Mercedes en difficulté : ventes mondiales en repli face aux tensions commerciales

Les ventes de Mercedes chutent de 9 % au T2, affectées par les droits de douane entre les États-Unis et la Chine. L’électrique aussi fléchit.

Mercedes-Benz subit la pression des droits de douane : les ventes mondiales chutent de 9 %

Le deuxième trimestre s’est révélé particulièrement difficile pour Mercedes-Benz Group AG, confronté à un recul significatif de ses ventes mondiales de voitures. En cause : les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, qui ont entraîné une baisse de la demande sur ces deux marchés stratégiques.

Un recul mondial tiré par deux géants : États-Unis et Chine

Mercedes-Benz a annoncé une baisse globale de 9 % de ses ventes de voitures particulières au deuxième trimestre 2025, pour atteindre 453 700 unités, comparé à l’année précédente. Cette baisse est principalement alimentée par une chute de 12 % aux États-Unis et de 19 % en Chine, deux marchés majeurs pour la marque allemande. Ces deux régions sont particulièrement affectées par l’escalade des droits de douane mis en place sous l’administration Trump, et la riposte tarifaire de Pékin.

Les SUV américains pénalisés en Chine

L’une des faiblesses majeures du constructeur réside dans la production de ses SUV haut de gamme en Alabama, dans l’usine de Tuscaloosa. Des modèles comme le GLE et le GLS, conçus pour répondre à la demande mondiale, sont ensuite exportés vers la Chine. Toutefois, les droits de douane chinois, notamment une taxe de 10 % sur les SUV fabriqués aux États-Unis, ont lourdement pénalisé ces exportations. Ce bras de fer douanier a directement impacté la compétitivité de ces modèles sur le marché chinois, pourtant friand de SUV de luxe.

Les voitures électriques Mercedes aussi en perte de vitesse

Autre élément préoccupant : les ventes de véhicules électriques Mercedes-Benz ont chuté de 24 % par rapport au deuxième trimestre de l’an dernier. Ce repli intervient alors même que la marque met en avant une stratégie ambitieuse pour l’électrification de sa gamme, notamment avec des modèles comme l’EQS, version 100 % électrique de la mythique Classe S.

Le segment des voitures électriques en Chine est dominé par des géants locaux comme BYD, dont les offres sont souvent plus abordables et bien adaptées au marché domestique. Mercedes peine ainsi à s’imposer, tant au niveau tarifaire que technologique, face à une concurrence féroce et bien implantée.

Une lueur d’espoir avec la future CLA électrique

Mercedes ne baisse cependant pas les bras. Le constructeur affirme que les précommandes pour sa future berline CLA électrique, conçue sur une nouvelle plateforme dédiée à l’électromobilité, sont encourageantes. Cette plateforme vise notamment à optimiser l’autonomie des véhicules, critère de plus en plus décisif pour les consommateurs.

La CLA pourrait ainsi représenter un tournant stratégique, notamment en Chine, si elle parvient à répondre aux attentes en matière de prix, de design et de performance énergétique.

Les marchés réagissent prudemment

Malgré les chiffres préoccupants, les marchés ont accueilli la nouvelle de manière relativement stable. L’action Mercedes a légèrement progressé après l’annonce, signe que les résultats sont jugés moins alarmants que prévu. Marc-René Tonn, analyste chez Warburg, estime que les résultats du deuxième trimestre, bien qu’en baisse, marquent une amélioration par rapport au premier trimestre et se situent au-dessus des prévisions internes du constructeur.

Mercedes face à une tempête commerciale et structurelle

Les résultats du deuxième trimestre illustrent les défis profonds auxquels Mercedes-Benz est confronté : une guerre commerciale sino-américaine toujours active, une perte de compétitivité dans le segment des SUV de luxe, et une transition vers l’électrique plus difficile que prévu.

Avec une concurrence croissante des marques chinoises et des incertitudes géopolitiques persistantes, Mercedes doit impérativement accélérer sa stratégie d’innovation et renforcer sa résilience industrielle pour maintenir sa position sur les marchés mondiaux.

Crédit illustration : Mercedes.

Un commentaire

  1. L’écologisme est une pulsion de mort.

    Avec les éoliennes, nous avons déjà détruit nos paysages. Mais ce n’est que le début des destructions. La destruction de l’industrie automobile n’est qu’un hors d’œuvre. Suivra la destruction de l’industrie aéronautique à coups de normes et de taxes.

    C’est la 4ème révolution industrielle : celle où on croit que les hommes sont superflus et ne méritent pas de vivre sur « la Planète ».

    Cette folie furieuse s’arrêtera quand le corps social atteint de cette maladie mentale sera assez détruit pour tourner la page. Nous en sommes loin, hélas.

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