L’industrie automobile allemande est en crise : ventes en baisse, emplois supprimés et pression chinoise fragilisent un secteur clé de l’économie.
Entre déclin des ventes et suppression massive d’emplois
L’industrie automobile allemande traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire contemporaine. Des marques emblématiques telles que Porsche, BMW, Mercedes-Benz et Volkswagen sont confrontées à une conjonction de facteurs défavorables, affectant à la fois leur rentabilité, leur position sur les marchés internationaux et leur capacité d’innovation. À l’échelle mondiale, les constructeurs allemands perdent du terrain, notamment en Chine, où la concurrence locale gagne rapidement du marché grâce à des véhicules électriques abordables et technologiquement avancés.
Jeudi dernier, Porsche a annoncé une baisse significative de ses ventes sur le marché chinois, suivant la tendance déjà amorcée par BMW et Mercedes-Benz. Le constat est inquiétant : les consommateurs chinois se tournent désormais vers des marques nationales telles que BYD ou Xiaomi, qui proposent des modèles électriques compétitifs en termes de prix et d’équipements. Pour BMW, cette désaffection du plus grand marché automobile mondial s’est traduite par une révision à la baisse de ses prévisions de bénéfices.
À ces difficultés s’ajoutent les tensions commerciales avec les États-Unis, les droits de douane qui alourdissent les coûts d’exportation et une stagnation des ventes sur le marché européen. En dépit de plusieurs milliards d’euros investis dans la recherche et le développement des batteries et de la mobilité électrique, la première génération de véhicules électriques allemands n’a pas su convaincre les acheteurs. La nouvelle vague de modèles n’est pas attendue avant l’an prochain, créant un vide stratégique difficile à combler à court terme.
Pour tenter de faire face, les constructeurs réduisent drastiquement leur production et mettent en place des plans sociaux massifs. Des dizaines de milliers d’emplois sont d’ores et déjà supprimés, et la tendance devrait se poursuivre. Le gouvernement allemand a réagi en annonçant un plan de soutien de 3 milliards d’euros pour accompagner le secteur de la mobilité électrique. Toutefois, les dirigeants du secteur dénoncent une bureaucratie paralysante et des coûts énergétiques trop élevés, qui freinent les investissements et pèsent lourdement sur la compétitivité des sites industriels.
Un modèle économique remis en question
Le malaise est profond, au point de pousser les patrons de l’industrie automobile allemande à solliciter une rencontre avec le chancelier Friedrich Merz pour envisager des solutions concrètes. Jens Suedekum, professeur d’économie et conseiller du ministre des Finances Lars Klingbeil, résume la situation comme une « tempête parfaite ». Selon lui, les parts de marché en Chine chutent de manière alarmante, les surcapacités de production chinoises inondent les marchés mondiaux et, à la différence de l’année 2024, le marché américain ne représente plus une alternative viable.
Les effets se font déjà lourdement sentir. Le secteur automobile allemand a perdu environ 55 000 emplois au cours des deux dernières années, et les prévisions tablent sur des dizaines de milliers de suppressions supplémentaires d’ici 2030. Volkswagen, le plus grand constructeur du pays, est en train de réduire sa production et de licencier du personnel sur plusieurs de ses sites. Bosch, leader mondial des équipements automobiles, prévoit de supprimer 18 500 postes, principalement en Allemagne. Continental, Schaeffler, ZF Friedrichshafen, et même Ford, qui dispose d’unités de production en Allemagne, suivent le même mouvement de réduction d’effectifs et de recentrage de leur production.
Cette dynamique négative alimente la crainte d’un « moment Nokia » pour l’industrie automobile allemande : le risque d’un effondrement rapide d’un secteur historiquement dominant, incapable de s’adapter à temps aux évolutions du marché et aux ruptures technologiques. Plusieurs entreprises soulignent le poids des coûts de main-d’œuvre, plus de deux fois plus élevés en Allemagne qu’en République tchèque, ce qui rend la délocalisation industrielle plus attrayante malgré les conséquences sociales.
