Mercedes prépare un nouveau modèle “Made in USA”

Mercedes va produire un nouveau modèle aux États-Unis dès 2027, renforçant sa stratégie made in USA face à la guerre commerciale. De quoi réjouir le Président Trump, justifier les droits de douane et accréditer son discours sur « Make America Great Again ».

Mercedes-Benz muscle sa production américaine : un nouveau modèle dès 2027

Le constructeur automobile allemand Mercedes-Benz franchit une nouvelle étape dans sa stratégie d’adaptation au marché nord-américain. Alors qu’il possède déjà une usine emblématique à Tuscaloosa, en Alabama, Mercedes a annoncé qu’un nouveau modèle y serait produit à partir de 2027, dans le cadre d’un effort stratégique de localisation.

Cette décision est aussi une réponse aux tensions commerciales entre les États-Unis et plusieurs partenaires étrangers, notamment dans le cadre de la politique de guerre commerciale de l’administration Trump. Mercedes n’a rien contre le made in USA, et depuis longtemps.

Une usine clé pour Mercedes-Benz aux États-Unis

Implantée depuis 1997, l’usine Mercedes de Tuscaloosa joue un rôle central dans la production des modèles SUV du constructeur pour le marché mondial. Elle produit actuellement des modèles comme le GLE, GLE Coupé, GLS, EQE SUV et EQS SUV. Rien qu’en 2023, elle a assemblé environ 260 000 véhicules, portant son total historique à plus de 4,5 millions de voitures.

En dépit de cette production locale conséquente, Mercedes importe encore la majorité de ses véhicules vendus aux États-Unis, un paradoxe auquel l’entreprise entend remédier.

En effet, deux tiers des véhicules fabriqués à Tuscaloosa sont exportés, ce qui fait de cette usine l’un des plus importants centres d’exportation automobile des États-Unis.

Un nouveau modèle “segment de base” pour répondre aux attentes américaines

Mercedes-Benz n’a pas encore révélé l’identité du modèle mais ce modèle mystère pourrait bien être une version localisée du GLC, le deuxième véhicule le plus vendu de la marque aux États-Unis (64 163 exemplaires l’an passé).

Le GLC est actuellement produit en Allemagne, en Chine, ainsi qu’en Thaïlande, en Indonésie et en Malaisie. Le choix de le produire sur le sol américain permettrait à Mercedes de renforcer son offre tout en limitant les effets négatifs des politiques douanières.

L’entreprise a indiqué que cette future production s’inscrit dans une démarche « local pour local », visant à rapprocher la fabrication des lieux de consommation pour réduire les coûts logistiques, améliorer la réactivité face aux demandes du marché et limiter les impacts géopolitiques.

Une réponse stratégique à la guerre commerciale et aux politiques protectionnistes

Le contexte commercial tendu entre les États-Unis et certains partenaires économiques, en particulier la Chine et l’Union européenne, pousse de nombreux constructeurs à réévaluer leurs chaînes d’approvisionnement mondiales.

Mercedes-Benz répond ainsi à la volonté de relocalisation exprimée par l’administration Trump en misant sur une expansion de sa production sur le territoire américain.

En soulignant que l’usine de Tuscaloosa est déjà un pilier de l’économie locale et un acteur majeur de l’export automobile, Mercedes tente aussi de désamorcer les critiques protectionnistes. Le PDG de la marque, Ola Källenius, a déclaré :

« Tuscaloosa est une plaque tournante clé pour les véhicules Mercedes-Benz depuis près de 30 ans. Il est naturel d’y produire un nouveau modèle. »

Notre avis par leblogauto.com

L’annonce de cette nouvelle production à Tuscaloosa n’est pas anodine. En effet, elle témoigne d’un renforcement clair de l’engagement de Mercedes-Benz envers le marché nord-américain, qui demeure l’un de ses plus stratégiques. Ce projet illustre aussi comment les constructeurs mondiaux s’adaptent aux nouvelles réalités géopolitiques et commerciales tout en poursuivant leur quête d’efficacité industrielle.

Chiffres clés de l’usine Mercedes-Benz de Tuscaloosa en 2024

  • Production annuelle : 260 000 véhicules produits en 2024.
  • Effectif : environ 6 000 employés en 2024. ​
  • Exportation : Mercedes exporte environ deux tiers de la production annuelle, faisant de MBUSI l’un des plus grands exportateurs d’automobiles des États-Unis.
  • Investissements cumulés : plus de 7 milliards de dollars investis en Alabama depuis les années 1990.
  • Investissement dans l’électrification : 1 milliard de dollars investis pour la production de véhicules électriques, l’expansion des activités logistiques de l’usine et la construction d’une usine de batteries, inaugurée en mars 2022 dans le comté de Bibb.
  • Production de véhicules électriques : intégration des modèles EQS SUV et EQE SUV dans la production depuis 2022, avec des batteries produites localement dans le comté de Bibb.
  • Approvisionnement en acier durable : accord avec Steel Dynamics pour fournir plus de 50 000 tonnes d’acier réduit en CO₂ par an pour l’usine de Tuscaloosa.
  • Expansion prévue : investissement de 16,3 millions de dollars pour une expansion à Vance, créant environ 80 emplois supplémentaires.

Source : Mercedes et Autonews.

Crédit illustration : Mercedes.

(3 commentaires)

  1. Construire local c’est plutôt logique avec ou sans Trump.
    En 2027, on ne sait pas ce qu’il en sera des droits de douane, auront ils disparus, seront ils généralisés et réciproques ?
    Sacré casse tête pour les constructeurs !

    1. … Plutôt 2029 !? Je dirais à la fin de l’ère Trump.
      Quoi qu’il en soit, vous avez raison, on ne crée pas une usine que pour 4 années.
      Trump a eu raison d’instaurer ses mesures incitatives… On voit un exemple presque chaque jour… Sauf qu’il ne verra pas les résultats (positifs) avant la fin de son mandat.

  2. SGL: bon dieu ça marche ! ce que je pensais depuis le début pour l’automobile, les USA savent tout fabriquer, surtout des bagnoles, c’était stupide de tant en importer

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