Durant les années 80, les constructeurs de voitures de sport s’étaient lancés dans une course à la vitesse. Le cheval cabré semblait être le maître absolu en la matière. Depuis 1986, la marque italienne proposait la voiture de série la plus rapide du monde. Il y a eu tout d’abord la Ferrari 365 GTB/4 Daytona et ses 281 km/h puis, en 1984, les 305 km/h de la 288 GTO. Mais en 1986, les Italiens se sont fait ravir ce prestigieux titre par une Porsche 959 qui a porté ce record à 317 km/h. Le vieil Enzo n’avait cependant pas encore dit son dernier mot. À Maranello, on préparait déjà une arme pour laver cet affront : la Ferrari F40.
Du projet 164 à la Ferrari F40

Tout a débuté en 1984 avec le lancement du projet 164. Si l’objectif pour Ferrari était bien de remettre les pendules à l’heure et de replacer le Cheval Cabré au firmament de la galaxie automobile. Enzo Ferrari avait une petite idée derrière la tête avec une échéance bien précise. L’idée ? Lancer une supercar pouvant démontrer tout le savoir-faire que la marque a acquis grâce à la compétition automobile et tout particulièrement la Formule 1. L’échéance ? L’année 1987 afin de fêter dignement les 40 ans de la marque.
Ce projet 164, le dernier qui a bénéficié d’une supervision par le Commandatore, avait donc une importance capitale pour la marque. Cela n’a pas empêché Ferrari de faire un pari osé : produire une sportive pure et dure ! Une ode au pilotage qui ne ferait aucune concession au confort ou au luxe ! Tout y serait calibré pour la performance pure et le plaisir de conduire. Les assistances mécaniques ou électroniques n’avaient tout simplement pas leur place à bord de la future supercar italienne. Les équipements de confort, même les plus standards, ne figuraient pas non plus à son cahier des charges.
Une F40 record

La presse a découvert la nouvelle sportive frappée du Cheval Cabré le 21 juillet 1987 à Maranello. Le grand public a dû patienter quelques mois supplémentaires afin de pouvoir apercevoir sa magnifique livrée Rosso Corsa. En effet, la F40 a fait ses débuts à l’occasion du Salon de Francfort 1987. Pile pour les 40 ans de la marque ce qui explique son nom !
Le cavallino rampante avait réussi son pari. Voiture sans concession, la Ferrari F40, a rapidement reconquis le titre de voiture de série la plus rapide du monde. Elle était aussi la voiture de série la plus chère de la planète ! Sous sa magnifique ligne, signée par Pietro Camardella pour la maison Pininfarina, et son imposant aileron arrière se cachait un V8 à 32 soupapes, celui de la 288 GTO, avec une cylindrée ramenée à 2936 cm3. À vrai dire, caché n’est pas vraiment le bon mot car ce moteur, aux couvres culasses rouge, se laissait admirer à travers la lunette arrière.
Placé en position centrale arrière et gavé par deux turbocompresseurs IHI, ce bloc développé par Nicola Materazzi, utilisait une alimentation par injection. Cela lui permettait de cracher 478 ch à 7000 tr/min soit un rendement de 162,8 ch/l ! Le couple, camionnesque pour l’époque, de 58,8 mkg arrivait sur les seules roues arrière via une boîte mécanique à 5 rapports.
La Ferrari F40 : une ode au pilotage

Monté sur un châssis tubulaire similaire à celui de la 288 GTO, la F40 avait des panneaux de carrosserie en fibre de verre et en carbone-kevlar, permettant ainsi de contenir le poids de cette sportive. Avec 1255 kg sur la balance et un Cx de seulement 0,34, le 0 à 100 km/h était abattu en seulement 3,9 secondes tandis que la vitesse maximale s’établissait à 324 km/h. Son poids plume, lui permettait également d’offrir des prestations dynamiques exceptionnelles pour qui savait la piloter. Car oui, une F40 se pilote ! Ce n’était ni plus, ni moins qu’une voiture de course homologuée pour la route.
À ce titre, l’équipement de série se limitait au strict nécessaire. L’autoradio était indisponible, tout comme les vitres électriques ou la direction assistée. Il y avait cependant une toute petite concession au confort : la climatisation. En réalité, il s’agissait plus d’une question de survie pour les occupants que d’une concession au confort, le V8 partageant ses calories dans l’habitacle !
La F40 bénéficiait d’une autre petite coquetterie : ses suspensions étaient réglables depuis l’habitacle ! Bien que calibrées pour la performance, elles pouvaient offrir 3 hauteurs différentes : haute notamment pour les manœuvres ou pour passer un ralentisseur à faible allure, normale et enfin une position basse dédiée à la grande vitesse.
Une production limitée qui se heurte au succès de la F40

