Geely veut racheter 100 % de Zeekr pour 2,2 milliards $ : les investisseurs montent au créneau

Geely veut racheter Zeekr pour 2,2 Mds $. Les investisseurs dénoncent une offre trop basse et exigent une meilleure valorisation. Le bras de fer est lancé sur fond de gros sous.

Geely tente de racheter Zeekr : une offre à 2,2 milliards de dollars qui fait débat

Le géant chinois de l’automobile Geely souhaite racheter intégralement sa filiale de véhicules électriques Zeekr, à peine un an après son introduction en bourse aux États-Unis. Sauf que l’opération, évaluée à 2,2 milliards de dollars pour les parts restantes (soit 34,3 % du capital), suscite de vives critiques de la part des investisseurs. Ces derniers estiment que Geely sous-évalue grossièrement Zeekr, et réclament une offre plus juste, alignée sur les standards du marché des véhicules électriques.

Une valorisation en chute libre : de 13 à 5,5 milliards en un an

Zeekr, filiale premium du groupe Geely, avait suscité un fort engouement lors de ses levées de fonds en 2023, atteignant une valorisation de 13 milliards de dollars. Toutefois, lors de son entrée en bourse aux États-Unis, sa valorisation entièrement diluée est tombée à 5,5 milliards de dollars, une chute de plus de 50 %.

Cette évolution met en lumière la volatilité extrême du secteur des véhicules électriques, où les start-up peuvent connaître des valorisations spectaculaires… puis des corrections brutales. Néanmoins, dans le cas de Zeekr, la tentative de rachat rapide par Geely donne l’impression d’une manœuvre stratégique visant à récupérer l’entreprise à moindre coût.

L’offre de Geely sous le feu des critiques

En mai, Geely a proposé une offre de 2,2 milliards de dollars pour acquérir les parts qu’il ne possède pas encore. Cette offre valoriserait Zeekr à seulement 6,5 milliards de dollars, selon les calculs des actionnaires — soit nettement en dessous de sa valorisation antérieure et inférieure à celle de ses concurrents directs comme Nio ou Xpeng ou qui continuent d’afficher des capitalisations boursières plus élevées malgré des trajectoires similaires.

Une fronde d’investisseurs prestigieux

Plusieurs investisseurs majeurs de Zeekr ont exprimé leur désaccord face à l’offre de Geely. Parmi eux figurent CATL (leader mondial des batteries), Intel Capital, Boyu Capital, Bilibili et Cathay Fortune Group.

Aussi, ces entités, ayant participé à la première levée de fonds de Zeekr, ont adressé une lettre officielle à Geely, rapportée par Reuters, pour contester la valorisation proposée. Elles affirment que cette offre ne reflète pas le potentiel réel de l’entreprise ni sa valeur stratégique dans un secteur en pleine expansion.

Enjeux stratégiques : pourquoi Geely veut privatiser Zeekr

Geely détient déjà environ 66 % de Zeekr, ainsi qu’un portefeuille de plusieurs marques de véhicules électriques. Le rachat complet de Zeekr permettrait au groupe :

  • de rationaliser sa structure de gouvernance,
  • d’intégrer plus étroitement Zeekr à sa stratégie industrielle,
  • et d’éventuellement retirer Zeekr des marchés financiers pour échapper aux pressions court-termistes.

Toutefois, cette opération est perçue par certains observateurs comme une tactique opportuniste, visant à profiter d’un contexte boursier affaibli pour racheter à bas prix une marque prometteuse.

Un climat de méfiance sur fond de valorisations en crise

La contestation des investisseurs reflète un malaise plus large autour des mécanismes de valorisation dans le secteur des véhicules électriques. Alors que la concurrence s’intensifie, les marchés peinent à évaluer objectivement le potentiel futur de marques comme Zeekr, surtout dans un climat de volatilité économique mondiale.

L’affaire met en évidence la nécessité d’un dialogue plus transparent entre fondateurs, groupes industriels et actionnaires, en particulier lorsqu’il s’agit de rachat de participations minoritaires sensibles

Vers une renégociation ou un bras de fer prolongé ?

La suite des événements dépendra de la capacité de Geely à réajuster son offre ou à convaincre les actionnaires de la pertinence de sa stratégie. Si les revendications des investisseurs sont ignorées, un conflit d’intérêts pourrait nuire à l’image du groupe sur le long terme.

Source : Reuters.

Crédit illustration : Zeekr.

Un commentaire

  1. Franchement entre Geely et Wall Street qui a les cartes en main ?
    Mauvais signal envoyé une fois de plus par une entreprise chinoise : en bourse la confiance est fondamentale.
    S’introduire en bourse puis partir un an plus tard avec une valorisation trois fois plus basse, ça va déclencher une enquête de la SEC. Et la SEC n’est pas tendre avec les tricheurs.

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