par Joest Jonathan Ouaknine

20 Mule team: le camion minier des années 1880

C'est un peu hors sujet pour ce blog. Mais après tout, on a une section "utilitaires" et puis, on a parlé récemment de chevaux... En tout cas, si vous trouvez que travailler par cette chaleur est harassant, lisez l'histoire des "20 mule team" et vos conditions de travail vous sembleront bien meilleures.

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C'est un peu hors sujet pour ce blog. Mais après tout, on a une section "utilitaires" et puis, on a parlé récemment de chevaux... En tout cas, si vous trouvez que travailler par cette chaleur est harassant, lisez l'histoire des "20 mule team" et vos conditions de travail vous sembleront bien meilleures.

Tout commence en 1881, dans la vallée de la mort, dans le Nevada. Aaron Winter et sa femme Rosie se sont installé là, croyant y trouver de l'or. Un jour, Winter rencontre Harry Spiller, qui lui parle du borax. Le borax sert à la fois d'insecticide, de détergeant et il est utilisé dans la fabrication de céramiques. La demande est énorme. A l'état naturel, il se présente sous forme de "boules de coton". Il faut l'asperger d'alcool et d'acide sulfurique, puis y mettre feu. Si la flamme est verte, c'est du borax!

Winter a justement vu des "boules de coton" au fond d'un lac asséché, qui lui appartient. Il effectue le test: la flamme est verte! Il expédie des échantillons à William T. Coleman, un acheteur potentiel. En retour, Coleman envoie un représentant pour acheter le lac asséché à Winter, pour la modique somme de 20 000$... Auxquels le représentant devra ajouter 2 500$ pour acquérir une rivière à proximité (l'eau est indispensable pour raffiner le mineraie.) En 1885, Winter empochera encore 5 000$ en servant d'intermédiaire entre Coleman et deux fermiers propriétaires d'un autre site de borax. Il perdra toute sa fortune en 1887, lors d'un contrôle fiscal.

Coleman fonde l'Harmony borax works et embauche des travailleurs Chinois payés 1,50$ par jour (beuaar aussi) pour extraire le mineraie par des températures allant jusqu'à 50°!

En 1882, Isidore Daunet, un immigrant Français, entend parler du borax de la vallée de la mort. Du borax, il en a trouvé dans un troisième site, toujours dans la vallée de la mort, en 1875. Daunet achète le terrain et fonde l'Eagle borax company. Mais son mineraie est de mauvaise qualité. Ruiné, il se suicide en 1883 et Coleman récupère ce qu'il reste de l'Eagle borax company.

L'un des problèmes de la vallée de la mort, outre l'extrême chaleur (jusqu'à 80° au sol!) et l'aridité, c'est l'isolement. Le rail ne va pas jusque là. Daunet avait trouvé la solution en expédiant le borax sur une remorque tirée par 12 mules, jusqu'à Daggett, en Californie, où il y a une gare ferroviaire. Lorsque Coleman rachète l'Eagle borax, son contremaitre, J.W.S. Perry cherche une autre solution avec Ed Stiles, le cocher de l'Eagle borax. Au lieu de 12 mules, le convoi aura 18 mules et 2 chevaux, ce qui permet d'ajouter une deuxième remorque (plus une citerne d'eau.) Coleman achète des remorques à 900$ pièces, d'une capacité de 10 tonnes. Par groupe de 3 (un cavalier/vétérinaire/maréchal-ferrant, un conducteur et un "freineur"/cuisinier/plongeur), ils ont 20 jours pour se rendre dans à la gare de Mojave. C'est à 500km de là et à 700m d'altitude (sachant que la vallée de la mort est à 60m sous le niveau de la mer.)

Afin de leur faciliter la route, les ouvriers Chinois sont chargés de raser une montagne entière! Mais cela, tout le monde s'en fiche. Ces ouvriers (qui ont quitté leur pays dans des conditions proches du kidnapping) étaient détestés par les émigrants Européens car il étaient moins payés et faisaient rarement grève. L'une des rares images d'ouvriers Chinois dans le "far-west" est cette photo les montrant en train de construire une voie ferrée:

William T Coleman devient très vite un magnat de l'industrie. Mais en 1888, on découvre du borax dans des sites proches de voies ferrées. Ruiné, il revend à Francis Marion Smith. Plus de convois de 20 mules.

Paradoxalement, c'est à ce moment-là que la légende des "20 mule team" nait. Les journalistes de New-york évoquent des histoires de convois de 80 mules, attaqués par les Indiens et des hors-la-loi devenus fous à cause de la chaleur ou que les bêtes mourraient au bout de quelques mois. Au point qu'en 1904 (soit 16 ans après le dernier convoi), à la foire agricole de Saint Louis, ils ont créé un vrai-faux convoi de 20 mules (ci-dessous)

D'après Stiles, rien de tout ça n'avait lieu. Les cinq convois de Coleman n'ont jamais été en retard et il n'a jamais perdu la moindre bête. Au pire, il n'y avait que des "contretemps". Comme cet orage violent qui créa des torrents de boue. La première remorque s'est embourbée. Stiles et les deux autres durent détacher l'autre remorque, vider les 10 tonnes de borax (à la main) de la première, dégager la remorque, la re-remplir et ça repart! Durée total: une journée. Mais en roulant de nuit, Stiles a pu être à l'heure à Mojave. Un job pépère, en somme.

Surfant sur la légende, Smith crée en 1891 la marque de borax "20 mule team". Dans les années 60, elle sponsorise un show sur l'histoire (romancée) de ces convois, animé par un certain Ronald Reagan.

20 mule team existe encore aujourd'hui, même si cela fait longtemps que le borax ne provient plus de la vallée de la mort et qu'il est transporté dans des camions miniers.

Source:

Twenty mule team museum

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Pour résumer

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