaitant faire de Nissan une filiale à part entière, une condition inacceptable pour cette dernière. Cet échec a porté un nouveau coup dur à la stratégie de relance du groupe.
Réduction d’effectifs et effondrement des bénéfices
En novembre, Nissan a annoncé une baisse de 94 % de son bénéfice net pour le premier semestre. En réponse, l’entreprise a lancé une nouvelle vague de suppressions de postes et de fermetures d’usines. En parallèle, Effissimo Capital Management, un fonds activiste, avait acquis une participation significative dans l’entreprise, mais s’est récemment retiré de la liste des principaux actionnaires.
Un financement d’urgence encore incertain
Pour stabiliser ses finances, Nissan prévoit de lever plus de 1 000 milliards de yens à travers la vente d’actifs, des titres convertibles et la cession de participations (notamment dans Renault). Néanmoins, ces propositions n’ont pas encore reçu l’approbation du conseil d’administration, semant le doute sur leur faisabilité.
Des fournisseurs en difficulté et des perspectives incertaines
La situation de Nissan a aussi des répercussions sur ses partenaires. Marelli Holdings, l’un de ses principaux fournisseurs, a déposé le bilan aux États-Unis en juin, soulignant l’effet domino des difficultés financières et industrielles.
Notre avis par leblogauto.com
La mission d’Ivan Espinosa est titanesque. Entre dettes, perte de compétitivité, licenciements massifs et incertitudes géopolitiques, Nissan est confronté à une crise systémique. Le redressement passe par une restructuration profonde, des décisions difficiles et un soutien renforcé des actionnaires. La survie de l’un des géants historiques de l’automobile japonaise est aujourd’hui en jeu.
Crédit illustration : Nissan.

comment et qui va tendre la main à ce malade qu ‘est nissan. ils veulent rester maitre de leur sort, mais ils sont obligés de s’allier, et comme ils sont de très mauvais partenaires( voir renault qui les à déja sauvé une premièrefois) ça va pas etre facile de trouver une solution, qu’ils ravalent leur fierté , ou ils n’iront plus très loin.
Voilà la bonne idée. Jérôme commandeur à la tête de Nissan.
Même s’ils continuent à faire des caisses pas top, au moins ils vont nous faire marrer
Sans être méchants, Nissan sans des nouvelles GTR, 370, Micra originale, Patrol avec de la personnalité et Leaf d’un bon rapport qualité prix… Face aux Chinois, Toyota, Hyundai Motor… a quoi ils servent ?
Bien sûr, si j’étais Japonais… je ne dirais pas ça… Mais pour le reste du monde ?
En-tout-cas, c’est triste ce qui se passe pour cette marque pour le moment.
Nissan a complètement raté le virage du XXIème siècle. Au lieu d’innover l’entreprise a produit des véhicules sans saveur et peu fiables, (merci qui ?) en tout cas bien moins que par le passé.
L’hybridation a sauvé Toyota c’est un fait : Nissan n’a pas eu ce flair.
La montée en puissance des Coréens a pris beaucoup de parts de marché à Nissan.
Maintenant c’est la bérézina financière et une réputation de partenaire industriel peu fiable (décidément!)
La faillite n’est pas loin. L’annonce de ce nième plan de relance et de restructuration dans ce sens.