Avec le véhicule électrique qui est poussé par les différentes lois et normes dans le monde, l’approvisionnement en cellules électriques devient un enjeu majeur. Si l’Europe projette la création d’un « Airbus des batteries », le Brexit condamne presque le Royaume-Uni a se créer sa propre filière de batteries pour ne pas dépendre d’accords.
Durant six mois, Britishvolt a étudié une quarantaine d’implantations possibles sur le sol britannique et annonce avoir signé un MOU (memorandum of understanding ou protocole d’accord) avec le gouvernement Gallois. L’usine sera sise, si le projet va jusqu’au bout sur l’ancienne base de la Royal Air Force (RAF) de Bro Tathan, à St Athan. Si certains d’entre vous ont déjà entendu ce nom, c’est que Aston Martin y a lancé une nouvelle usine en 2019 (pour le DBX), déjà sur l’ancien aérodrome militaire.
L’usine de fabrication de batteries devrait avoir une capacité à terme de 30 GWh, et devrait aussi abriter une centrale solaire de 200 MW. L’emplacement est intéressant car sur un aérodrome, à proximité de l’aéroport de Cardiff, de la mer, ainsi que de la voie ferrée. C’est aussi proche de Bridgend, qui regroupe plusieurs usines automobiles et qui devait accueillir le Grenadier d’Ineos qui pourrait finalement partir à Ambach dans l’usine smart. Ford a également une usine de moteur à Bridgend, mais devrait fermer celle-ci à l’automne prochain.
Bref, cette implantation est géographiquement intéressante et dispose d’une main d’oeuvre qualifiée disponible. L’usine, qui fabriquera des cellules rondes (piles) et « poches » (comme dans la Nissan Leaf) doit faire l’objet d’un investissement initial de 1,2 milliard de livres sterling (1,3 milliard d’euros) et créera jusqu’à 3 500 emplois directs.
Selon Orral Nadjari, PDG et fondateur de Britishvolt, sans usine de batterie propre au Royaume-Uni, l’industrie automobile britannique pourrait disparaître corps-et-biens d’ici 2040. Avec cette première usine, Britishvolt espère maintenir des milliers d’emplois dans cette industrie. Il précise que la centrale solaire permettra à l’usine d’être presque neutre en carbone et d’aider à l’objectif d’être le producteur de batterie le plus « vert » au monde. L’électricité alimentera aussi une partie de la zone de St Athan.
Notre avis, par leblogauto.com
L’industrie automobile du Royaume-Uni ne cesse de se réinventer et de « renaître ». Pour d’autres, elle n’en finit pas de mourir. En tout cas, elle sait s’adapter pour faire face au départ annoncé (ou déjà fait) de plusieurs constructeurs historiques.
Surtout, elle se lance dans la guerre des batteries alors qu’Allemagne et France semblent s’entendre pour développer une filière continentale et alimenter leurs propres industries. Si cela permet en plus de sauver des filières industrielles en déclin…
Ici, Britishvolt doit lancer une première phase à 10 GWh de capacité de production. Mais, pour cela, il faut de l’argent. La société va recevoir des aides publiques, privées, et devrait être introduite en bourse pour lever des fonds pour financer ce premier « Gigasite ».
De façon assez paradoxale, ce sont deux start up qui pourraient donc lancer la première « gigafactory » du RU. En effet, Britishvolt a signé un accord avec le jeune fabricant de batterie AMTE Power. Il va falloir redoubler d’effort pour convaincre les investisseurs que deux jeunes pousses vont pouvoir concurrencer les acteurs déjà établis et soutenus par de grands constructeurs.
A noter que de grands noms de l’automobile ou des batteries ont rejoint ou soutiennent Britishvolt comme Charles Morgan membre du conseil d’administration, ou Isobel Sheldon, Directrice Stratégique (20 ans dans l’industrie lithium-ion).
Illustration : RAF (la base de Bro Thatan – périmètre en blanc)
Étalement urbain au Royaume-Unis délirant.
Multiplication des réseaux d’eau qui ne préservent pas le nappes phréatiques.
Construction de Giga factory dans des espaces naturels ou ruraux.
Création de nouveau réseaux …
Pas de transporst en commun de proximité … Les Giga factory hors sol … c’est de la M.
Bon vous indiquez qu’ils investissent une ancienne base aérienne.. espérons que ce soit sur des zones déjà artificialisées.
Bro Athan est une base que la RAF a réformée. L’installation ne va pas artificaliser des sol et se trouve au croisement d’une autoroute, d’une double voie de chemin de fer, et à proximité de l’aéroport de Cardiff.
Ce n’est pas vraiment comme s’ils construisaient au milieu de la pampa et obligeait à construire tout autour 😉
https://www.google.com/maps/place/Welsh+Government,+Bro+Tathan/@51.4056214,-3.448532,5578m/data=!3m1!1e3!4m5!3m4!1s0x486e0df874553261:0x2b599a5e0f129a86!8m2!3d51.4056214!4d-3.4310225
Oui réinvestir un aérodrome construit dans la pampa ça peut se justifier … après Cardif ou Bristol ont des zones à densifier et sont dé-servis par les TC. Vous avez vu que le grand parking vide devant l’usine Aston? lol.
Les giga factory c’est un peu ça :
https://www.youtube.com/watch?v=1XjFG1Tj7Ug
https://www.youtube.com/watch?v=WanUsa3v6SY&t=30s
Le Concorde à été conçu avant le Brexin.
Pourquoi le Brexit doit-il empêcher la coopération économique et industrielle ?
Peut être un esprit de revanche…
Les différentes circonstances économiques et sanitaires actuelles redonnent beaucoup de souffle à l’idée de souveraineté industrielle. Le Royaume-Uni est probablement le territoire d’Europe le plus attaché à sa souveraineté.
La souveraineté est une chose, en avoir les moyens en est largement une autre….
Ça été le problème de l’Angleterre durant le 20e siècle… Il y a 100 ans, elle était encore le N° 1 avec les USA à une encablure… Et progressivement elle a perdu du terrain avec les guerres et la décolonisation (la France également, mais dans une moindre mesure)
Churchill a été témoin durant sa vie de cette lente régression.