« GP Explorer The Last Race » On a adoré!

Quand Squeezie a annoncé une troisième et dernière édition du GP Explorer, les fans de l’événement se sont mobilisés. En moins de deux heures, toutes les places ont trouvé preneur. C’est dire si cette course imaginée et voulue par le Youtubeur et ses équipes était attendue. Il ne fallait pas la rater, car, sous cette forme en tout cas, a priori il s’agissait de la dernière. Nous y étions pour suivre la team Cupra, qui engageait deux influenceurs espagnols.  

Une toute dernière fois…

Il faut bien l’admettre, lors du premier GP Explorer, nous avions trouvé un intérêt limité à l’idée de couvrir un week-end de course entre personnalités d’internet au volant de monoplaces. D’autres observateurs se sont même offusqués que l’on mette un coup de projecteur sur ces amateurs, alors que, dans le même temps, de jeunes pilotes peinent à s’offrir un budget pour une saison. Mais il ne fallait pas tout mélanger. La lumière, en réalité, le monde du sport automobile l’a prise aussi grâce à la popularité de cet événement.  

Nous n’allions pas rater “The Last Race”, comme l’a intitulé Squeezie. En ouvrant même la course à deux paires de pilotes étrangers, une américaine et l’autre espagnole, le GP Explorer a pris une dimension internationale. Au volant des F4 portant les couleurs de Cupra, tout d’abord Karchez le vainqueur de cette année. Si son nom ne vous dit rien, dans la péninsule Ibérique, l’homme passionné de sport auto recense plus de 500 000 abonnés sur Instagram. Son coéquipier Ander Cortés, aussi grand fan de F1, en compte environ 129 000.  

Des stars d’internet au volant d’une vraie monoplace de course

Mais les 12 autres écuries ne sont pas en reste, avec les personnalités les plus en vue de l’internet français. Et pas que ! On ne dressera pas toute la liste, mais parmi eux : le rappeur SCH, l’humoriste Mister V ou l’influenceuse française la plus suivie au monde, Léa Elui. On sait aussi que la paire de la team Alpine, Kaatsup et Ana, n’est pas inconnue pour beaucoup d’entre vous. Ces deux jeunes femmes fondues de sport automobile en parlent avec succès sur leurs réseaux respectifs. Il y a donc aussi de véritables passionnés dans certaines voitures.  

Quelques mots sur les monoplaces. Il s’agit de F4 de 450 kilos, identiques à celles utilisées par la FFSA Academy. Les moteurs sont bridés à 170 chevaux, et la vitesse de pointe dépasse les 200 km/h. Aucune assistance, une boîte automatique séquentielle et des pneus slicks ou “pluie”. Pour s’assurer que les participants puissent évoluer lors des séances et pendant les courses en sécurité, les coachs de la FFSA les ont formés, non seulement au pilotage pendant plusieurs semaines, mais aussi à toutes les procédures afférentes à la compétition, et sur différents circuits français. Ils ont d’ailleurs tous une licence de la fédération, nécessaire pour courir.  

L’enthousiasme des marques les plus en vue et de deux constructeurs

Les marques se sont pressées pour accompagner et sponsoriser les différentes équipes. Cupra est l’une d’elles. En plus de posséder sa propre équipe avec Ander et Karchez, le constructeur fournit tous les véhicules officiels : leading car, safety car et medical car. Le partenariat, au-delà de la visibilité à tous les coins du circuit, s’accompagne d’une campagne sur des panneaux publicitaires en ville. Dans le paddock, Cupra a également accueilli dans sa loge quelques invités, dont plusieurs personnalités.  

Mis à part eux et Alpine, présents en tant que constructeurs, la plupart des autres marques ne sont pas des habituées du sponsoring en sport automobile. Il s’agit là d’ailleurs d’une des curiosités que nous avons observées. Dans le village d’un Grand Prix et en tribunes de n’importe quel événement de sports mécaniques, les fans portent les couleurs de Ferrari, Mercedes, d’équipementiers, de manufacturiers de pneumatiques, de carburants ou autres lubrifiants. Ici, sur les casquettes : le N rouge de Netflix, Durex, Samsung, pour ne citer qu’eux.  