La production de la Ferrari F40 devait initialement se limiter à 400 exemplaires. Néanmoins, son franc succès, notamment aux États Unis, a obligé les décideurs à revoir leurs plans. Afin de mieux répondre à la demande, Ferrari a décidé de porter la production à 1000 unités. Là encore, ce n’était pas suffisant ! Il a finalement fallu en produire 1311 exemplaires pour le grand public (fortuné). La dernière Ferrari F40 a été produite en 1992 !
Les petites histoires de la grande Histoire

Si elle n’a pas évolué au fil du temps, l’Histoire de la Ferrari F40 ne manque pas de petites anecdotes ou de versions spéciales !
Commençons par son nom. Il ne vous aura pas échappé que ça commence par F comme Ferrari ! Le 40 représentait l’âge de la marque au cheval cabré au moment de la sortie de ce pur-sang sauvage !
La F40 a été la dernière voiture de série supervisée par Enzo Ferrari. Le Commandatore s’est éteint le 14 août 1988 donnant ainsi une saveur particulière à ce petit bijou. Entre son caractère exclusif, sa rareté et son développement qui marquait la fin d’un règne, la F40 a fait, rapidement, naître une bulle spéculative. Certains exemplaires peuvent désormais atteindre les 2 000 000 €.
Des Ferrari F40 pas comme les autres

Bien avant la Renault Twingo Easy, Valeo avait réalisé en 1989, un embrayage piloté électroniquement pour la Ferrari F40. Cette version unique n’a pas été un prototype puisqu’il ne s’agit ni plus, ni moins de l’exemplaire personnel de Gianni Agnelli, le patron du groupe Fiat !
Le Sultan de Brunei a été un grand amateur de Ferrari F40. Son garage en contenait 11 exemplaires, dont une grise et une blanche ainsi qu’une version LM noire.

Particulièrement bien née et taillée pour la performance, la Ferrari F40 était une base idéale afin d réaliser une bête de course ! Il n’en fallait pas plus pour que l’importateur Français, Charles Pozzi, demande à Michelotto de préparer une version « LM » afin de courir en GT1. 19 exemplaires, sortant plus de 700 ch, ont été préparés à cet effet…
… 3 de ces F40 LM ont couru en Championnats IMSA GT. Bien qu’elles se soient invitées à quelques podiums, elles n’ont jamais connu le goût de la victoire !
7 Ferrari F40 GTE ont également été réalisée afin de courir en BPR. Leur V8, réalésé à 3,5 puis 3,6 pouvait atteindre les 620 ch pour un poids d’à peine 1025 kg. Le V8 avait des restricteurs à l’admission afin de limiter la puissance. Cela devait permettre aux GTE de répondre aux spécifications de ce Championnat.
Outre les 19 F40 LM, la marque au cheval cabré a transformé une dizaine de F40 pour divers clients souhaitant faire courir leur bolide. Baptisée F40 Competizione, ces autos pouvaient atteindre une vitesse de 367 km/h. La puissance pouvait dépasser les 700 ch…





































Superbe
🙂
très belle, mythique. J’en reviens pas, mon daily accélère plus fort ! (0-100 en 3.8sec)
le bleu hyperion est superbe
Incroyable en effet qu un micro onde fasse aussi bien qu un vt sportif au bout de 40 ans. Quel exploit… 😅
Je crois qu’elle définit la notion de supercar.
Rares sont les articles qui font rêver en ce moment, merci pour celui-ci !
En parlant d’anecdote, on croisait Bouvard à Cannes dans sa F40, avec la tête littéralement dans le volant. Il roulait presque toujours en première je ne l’ai jamais entendu changer de vitesse.
Sa F40 a été volée, les voleurs se sont fait arrêter le soir même sur … la Croisette où ils pavanaient.
La F40 est la première Ferrari qui a fait l’objet de spéculation financière dès sa sortie.
Ferrari mythique certes mais depuis de l’eau a coulé sous les ponts et le grand public préfère maintenant les 365 Daytona et Testarossa, finalement nettement plus « olympiennes » dans leur esprit.