COP29 en Azerbaïdjan : décision géopolitique stratégique
par Elisabeth Studer

COP29 en Azerbaïdjan : décision géopolitique stratégique

La COP 29 en Azerbaïdjan, une décision ne peut plus politique, liée encore une fois à de fortes odeurs de pétrole et de gaz, l’Azerbaïdjan étant un pays producteur mais également pays de transit.

En juin 2018, nous indiquions sur le blogfinance voisin - un site de Social Media Group temporairement indisponible – dans un article repris par l’Ambassade de l’Azerbaïdjan en France, que l’Azerbaïdjan mettait en place une infra-structure géostratégique de transit d’hydrocarbures via la Turquie. Nous insistions alors sur le fait que ce pipeline constituait une étape fondamentale de la mise en place d’un véritable “corridor gazier” alimentant l’Europe par le sud.
Ce projet – dénommé Southern Gas Corridor  – de 40 milliards de dollars devant donner accès aux pays européens aux ressources de la mer Caspienne.
Les faits semblent nous donner raison quant au caractère géostratégique du dossier : deux diplomates français ont été expulsés d'Azerbaïdjan ce mardi. Les relations entre les deux pays s’avèrent on ne peut plus tendues : Bakou a accusé la France de « déstabiliser » le Caucase après avoir apporté son aide à l'Arménie.

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L’Azerbaïdjan, un pays hautement stratégique en terme d’hydrocarbures

Pendant qu’Etats-Unis, et Union européenne s’affrontaient alors via taxes sur acier et aluminium, les pays de l’ex-URSS – tels que l’Azerbaïdjan – avancent chaque jour un peu plus dans le domaine gazier, avais-je écrit en juin 2018. Le pays tentant de se tailler la part du lion sur l’échiquier énergétique mondial et sur le gigantesque marché énergétique européen.

Lors d’une cérémonie retransmise à la télévision – signe de l’importance du dossier pour le gouvernement – le président azerbaïdjanais Ilham Aliev avait salué la création d’”une nouvelle carte énergétique de l’Europe”.

Ce projet étant mis en oeuvre dans un contexte de forte coopération régionale entre l‘Azerbaïdjan, la Turquie et la Géorgie“, avait alors insisté le chef d’Etat, qui avait également remercié les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union Européenne pour leur soutien.

Objectif affiché : réduire la dépendance de l’Europe au gaz russe, alors que les pays membres de l’UE se voyaient alors contraints d’accroître leurs achats auprès de la Russie, malgré les objectifs énoncés par Bruxelles.

Azerbaïdjan et Turquie, deux pays cruciaux pour le transit gazier

A une cinquantaine de kilomètres de la capitale Bakou, le président avait ainsi officiellement ouvert les vannes au terminal de Sangacal – situé sur la mer Caspienne – du tronçon du gazoduc devant rejoindre la Turquie, pays d’où devait alors partir un autre pipeline à destination de l’Europe, dénommé TANAP.

Les premières livraisons vers l’Europe du gaz issu du gigantesque gisement Shah Deniz devaient débuter en 2020. Le “corridor” devrait à terme permettre d’acheminer 10 milliards de mètres cubes de gaz par an vers l’Europe et six milliards vers la Turquie. Southern Gas Corridor : un ensemble de gazoduc stratégique Le projet du “Southern Gas Corridor” rassemble trois gazoducs devant acheminer en Europe du gaz provenant de gisements offshore azerbaïdjanais via la Turquie, la Grèce, l’Albanie et la mer Adriatique.

Le réseau devant au final parcourir au total 3.500 kilomètres en traversant sept pays. Une douzaine de grandes entreprises énergétiques participe au projet pour un investissement total d’environ 40 milliards de dollars. Les voies d’acheminement se composent de trois segments : le gazoduc du Caucase-sud (SCP), qui doit relier les gisements de la mer Caspienne à la Turquie, le gazoduc Trans-Anatolien (TANAP), prévu pour achèvement en 2018, et le gazoduc Trans-Adriatique (TAP) dont le tronçon final aboutit dans les Pouilles, en Italie, et qui devait être opérationnel d’ici 2019.

Rappelons qu’en mai 2016, le Premier ministre grec Alexis Tsipras a inauguré les travaux de construction de la partie grecque du TAP, longue de 550 kilomètres. TotalEnergies, qui a commencé à produire du gaz à partir du gisement de gaz d'Absheron en juillet dernier, a confirmé en septembre qu'elle élèverait la production de 1,5 milliard de mètres cubes par an à environ 5,5 milliards de mètres cubes par an. Pendant ce temps, BP, qui exploite le principal gisement de gaz de Shah Deniz et le gisement de pétrole de l'ACG, a commencé à forer de profonds puits dans ce qu'il espère être des réserves majeures sous les gisements existants.

