À Martorell, en Espagne, la production de l’Arona restylée vient tout juste de démarrer. Face aux Captur, Mokka et autres concurrents hybrides qui inondent le marché, Seat entend bien croquer une part du gâteau. Cette Arona restylée demeure exclusivement thermique, sans concessions à la tendance électrifiée. Un pari osé, mais qui pourrait viser juste sur un marché encore hésitant sur l’électrification.
De très subtiles retouches

Les retouches sont clairement minimes, mais suffisamment visibles. La calandre hexagonale s’élargit, plus imposante qu’avant. Les phares reçoivent cette fameuse signature LED redessinée. Côté bouclier avant, de véritables air curtains remplacent les anciennes aérations de plastique. Rien de révolutionnaire, certes, mais cela suffit pour donner un sentiment de modernité à la voiture. Cette Arona respire un peu plus la maturité. À l’arrière, les feux entièrement à LED complètent l’ensemble. Le public jugera si cela apparaît suffisant pour rester attrayant auprès d’une clientèle friande de ce format de carrosserie.
À l’intérieur, l’accueil s’est amélioré sensiblement. L’habitacle affiche désormais des ambitions plus élevées. Le volant en cuir à méplat repose entre les mains, tandis que la planche de bord accueille un écran tactile de 8,25 pouces ou même 9,2 pouces selon la finition retenue. Ces écrans intègrent la navigation complète et surtout, la connectivité sans fil fonctionne enfin comme prévu avec Apple CarPlay et Android Auto. Le reste du mobilier a bénéficié d’une petite cure. Les finitions sont plus douces au toucher, la sellerie améliorée. Des petits détails qui peuvent potentiellement faire la différence après quelques heures derrière le volant. Étonnamment, Seat a conservé les commandes physiques pour la climatisation. Un geste de bon sens que l’on aimerait voir plus souvent, quand on voit la folie digitale envahir tant d’autres habitacles. Le coffre dispose toujours de ses 400 litres, une capacité qui grimpe à 1 280 litres une fois la banquette rabattue.
Motorisations 100% thermiques

Concernant la mécanique, il n’y a pas de révolution. Trois options s’offrent aux clients : le 1.0 TSI de 95 chevaux, le 1.0 TSI de 115 chevaux, ou le 1.5 TSI de 150 chevaux pour qui cherche davantage de tempérament. Aucun hybride ici, pas même une simple électrification. Cette décision, contestable sur le papier, tient une logique commerciale solide. Les moteurs essence trois cylindres turbo proposent à peu près les mêmes consommations que leurs rivaux électrifiés, sans la surcharge tarifaire. Le 1.5 de 150 chevaux développe 250 Nm de couple, ce qui permet des reprises aisées au regard de la puissance et des dépassements sans trop de tracas.
Au volant, ce petit SUV espagnol montre de vraies qualités. L’équilibre entre confort et dynamisme impressionne pour la catégorie. La suspension filtre correctement les imperfections du bitume sans sombrer dans la mollesse. Elle apparaît même un poil ferme pour les plus sensibles des lombaires. La direction au bon compromis aide à dompter les rues urbaines et ne se désunit pas une fois lancé sur les routes les plus tortueuses de l’île d’Ibiza. Le 1.5 de 150 chevaux de notre modèle d’essai, associé à la boîte DSG, expédie le 0 à 100 km/h en 8,3 secondes. Rien de transcendant, mais honnête tout de même. La consommation mixte relevée lors de ces trajets n’excédait pas les 6 litres aux 100 kilomètres. Un chiffre qu’on accepte volontiers dans le contexte actuel.
Tarifs contenus face à une concurrence électrifiée

Les tarifs débutent à 23 000 euros pour l’Arona de base, montant à 25 660 euros pour une Copa bien équipée. Le 1.5 de 150 chevaux se facture logiquement plus cher, mais reste dans des limites raisonnables face à la concurrence. La gamme se limite à trois niveaux, classique mais judicieux pour ne pas noyer l’acheteur sous trop d’options complexes. Cette Arona n’a pas vocation à révolutionner le segment des petits SUV. Elle offre plutôt une proposition pragmatique. Seat a choisi de miser sur la simplicité du thermique plutôt que de surcharger son petit véhicule de technologies complexes qui feraient exploser les coûts. À l’heure où l’électrique déconcerte encore une partie de la clientèle, ce choix ne relève pas vraiment de l’absurdité.













