Porsche revoit ses prévisions à la baisse : chute des ventes en Chine, crise des véhicules électriques et hausse des droits de douane. La marque est dans la tourmente et va devoir réagir rapidement.
Différents facteurs cumulés
Le constructeur de voitures sportives et luxe traverse une période économique critique. L’entreprise a récemment revu à la baisse ses prévisions de marge bénéficiaire, passant de plus de 10 % à seulement 6,5 % pour l’année en cours. Ce recul inquiétant reflète plusieurs facteurs combinés : des droits de douane américains plus lourds, mais surtout une faible adoption des véhicules électriques (VE), et un effondrement des ventes sur le marché chinois, pourtant historiquement crucial pour la marque.
La Chine s’effondre : Porsche perd son premier marché historique
L’un des éléments les plus marquants de cette crise est la chute brutale des ventes en Chine, avec une baisse de 42 % au premier trimestre 2025, la plus forte enregistrée depuis 2013. Ce recul, lié au ralentissement économique chinois, a poussé Porsche à réduire ses prévisions de livraisons de 30 % dans le pays, à environ 40 000 véhicules.
En réaction, Porsche a réorganisé sa direction et envisage désormais des suppressions d’emplois en Allemagne pour compenser ses pertes et alléger ses coûts. Mais, cela ne relancera pas les ventes chinoises. Seule une relance de l’économie de l’Empire du Milieu pourrait relancer les ventes.
Les États-Unis, nouveau marché numéro un… mais à quel prix ?
Les États-Unis ont récemment dépassé la Chine en tant que premier marché de Porsche, principalement grâce au succès de ses SUV Macan et Cayenne.
Toutefois, cette performance est menacée par les nouvelles mesures tarifaires de l’administration Trump. Tous les véhicules Porsche vendus outre-Atlantique sont importés d’Europe, ce qui les rend particulièrement vulnérables.
Les droits de douane pourraient coûter jusqu’à 2 milliards d’euros par an si aucune adaptation tarifaire n’est appliquée. Malgré cela, Porsche ne prévoit pas de construire d’usine aux États-Unis, estimant qu’une telle initiative serait encore plus coûteuse.
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas.
Véhicules électriques : un pari coûteux qui tourne court
Alors que Porsche avait massivement investi dans l’électrification de sa gamme et dans la recherche sur les batteries haute performance via sa filiale Cellforce, le constructeur a dû faire marche arrière.
La demande pour les VE Porsche chute, obligeant la marque à abandonner certains développements et à absorber 1,3 milliard d’euros de coûts pour l’année. Pourtant, techniquement le Taycan est convaincant. Mais visiblement les clients ne sont pas fans de la fée électricité.
Résultat : 800 millions d’euros seront réinvestis en 2025 pour relancer la production de modèles thermiques et hybrides rechargeables, bien plus populaires que les VE dans le contexte actuel.
Un recul général dans l’automobile européenne
Porsche n’est pas un cas isolé. Ferrari augmente ses prix jusqu’à 10 % aux États-Unis, Mercedes envisage de se retirer de certains segments, et Renault retarde l’introduction de l’Alpine sur le marché américain. D’autres constructeurs reculent aussi sur l’électrique. Les acheteurs ne se ruent pas autant qu’attendu sur le VEB et en attendant, il faut bien vendre.
Ces mesures traduisent un malaise plus global du secteur automobile européen, pris en étau entre réglementation stricte, guerre commerciale et transition énergétique difficile.
Un premier trimestre noir : bénéfice en chute libre
Porsche a terminé son premier trimestre 2025 avec un bénéfice d’exploitation en baisse de 40 %. Le constructeur atteint seulement 760 millions d’euros, et une marge opérationnelle à un chiffre (8,6 %). C’est une première fois depuis bien des années. A la limite d’être un généraliste !
Le chiffre d’affaires estimé pour l’année a été révisé à la baisse à 37 milliards d’euros, contre une fourchette initiale de 39 à 40 milliards. Le chiffre d’affaires trimestriel s’annonce à 8,86 milliards d’euros, en baisse de 1,6 %.
Notre avis par leblogauto.com
Pour faire face à cette triple crise – commerciale, technologique et géopolitique – Porsche doit repenser sa stratégie mondiale. La marque doit non seulement regagner la confiance des investisseurs, mais aussi réajuster son offre produit aux réalités du marché. Comme le souligne l’analyste Harald Hendrikse (Citi) : « Elle a du travail à faire pour montrer qu’elle contrôle mieux ses problèmes. »
Pour le moment, malgré la chute, Porsche reste dans le vert. Mais la bascule vers les pertes peut être rapide. Les décisions ont été prises, mais cela n’est pas magique. Cela prend forcément du temps de redresser la barre.

Eh oui le marché chinois se ferme aux marques étrangères. Et les marchés occidentaux se ferment aux marques chinoises – CQFD !
Porsche est encore une marque très rentable. Attention aux bilans des entreprises, on y place des fois un peu ce qu’on a envie d’y mettre. Moins de 2% de baisse de CA, il n’y a pas de quoi s’affoler, ce ne sont pas les chiffres de Tesla !
Les Chinois reviendront aux marques de luxe étrangères parce que ça a toujours été comme ça : les riches se fichent des frontières et de la politique quand ils consomment.
Quant aux méventes des VE, Porsche vient de corriger le tir avec son Macan, initialement proposé uniquement en électrique.
Une de mes connaissances est arrivé en 911 GTS à la maison, le bruit du moteur était tout simplement dantesque. Franchement, hésiter avec une très roturière Danza non, c’est tout bonnement impossible.
Ça justifiera les licenciements.
Il ne faut pas aller bien loin dans ce genre de communication.
Les VE de chez Porsche ne sont pas véritablement des échecs… Surtout le Macan… Mais dans un monde ou les VE font à tout casser 20 %, il n’est pas étonnant de voir quand un modèle thermique réputé est remplacé uniquement par un modèle 100 % VE… C’est globalement un échec !
Chez Porsche et tout autres marques de prestige et premium.
VT et VE doivent cohabiter au minimum jusqu’à 2035 … Voire beaucoup plus avec les carburants renouvelables.