L’Azerbaïdjan doté d’importantes ressources gazières via Shah Deniz

A noter que parallèlement à la construction des trois segments de gazoduc, le corridor sud a nécessité le développement du gisement azerbaïdjanais de Shah Deniz 2, le forage de puits et le démarrage de la production de gaz offshore dans la mer Caspienne, ainsi que l’expansion de l’usine de traitement de gaz naturel du terminal de Sangacal.

Selon les experts d’Azerbaïdjan, ce projet pourrait permettre à leur pays de devenir un acteur majeur dans le gaz, lequel détient d’importantes ressources en hydrocarbures. Les réserves de gaz confirmées de l’Azerbaïdjan s’élevant à cette date à 2.600 milliards de m3.

Déplorant que depuis 2007 l’Azerbaïdjan ne vende son gaz qu’au niveau régional, ils estimaient alors que cette nouvelle infrastructure pourrait permettre de fournir chaque année davantage de gaz et qu’en 2028, le pays pourra exporter annuellement 31 milliards de mètres cubes de gaz. Réduire la dépendance au gaz russe Malgré les vœux pieux de l’Union européenne en faveur d’une réduction de sa dépendance au gaz russe, il n’en demeure pas moins que la consommation européenne d’hydrocarbures en provenance de Russie ne cessait alors de croître d’année en année. La part de marché du gaz russe affichait ainsi en 2017 un taux de 35% dans l’UE des 28. En Allemagne, le ratio approchant les 60% !

L’Azerbaïdjan expulse deux diplomates français

L'Azerbaïdjan a annoncé ce mardi l'expulsion de deux diplomates français pour des activités « incompatibles avec leur statut », dans un contexte de tensions entre les deux pays au sujet du soutien de Paris à l'Arménie.

L'ambassadrice de France, Anne Boillon, a été convoquée au ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères pour se faire notifier « une protestation ferme contre des actes de deux employés de l'ambassade de France incompatibles avec leur statut diplomatique », a indiqué la diplomatie azerbaïdjanaise.

Tensions avec la France

Les relations avec la France ne sont guère au beau fixe. Ces derniers mois, l'Azerbaïdjan a accusé la France de « déstabiliser » le Caucase en apportant son aide à l'Arménie, rival de Bakou dont elle est un soutien historique. En novembre, le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, avait même accusé Paris de favoriser de « nouvelles guerres » en armant Erevan. La France, terre d'accueil d'une importante diaspora arménienne a en outre affiché son soutien sans faille à l'Arménie. Dans ce contexte, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a refusé de se rendre en octobre à un sommet européen à Grenade (Espagne) et de participer à une réunion avec le président français Emmanuel Macron, affirmant qu'il avait des positions biaisées en faveur des Arméniens. Fin novembre, l'Azerbaïdjan a par ailleurs accusé la France, l'Allemagne et les Etats-Unis d'être impliqués dans le « financement illégal » d'un média d'investigation récemment visé par deux arrestations.

Notre avis, par leblogauto.com

Vous l’aurez compris, le choix de l’Azerbaïdjan pour organiser la COP29 est loin d’être anodin … La Russie ne devrait pas voir cela d’un très bon œil …. de là à mettre des bâtons dans les roues des organisateurs du projet … Les prochains mois risquent d’être quelque peu troublés en terme géopolitique … Des tensions supplémentaires pourraient surgir, propices à une hausse des cours ...

Sources : AFP

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Pour résumer

La COP 29 en Azerbaïdjan : une décision ne peut plus politique ! liée encore une fois à de fortes odeurs de pétrole et de gaz, l’Azerbaïdjan étant un pays producteur mais également pays de transit.

En juin 2018, nous indiquions que l’Azerbaïdjan mettait en place une infra-structure géostratégique de transit d’hydrocarbures via la Turquie. Nous insistions alors sur le fait que ce pipeline constituait une étape fondamentale de la mise en place d’un véritable “corridor gazier” alimentant l’Europe par le sud.
Ce projet – dénommé Southern Gas Corridor  – de 40 milliards de dollars devant donner accès aux pays européens aux ressources de la mer Caspienne.
Les faits semblent nous donner raison quant au caractère géostratégique du dossier : deux diplomates français ont été expulsés d'Azerbaïdjan ce mardi. Les relations entre les deux pays s’avèrent on ne peut plus tendues : Bakou a accusé la France de « déstabiliser » le Caucase après avoir apporté son aide à l'Arménie.

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