Les résultats financiers sont tout aussi préoccupants. Au premier semestre 2025, les bénéfices cumulés des constructeurs automobiles allemands ont chuté de plus d’un tiers par rapport à l’année précédente, d’après les données du cabinet EY. Ce recul menace non seulement les entreprises elles-mêmes, mais aussi l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement européenne. L’industrie automobile allemande représente environ 25 % de la production de véhicules sur le continent. Son affaiblissement met en péril les sites de production et les sous-traitants installés dans d’autres pays européens comme la Slovaquie, l’Espagne ou la Pologne.
Benjamin Krieger, secrétaire général de CLEPA, qui représente les fournisseurs automobiles européens, tire la sonnette d’alarme : « Il ne s’agit pas seulement de la fermeture d’usines. Il s’agit du tissu social de l’industrie, de ses communautés et de la souveraineté technologique de l’Europe. » Ce constat met en lumière les enjeux dépassant les frontières nationales. L’Allemagne, locomotive industrielle de l’Union européenne, voit son secteur automobile, pilier de son économie exportatrice, glisser lentement mais sûrement vers un repositionnement forcé, sinon une perte d’influence durable.
Notre avis, par leblogauto.com
Les difficultés rencontrées par l’industrie automobile allemande sont symptomatiques d’un modèle industriel sous pression face aux mutations technologiques, aux exigences écologiques et à la compétition mondiale. Le retard dans le déploiement de véhicules électriques compétitifs a laissé le champ libre aux constructeurs chinois. La combinaison de coûts élevés, d’une réglementation contraignante et de choix stratégiques hésitants expose désormais les géants allemands à une restructuration de grande ampleur. Le soutien public annoncé pourrait atténuer les effets à court terme, mais une transformation en profondeur reste indispensable.

Fermeture du marché chinois ou concurrence frontale, appelez ça comme vous voulez les ventes tombent.
Et les USA font du protectionnisme patriotique.
Et les ambitions de décarbonation de l’UE qui ont été trop ambitieuses.
Bref, en pleine tempête. Toutefois, aucune marque allemande n’est sérieusement en danger. C’est un cap à passer, c’est tout. Réduire la voilure n’est pas disparaitre, et l’industrie allemande a de très solides best-sellers : Tiguan, GLC, etc. On ne peut pas dire que les modèles ne plaisent pas au public ou qu’ils sont technologiquement dépassés.
Ce n’est plus une vraie nouvelle fraîche … Depuis quelques mois !
Une vraie nouvelle … Serait une formule pour se sortir de la crise…
Mais les Allemandes qui perdent dans l’automobile … Gagnent …Et gagnent plus même ? Dans l’industrie militaire !
Malheureusement, la France ne suit pas… ou ne suit plus, car elle a perdu ses capacités des années 90.
Rafale et Scorpène sont les deux arbres qui cachent la forêt.
Coréens, japonais et allemands n’ont pas un modèle économique durable. Pensez que le vieillissement de leurs populations et leur faible consommation interne sera compensée par les revenus générés par les exportations est une utopie. L’Allemagne tout comme la Chine ont parié sur la Chine et les exportations à outrance. L’Allemagne souffre et la Chine souffrira d’autant plus.
Denza, Xiaomi, BYD, Leapmotor … proposent des produits aux standards de fabrication allemande mieux fabriqués que les allemandes actuelles. Sincèrement les allemands recyclent à l’infini les mêmes bases techniques … leurs design est devenu austère et caricatural et leurs intérieurs noirs avec les plastiques laqués qui craquent c’est bien pour les footballeurs mais pas pour tous les consommateurs.
Pour moi, je ne vois pas les Coréens en difficultés !?
Ils font de tout … En très bien !
Thermique, VE, Hybride, H2, … Ils ne ferment aucune solution.
Japonais et Allemand, font des choses bien … Mais trop cher.
Baisse des ventes en Chine des coréens qui n’y vendent plus grand chose …
Toyota, Kia et Hyundaï ont été très agressifs ces 5 dernières années pour capter les ventes des professionnels aux RU, Allemagne, Espagne, Pays-Bas … ce sont les premiers à subir la concurrence de MG, BYD, Leapmotor … si vous achèterez coréen vous n’aurez pas de mal à le remplacer par du chinois moins cher. Les MG actuelles sont très Hyundaï niveau design.