Ecotaxe : on change de nom mais pas de principe
par Thibaut Emme

Ecotaxe : on change de nom mais pas de principe

L'écotaxe est morte, vive le "péage de transit poids lourds" ! La grande mesure du Ministère de l'Ecologie sera, selon Ouest France (confirmé par Matignon depuis), de rebaptiser la mesure et de la réduire à la portion congrue. Par sur que cela suffise à calmer la grogne.

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L'écotaxe est morte, vive le "péage de transit poids lourds" ! La grande mesure du Ministère de l'Ecologie sera, selon Ouest France (confirmé par Matignon depuis), de rebaptiser la mesure et de la réduire à la portion congrue. Par sur que cela suffise à calmer la grogne.

Un changement de nom et de périmètre, mais une taxe quand même

L'écotaxe est issue du Grenelles de l'Environnement de 2009. Vidée de son volet écologique, elle est devenue une énième taxe provoquant la grogne des transporteurs nationaux, notamment en Bretagne avec les bonnets rouges. Suspendue depuis 7 mois, l'écotaxe est revue mais pas corrigée.

Initialement prévu pour s'appliquer sur 15 000 km de routes secondaires, le nouveau péage de transit poids-lourds ne s'appliquera plus que sur 4 000 km, principalement des axes de transit international. L'objectif louable est de cibler principalement les camions étrangers mais même les camions français empruntent ces axes. Au final on en revient au même paradoxe de vouloir favoriser les transports français et les produits locaux sans s'en donner les moyens.

En outre, cette diminution du périmètre de taxation fait que le produit de la taxe (appelons un chat un chat) ne sera plus que de 550 millions d'euros environ contre 1,5 milliard prévu initialement. Cette somme servira à payer la société Ecomouv qui gère le système, et le reste sera reversé à l'Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France (AFITF). Cela viendra toujours a priori en dégrèvement de la subvention de l'Etat ce qui fait que l'AFITF n'aura pas plus de moyens...

La grogne repart

Les réactions ne se sont pas faites attendre. Christian Troadec, leader des bonnets rouges et entrepreneur réagit auprès de Ouest-France : "Nous ne sommes pas satisfaits parce que ce dispositif ne correspond pas à notre revendication : le maintien de la gratuité des routes bretonnes. Or un péage sera institué sur l'axe Caen-Rennes-Nantes". Si un bien importé sera taxé à son passage de Caen à Rennes, les biens exportés le seront aussi, augmentant mécaniquement leur prix ce qui est finalement l'inverse de ce qui est recherché officiellement.

Du coté de Nicolas Paulissen, délégué général adjoint de la FNTR (Fédération nationale des transports routiers) interrogé par 20 minutes, même son de cloche : "Nous ne pouvons pas nous satisfaire d’une fiscalité supplémentaire pour les entreprises. Ils changent le nom et la forme mais ça reste une taxe qui va peser sur le déficit de compétitivité dans un contexte de crise économique. En réalité, c’est le retour de l’écotaxe. Et elle s’ajoute à d’autres mesures comme le compte pénibilité qui irrite fortement les PME et les TPE et qui doit aussi entrer en vigueur en 2015".

On risque donc d'avoir une nouvelle contestation dans les prochains jours pour combattre une mesure qui ne satisfait personne. Louable sur le papier, la mise en application ne convainc pas. Une vignette pour tous les poids-lourds, en transit ou non, avec des baisses de charges salariales en échange serait pourtant si simple à mettre en place (pas de portique lecteur de plaque, impact direct sur la compétitivité des produits et des transporteurs français, etc.) mais il semble que l'Etat veut aller jusqu'au bout de la gabegie avec les portiques. Une rumeur annonce même dans les rédactions que l'Etat pourrait entrer au capital d'Ecomouv. A suivre.

Source : Ouest-France, 20 Minutes, illustration : Wikimedia

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L'écotaxe est morte, vive le "péage de transit poids lourds" ! La grande mesure du Ministère de l'Ecologie sera, selon Ouest France (confirmé par Matignon depuis), de rebaptiser la mesure et de la réduire à la portion congrue. Par sur que cela suffise à calmer la grogne.

Thibaut Emme
Rédacteur
Thibaut Emme

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