par Christophe Labedan

Drift à Dreux: école de pilotage fast and furieuse

Qu'il est monotone de contempler la route par le pare-brise lorsque l'on a tout loisir de le faire par la vitre latérale, dans un rugissement propulsé... mais uniquement sur piste fermée vous l'aurez compris. Que les émules de Vin Diesel se rassurent, le drift n'est pas une exclusivité réservée aux habitants de Rokkosan, Hakone, Irohazaka ou encore Nagano au Japon et mieux encore... le drift s'apprend.

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Qu'il est monotone de contempler la route par le pare-brise lorsque l'on a tout loisir de le faire par la vitre latérale, dans un rugissement propulsé... mais uniquement sur piste fermée vous l'aurez compris. Que les émules de Vin Diesel se rassurent, le drift n'est pas une exclusivité réservée aux habitants de Rokkosan, Hakone, Irohazaka ou encore Nagano au Japon et mieux encore... le drift s'apprend.

Après tout, ce sport né au japon implique un châssis, des pneus et un volant et comme tout sport automobile qui se respecte, il demande d'assimiler quelques paramètres bien précis. Si vous êtes un fan de monoplace, il va falloir oublier vos réflexes de pilotage propre, le drift a une technique bien particulière presque diamétralement opposée à la votre.

Nous voici donc partis pour le circuit de l'Ouest parisien à Dreux ou Bruno Tondu est impatient de nous faire découvrir sa piste humidifiée et ses BMW M3 au tempérament survireur. L'accueil toujours aussi chaleureux et professionnel commence par le traditionnel debriefing au tableau. Les mots d'ordre de la journée sont simple: transfert de masse, contrôle, fluidité.

La théorie est effectivement assez simple. Beaucoup de vitesse en entrée de courbe, un peu de frein pour transférer la masse sur le train avant et alléger l'arrière tout en engageant le virage. Une fois l'arrière légèrement décroché on accélère pour faire drifter le train arrière (la voiture est une propulsion) tout en amorçant un dé-braquage des roues avant de façon à maintenir le 'drift' dans le sens de la route plutôt qu'en direction des verts pâturages qui nous entourent. Jusque là pas de problème majeur, sauf que la BMW M3 est un engin assez conséquent, presque intimidant et que l'idée de maintenir sa carcasse de 1500kg en dérive autour d'une piste en asphalte semble assez irréalisable aux novices que nous sommes. Une chose est sure, les moniteurs sont des professionnels attentifs dont le but est de premièrement dégrossir nos erreurs pour nous permettre de progresser et par la suite, de prendre progressivement la mesure de cette technique si particulière.

Après une prise en main des voitures et des techniques de slalom / positions des mains sur le volant, les premiers tours de roue sont épiques. la tendance commune est quelque part entre la sur-conduite (tête à queue) et la "sous-conduite" qui se résume en un énorme sous-virage et un tout-droit, dans les deux cas l'activité au volant semble plutôt erratique et parfois paniquée. Les debriefings personnalisés s'enchaînent et les premiers résultats commencent à se faire sentir dès le matin, ce qui paraît inespéré. Le calme et la coordination des membres commencent à porter leurs fruits avec quelques beaux drifts maintenus sur la partie mouillée de la piste. Une pause déjeuner semble bien méritée pour laisser à nos cerveaux excités le temps d'intégrer les notions apprises dans la matinée.

Retour en piste à 14h, les M3 semblent beaucoup plus dociles... Pas du tout en fait, les stagiaires se sont progressivement habitués à cet univers hostile et les corrections de volant sont de plus en plus fluides, plus rythmées et surtout plus précises. Les trains arrières se mettent à décrocher de façon moins brutale et les accélérations se font de façon beaucoup plus dosée ce qui semble nous réconcilier un peu avec le responsable des pelouses. La formation évolue progressivement avec différents types de virages dont certains enchaînés nous permettent de provoquer des effets d'appel / contre-appel et sortie de courbe en drift de façon beaucoup plus sereine. Au risque de faire une métaphore un peu éloignée du sujet, c'est un peu comme la planche à voile ou le vélo. Il faut des heures avant de tenir dessus, mais une fois que c'est fait, on se demande pourquoi on a mis autant de temps à comprendre.

La capacité des élèves à accomplir autant de progrès en une journée est tout simplement bluffante pour tous. Ce qui paraissait impossible sur un seul virage en début de journée s'enchaîne sur l'ensemble du circuit avec une fluidité inespérée avant le crépuscule. Personne n'est encore en mesure de postuler pour "Fast and Furious" mais on se prête à croire que quelques jours d'entraînement pourraient bien faire l'affaire maintenant que les bases sont là.

La journée se termine avec une démonstration embarquée des professionnels. Rien de plus que ce qu'ils nous ont inculqué sauf que c'est accompli avec une facilité et une aisance déconcertantes, sans heurts, tout simplement en anticipant les réactions de la voiture et en faisant corps avec celle-ci. Au final, une journée de bonheur pour tout un chacun et le sentiment d'avoir vraiment progressé dans le maniement d'une auto en glisse... A moi le trophée Andros et le Rallycross, je suis presque prêt.

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Drift - Ecole de pilotage

Un grand merci à toute l'équipe de ProPulsion pour leur professionnalisme, leur bonne humeur et leur patience ainsi qu'à Bruno Tondu pour nous avoir conviés sur le circuit de l'Ouest Parisien. Un grand merci à Alain Dalbera de 3lezards.com pour avoir, une fois de plus, osé monter à coté d'un amateur pour réaliser ces images, je lui reconnais une certaine dose d' inconscience abnégation.

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Qu'il est monotone de contempler la route par le pare-brise lorsque l'on a tout loisir de le faire par la vitre latérale, dans un rugissement propulsé... mais uniquement sur piste fermée vous l'aurez compris. Que les émules de Vin Diesel se rassurent, le drift n'est pas une exclusivité réservée aux habitants de Rokkosan, Hakone, Irohazaka ou encore Nagano au Japon et mieux encore... le drift s'apprend.

Christophe Labedan
Rédacteur
Christophe Labedan

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