Des animations et des surprises pour un public conquis

D’ailleurs, on trouve finalement plus de monde dans la queue aux stands de ces derniers que chez les constructeurs. Avec 200 000 personnes qui se sont pressées sur les trois jours de l’événement, il fut particulièrement difficile de se frayer un chemin au milieu de la foule. L’animation était partout, à commencer par les allées derrière les garages où il n’est pas rare de croiser des célébrités. Il y avait aussi les deux soirs de festival, avec plusieurs dizaines de milliers de personnes venues voir les artistes adulés par les jeunes d’aujourd’hui.  

Même le dimanche, le public pouvait assister, le matin encore, à des concerts sur les différentes scènes à l’intérieur du circuit. Mais internet oblige, ils avaient prévu des surprises pour ravir les abonnés. La première : la présence du 1000tipla, le Fiat Multipla transformé en impressionnante bête de circuit par l’ex-duo de la chaine Youtube Vilbrequin. Il faut reconnaître que la voiture brille par sa puissante sonorité. Pour son look, on vous laisse juges. Il y avait aussi une course entre les meilleurs pilotes des éditions précédentes, Sylvain, Delpielo, Étienne Moustache et Le Bouseuh, au volant de prototypes Ligier. Ils n’ont pas fait semblant, avec des coups de roue, de la bagarre et même une disqualification pour comportement antisportif.  

La spectaculaire démonstration d’une F1 à moteur V8

Les fans de sport automobile n’ont pas été oubliés non plus. Outre la présence de Sébastien Loeb, Alpine a fait une démonstration en piste, le samedi et le dimanche, de son concept-car Alpenglow et de la A524, tout juste auréolée de sa victoire au Japon. À cause du Grand Prix de Singapour, pas de Pierre Gasly. Mais, à la surprise générale, Matthieu Vaxivière s’est présenté dans la pitlane au volant d’une F1 Alpine, une ex-Renault aux couleurs de l’écurie et au moteur V8 hurlant. Au-delà de la nostalgie de cette époque, ses donuts sur la ligne de départ ont choqué les spectateurs et les invités des loges, tremblants et abasourdis par le son de sa monoplace.  

Le spectacle était donc bien au rendez-vous côté animations, car on en oublie, comme les virées d’Inoxtag et de GMK en Ferrari 488 Pista et Porsche GT3 RS. Oui, on commence à devenir des spécialistes du monde des Youtubeurs ! On vous épargne le résumé de la course, mais tous les codes habituels d’un Grand Prix étaient là, dont le passage aussi spectaculaire qu’inattendu de la Patrouille de France au moment du départ des deux tours de formation. La dramaturgie s’est en plus invitée avec la panne de la voiture de SCH, finalement réparée par ses mécaniciens, qui ont pu lui faire reprendre la piste.  

Un succès indéniable sur internet et à la télé

Ce que l’on retiendra avant tout de cet événement, c’est l’enthousiasme et la ferveur extraordinaires du public. Si vous avez assisté à un Grand Prix de Formule 1, et on ose le dire même aux 24 Heures du Mans, l’ambiance et l’atmosphère furent meilleures sur ce dernier GP Explorer. Ils crient à chaque apparition des pilotes. Dès qu’une voiture sort du garage, ce sont toutes les tribunes qui rugissent pour les encourager. À chaque action en piste, ce sont des « Oooh ! Aaaaaah ! » en chœur, et des chants qui donnent des couleurs de stade de foot au circuit des 24 Heures. Et l’envahissement de la piste après la course, avec les fans en communion avec les pilotes sur le podium, écoutant les réactions des différents acteurs de cet événement, dont Squeezie. Avec les lampes des téléphones allumées, c’était carrément l’émotion d’un concert de Céline Dion.  

Vous trouvez qu’on exagère ? Peut-être un peu, mais les chiffres, eux, ne mentent pas. 200 000 spectateurs sur l’ensemble du week-end d’événement autour du Bugatti. À titre de comparaison, le MotoGP cette année, c’était environ 310 000 sur quatre jours, et les 24 Heures du Mans ont reçu un peu plus de 250 000 personnes sur une semaine autour du grand circuit. Il y a eu plus de viewers sur le direct de Twitch (> 1,4 million) que devant Canal+ pour le Grand Prix de Singapour. À noter que France TV s’était offert les droits pour une diffusion sur ses chaînes, dont France 2 le dimanche, avec un pic à 1,6 million de téléspectateurs et 10,8% de part de marché sur la case. Pas mal pour une course de F4 ! 

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