Les difficultés de Porsche AG pèsent sur Porsche SE, dont le bénéfice recule de 36 % en neuf mois, sur fond de crise du marché automobile.
La crise de Porsche AG fait plonger les résultats de Porsche SE
La holding Porsche SE, principal actionnaire de Porsche AG et du groupe Volkswagen, voit ses résultats financiers chuter sur les neuf premiers mois de l’année. Le bénéfice ajusté après impôts s’établit à 1,6 milliard d’euros, soit une baisse de 36 % par rapport à la même période de l’an dernier.
Cette contre-performance s’explique par les difficultés rencontrées par Porsche AG et Volkswagen, confrontés à des coûts exceptionnels de plusieurs milliards d’euros. Le constructeur de voitures de sport haut de gamme a dû repousser le lancement d’un modèle électrique, conséquence d’une conjoncture difficile et d’une demande en repli sur le marché chinois, crucial pour la marque.
Les familles Porsche et Piëch, qui contrôlent la holding, détiennent 12,5 % du capital de Porsche AG et restent les principaux investisseurs du groupe Volkswagen avec 31,9 % des actions et 53,3 % des droits de vote. Ces liens capitalistiques font de Porsche SE un acteur central de l’industrie automobile allemande, mais également dépendant des performances opérationnelles de ses filiales.
Un environnement automobile mondial sous tension
Le secteur automobile traverse une phase de mutation rapide, marquée par la transition vers l’électromobilité, des investissements colossaux et une intensification de la concurrence internationale.
En Europe, les constructeurs doivent composer avec la hausse des coûts énergétiques, des tarifs douaniers sur les importations asiatiques et des perturbations persistantes dans les chaînes d’approvisionnement.
Face à ces défis, Porsche AG s’efforce d’adapter sa stratégie. Son retard dans le lancement de véhicules électriques souligne la difficulté d’équilibrer innovation technologique et rentabilité dans un contexte de forte pression concurrentielle. En parallèle, la baisse de la demande en Chine – un marché clé pour les voitures de luxe – accentue la fragilité du groupe.
Volkswagen, maison mère du constructeur, est elle aussi confrontée à une phase de réorganisation coûteuse pour maintenir sa compétitivité face à Tesla et aux marques chinoises montantes. Ces tensions pèsent mécaniquement sur la rentabilité de Porsche SE, dont le portefeuille repose en grande partie sur la performance du groupe Volkswagen.
Des finances assainies et une diversification envisagée
Malgré la dégradation des résultats, Porsche SE met en avant des signes de solidité financière. Sa dette nette a diminué de 3 % sur neuf mois, pour atteindre 5 milliards d’euros, preuve d’une gestion rigoureuse dans un climat incertain.
Le directeur financier, Johannes Lattwein, a souligné que la holding avait renforcé sa structure de financement, la rendant plus résiliente face aux aléas du marché automobile.
La société maintient ses prévisions pour l’ensemble de l’année, après avoir émis un avertissement sur résultats en septembre, lié à la refonte de la stratégie de Porsche AG. En parallèle, elle envisage une diversification vers le secteur de la défense, un domaine en pleine expansion en Europe. Cette orientation viserait à réduire la dépendance au secteur automobile, tout en profitant de l’augmentation des dépenses gouvernementales dans l’armement, alors que des groupes comme Rheinmetall voient leurs carnets de commandes se remplir.
Notre avis, par leblogauto.com
La baisse du bénéfice de Porsche SE illustre la vulnérabilité structurelle des holdings automobiles face aux contreperformances de leurs filiales industrielles. Si la société conserve une base financière solide et explore de nouveaux secteurs d’investissement, sa dépendance au duo Porsche-Volkswagen demeure un risque majeur.
Dans un contexte de mutation profonde du marché automobile, marqué par la course à l’électrification et la concurrence asiatique, Porsche SE devra conjuguer prudence financière et agilité stratégique pour préserver sa position d’investisseur clé dans l’industrie allemande.
Crédit illustration : Porsche.

Je ne suis pas inquiet.
car si le bénéfice après impôts baisse de 36%, il reste encore 1.6 milliard aux actionnaires à se partager.
on parle bien de bénéfice, donc une fois que tout a été payé, les salaires, les investissements, la R&D, les impôts…
alors oui, la famille Piech aura 36% de moins en dividendes cette année, mais vu le stock qu’ils ont, il serait malvenu de lancer un Piechton quand même.
Porsche allait bien plus mal dans les années 80-90, les SUvs diesel l’ont sauvée début 2000: pas de quoi en faire une icône non plus
Attendons un peu, les vieux qui ne jurent que par le pétrole seront bientôt trop gateux pour conduire.
« Je ne suis pas inquiet. »
…Eux ? SI !
Les USA se ferment … Surtout pour les VE… Ils ont trop misé dessus, trop vite et sans le choix. (grave erreur, comme beaucoup)
La Chine de ferme.
Pratiquement, du jour au lendemain, 2/3 de leurs marchés sont devenus extrêmement difficiles.
… Et les Chinois font parler d’eux sur les mêmes segments !