Stellantis : la famille Peugeot choisit la continuité au conseil

La famille Peugeot prolonge le mandat de Robert Peugeot au conseil de Stellantis, misant sur la stabilité dans un contexte de gouvernance sensible.

La dynastie automobile Peugeot, l’une des plus influentes de l’industrie française, a tranché sur sa représentation au sein de Stellantis NV. Le clan milliardaire a décidé de prolonger le mandat de Robert Peugeot au conseil d’administration du constructeur automobile mondial, privilégiant la continuité dans un contexte de gouvernance complexe et de rééquilibrage des pouvoirs internes. Cette décision intervient alors que le groupe, né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, traverse une période de transformation stratégique et de tensions entre ses principaux actionnaires familiaux.

Une décision stratégique au sein de la dynastie Peugeot

Âgé de 75 ans, Robert Peugeot sera proposé lors de l’assemblée générale de 2026 pour poursuivre son mandat pendant deux années supplémentaires au conseil de surveillance de Stellantis. Cette reconduction met fin à une compétition interne, puisqu’un autre héritier de la huitième génération de la famille fondatrice, Xavier Peugeot, était également candidat à ce siège. La holding de tête de la famille a justifié ce choix par la volonté de miser sur la « continuité », précisant qu’il s’agirait du dernier mandat de Robert Peugeot.

La famille a également réaffirmé son engagement à long terme envers Stellantis, soulignant son intention de « contribuer activement » à la gouvernance du constructeur automobile. Historiquement, les Peugeot avaient tendance à régler ce type de décision en interne, loin de l’exposition médiatique. Cette fois, le processus a été supervisé par un consultant externe, et les prétendants ont publiquement confirmé leur intérêt, illustrant une évolution notable dans la gestion de la gouvernance familiale.

Un équilibre des pouvoirs sensible chez Stellantis

La décision s’inscrit dans un contexte plus large de rivalité d’influence entre les deux clans fondateurs de Stellantis : les Peugeot côté français et les Agnelli côté italien. La holding Exor, contrôlée par la famille Agnelli, détient 15,5 % du capital du groupe automobile et dispose de deux sièges au conseil d’administration. En comparaison, la famille Peugeot possède 7,7 % du capital et un seul siège.

Lors de la fusion entre PSA Group et Fiat Chrysler, présentée comme une « fusion entre égaux », un arrêt de la propriété avait été négocié. Les Peugeot ont toutefois obtenu une exception leur permettant, sous certaines conditions, de porter leur participation au-delà de 8 % et de prétendre à un siège supplémentaire au conseil. Cette possibilité souligne les enjeux capitalistiques et stratégiques qui entourent la gouvernance de Stellantis, un groupe qui rassemble aujourd’hui 14 marques automobiles, dont Jeep, Maserati et DS.

Un contexte industriel et managérial en mutation

La reconduction de Robert Peugeot intervient près de cinq ans après la création de Stellantis et coïncide avec une période de profonds bouleversements. Le constructeur automobile mondial a connu un ralentissement sectoriel, ainsi qu’une refonte radicale de sa direction générale. L’éviction de l’ancien directeur général Carlos Tavares a contribué à faire basculer l’équilibre des pouvoirs en faveur des dirigeants italiens, renforçant le rôle de John Elkann, président de Stellantis et héritier de la dynastie Agnelli.

Robert Peugeot siège au conseil depuis le rapprochement de 2021, période durant laquelle il a également occupé le poste de vice-président. Il a joué un rôle clé dans la négociation de l’accord de fusion avec John Elkann, participant à la construction d’un groupe automobile mondial aux multiples marques et aux implantations industrielles internationales. De son côté, Xavier Peugeot, âgé de 61 ans, dirige la marque DS, actuellement en difficulté commerciale, et supervise également le patrimoine du constructeur.

Notre avis, par leblogauto.com

Le choix de la continuité avec Robert Peugeot traduit la volonté de la famille de préserver une voix stable au sein de la gouvernance de Stellantis. Dans un groupe marqué par des équilibres capitalistiques sensibles et des changements managériaux récents, cette décision apparaît comme une stratégie de prudence. Elle souligne aussi les limites actuelles de l’influence des Peugeot face au poids croissant du clan Agnelli. Enfin, le caractère annoncé de dernier mandat ouvre la voie à une réflexion future sur la représentation familiale au plus haut niveau du constructeur.

Crédit illustration : Peugeot.

(2 commentaires)

  1. En somme il vaut mieux avoir les Peugeot comme actionnaire dans le groupe SEB où ils jouent un rôle déterminant dans la stratégie de ce groupe électroménager que dans Stellantis où ils regardent sans agir.

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