Le gouvernement a franchi un nouveau pas jeudi vers la révocation de la concession de gestion des autoroutes au groupe Atlantia, appartenant à la famille Benetton, stigmatisé pour un mauvais entretien ayant abouti à l’effondrement meurtrier du Pont de Gênes (Morandi) en août 2018.
« Pour nous la seule option est la révocation comme nous l’avons déjà dit à plusieurs reprises », a déclaré le ministre du Développement économique Stefano Patuanelli, en commentant l’hypothèse évoquée par des médias qu’à la place d’une coûteuse rupture du contrat entre Atlantia et l’Etat soit appliquée à Atlantia « une maxi-amende » d’un milliard d’euros.
Le gouvernement n’est toutefois pas unanime sur le sujet, divisé entre les ministres provenant du Mouvement 5 Etoiles (anti-establishment) comme M. Patuanelli, et ceux affiliés au Parti démocrate (centre gauche), jugé plus favorable aux entreprises.
Ainsi la ministre des Infrastructures, Paola De Micheli (PD), a jugé « insuffisantes » jeudi les propositions d’investissement d’Atlantia pour la réfection du Pont Morandi et un contrôle renforcé de l’entretien des autoroutes, ponts et tunnels en concession, jeudi dans une interview au quotidien La Repubblica. Mais elle a paru plus ouverte à la discussion avec Aspi (Autostrade per l’Italia, contrôlée majoritairement par Atlantia) que son collègue Patuanelli, appelant Atlantia à faire des efforts supplémentaires en abaissant par exemple les tarifs des péages des autoroutes gérées par le groupe.
Vers une bataille judiciaire ?
Son ministère a préparé un volumineux rapport qui précise les investissements à faire dans le réseau et impose un nouveau système de contrôle et d’indemnisation.
« Nous parlerons bien sûr avec Mme De Micheli, qui gère le dossier aux côtés de la présidence du Conseil (le chef du gouvernement Giuseppe Conte, ndlr), mais pour nous il n’y a pas d’alternative à la révocation », a déclaré M. Patuanelli.
Il a au passage critiqué le fait qu’Atlantia ait lié son éventuelle participation à la relance de la compagnie aérienne en grande difficulté Alitalia au contentieux autoroutier.
L’écroulement du pont Morandi de Gênes avait fait 43 morts le 14 août 2018. L’enquête est encore en cours mais des manquements à l’entretien du pont sont déjà apparus.
Selon les médias italiens, ce sera au final à M. Conte de trancher entre une énorme amende ou une révocation pure et simple des concessions qui pourrait se traduire pour l’Etat italien par l’ouverture d’un grave contentieux et peut-être à terme la nécessité d’indemniser Atlantia qui gère la majorité des autoroutes italiennes.
Par AFP – fka/cco/oaa
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4 Commentaires sur "Pont de Gênes: nouveau pas vers la révocation de la concession autoroutière aux Benetton"
A voir si le « mauvais entretien » est reelement fondé ou non …. On parle quand meme du pont d’un mec qui à crée 5 ponts dont 3 se sont écroulés …
écroulés par manque d’entretien aussi, donc mauvaise conception + mauvais entretien, ça ne peut pas faire des miracles…
Le ***** (mouvement) a aussi sa part de responsabilité depuis 10 ou 12 ans, en refusant par exemple la construction d’une nouvelle autoroute pour éviter ce putain de pont !
Si un industriel du tricot veut étendre ses champs d’activités, il lui faut la structure. En matière de génie civil, c’est dantesque. L’Italie compte un grand nombre d’ouvrages vieillissants. Benetton en a le potentiel ? Il semble que Non vu la décision du GVT italien.