Le Japon obtient libre-accès au marché automobile de l'UE
par Elisabeth Studer

Le Japon obtient libre-accès au marché automobile de l'UE

L'Union européenne et le Japon ont signé la semaine dernière à Tokyo un vaste accord de libre-échange "historique", qui se veut un "message fort contre le protectionnisme" de Donald Trump.

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Il donne naissance à la plus grande zone de libre échange au monde. Si le secteur agroalimentaire européen est sorti grand vainqueur des discussions, les Japonais obtiennent de leur côté un libre accès au marché européen pour leur industrie automobile, à l'issue d'une période transitoire de plusieurs années.

L'automobile en contre-partie du secteur agro-alimentaire

L'accord marque l'aboutissement de discussions ouvertes en 2013. Baptisé Jefta (Japan-UE free trade agreement), le plus important pacte jamais négocié par l'UE, porte sur une zone de libre-échange couvrant près d'un tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial et plus de 600 millions d'habitants.

Le secteur agroalimentaire européen est sorti grand vainqueur des négociations. Ainsi, 85% des produits agroalimentaires de l'UE pourront entrer au Japon sans droits de douane, certains à l'issue de périodes de transition.

En retour, les Japonais obtiennent un libre accès au marché européen pour leur industrie automobile, à l'issue d'une période transitoire de plusieurs années.

Vers une baisse des prix des véhicules grâce à la fin des droits de douane

L'arrêt des droits de douane (lesquels sont de 10% à l'heure actuelle) devrait permettre aux constructeurs japonais de proposer aux consommateurs européens des prix de vente inférieurs. Dans la mesure toutefois, où la suppression des taxes sera directement répercutée sur les tarifs … et non sur les marges.

Impacts à relativiser

L'impact positif d'un tel accord pour les constructeurs japonais et leurs clients européens, demeure néanmoins à relativiser, les groupes automobiles nippons possédant des unités de production sur le Vieux Continent, les véhicules n'étant donc pas de ce fait importés et donc soumis aux droits de douane. Rappelons ainsi que Toyota produit la Yaris dans son usine d'Onnaing, près de Valenciennes. Les constructeurs japonais avaient justement choisi d'implanter des usines en Europe pour s'affranchir des taxes.

Un bémol toutefois : le marché haut de gamme. Les modèles Infiniti, Lexus, Subaru, Mazda seront bien évidemment eux-aussi concernés. Or, des tarifs inférieurs obtenus grâce à la suppression des droits de douane devraient accroître la concurrence avec les constructeurs allemands, fort présents sur le segment.

Entrée en vigueur prévue en 2019

Le texte doit encore être soumis au Parlement européen d'ici la fin de l'année en vue d'une entrée en vigueur en 2019. Pour tenir le planning, le Parlement japonais devra quant à lui rapidement le voter de son côté.

A noter que contrairement à l'accord UE-Canada (CETA) - actuellement contesté par l'Italie - l'accord ne doit pas être ratifié par chacun des Parlements nationaux.

Protection des investissements : un sujet de discorde

Reste que la protection des investissements n'est pas comprise dans l'accord signé la semaine dernière. Le sujet a en effet constitué le principal point d'achoppement des discussions.

Rappelons que la plupart des ententes commerciales négociées au niveau international permettent à une entreprise d'attaquer un Etat en vue d'obtenir réparation si elle s'estime lésée par la politique de ce dernier après avoir réalisé des investissements dans le pays concerné.

De sources européennes, on précise toutefois que l'absence de ce volet au sein de l'accord permet d'éviter de passer par les Parlements nationaux.

Des ONG françaises critiquent quant à elles cette absence de ratification, estimant que cela "empêche tout débat sur le sujet."

Sources : AFP, Capital

Illustration : ACEA/ Eurostat

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Pour résumer

L'Union européenne et le Japon ont signé la semaine dernière à Tokyo un vaste accord de libre-échange "historique", qui se veut un "message fort contre le protectionnisme" de Donald Trump.

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