Les dizaines de Tesla à l’abandon à Detroit ont été enlevées

L’image avait fait l’effet d’un choc. Aujourd’hui plus de 200 Tesla (très majoritairement des Cybertruck) stockées illégalement dans un centre commercial de Detroit ont été évacuées sur ordre de la ville de Farmington Hills.

Une accumulation illégale de Tesla dans un centre commercial de banlieue

À Farmington Hills, en banlieue de Detroit (Michigan), un centre commercial désaffecté a récemment fait les gros titres après avoir été utilisé pour stocker plus de 200 véhicules Tesla. Cette opération, non autorisée par le code d’urbanisme local, a déclenché une bataille réglementaire entre la municipalité et le gestionnaire de la propriété, Symmetry.

La situation a été portée devant la justice, et le 4 juin 2025, la juge Marla Parker du 47e district a ordonné que tous les véhicules soient retirés du centre commercial Hunter’s Square d’ici au 25 juin, pour non-respect du zonage applicable à cet espace.

La ville impose ses règles de zonage

Le directeur de la ville, Gary Mekjian, a confirmé que les 204 Tesla stockées sur le site avaient été évacuées au 19 juin, soit avant la date limite imposée par la cour. Leur destination reste cependant non révélée.

Selon les déclarations officielles de la ville, relayées notamment par Crain’s Detroit Business, la zone concernée est régie par un zonage B-2, qui interdit le stockage de véhicules comme usage primaire du terrain. Le directeur Mekjian a précisé que le respect des ordonnances municipales vise à protéger la qualité de vie, encourager un développement responsable, et préserver le caractère des quartiers de Farmington Hills.

Un conflit qui couvait depuis plusieurs mois

L’affaire n’est pas nouvelle. Les premières plaintes remontent à mars 2025. Le 11 mars, une résidente signale la présence soudaine d’environ 20 véhicules Tesla neufs sur le parking du centre commercial. Deux jours plus tard, Dennis Randt, superviseur de la division de zonage de la ville, informe officiellement Symmetry que cette activité viole le code de zonage.

Symmetry, via son gestionnaire Devin Crum, affirme que l’usage avait été approuvé par deux anciens agents du code, sous prétexte qu’un bail avait été signé avec Tesla. Toutefois, Randt répond qu’il n’existe aucune preuve écrite de cette approbation.

Une occupation qui prend de l’ampleur malgré les avertissements

Une croissance continue, sans autorisation officielle, accentue la frustration des autorités locales. Randt accorde à Symmetry un délai de 10 jours pour retirer les véhicules, sous peine de contraventions. Crum réagit en jugeant ce délai irréaliste, demandant plutôt 30 jours pour se conformer, tout en accusant Randt d’avoir une approche « menaçante et harcelante ».

Des véhicules stockés près d’enseignes abandonnées

Les Tesla étaient entreposées dans un segment du parking proche d’un magasin Bed Bath & Beyond fermé et d’un restaurant Buffalo Wild Wings encore actif. Ce stationnement inapproprié a été découvert via un post Instagram en mai, avant d’être couvert par les médias locaux, mettant en lumière le non-respect des usages commerciaux définis pour cette zone.

Un rappel à l’ordre pour les pratiques immobilières commerciales

L’affaire souligne un enjeu plus large autour de l’utilisation commerciale des parkings de centres commerciaux vacants, un phénomène de plus en plus courant avec la montée du commerce en ligne et la réorganisation logistique de certaines marques automobiles comme Tesla.

La décision de justice dans ce dossier envoie un message clair : les règles de zonage urbain doivent être respectées, même pour des acteurs majeurs de l’automobile. Ce cas sert de précédent réglementaire et illustre la volonté des villes comme Farmington Hills de protéger leur intégrité urbaine face à des usages non conformes.

Source : Automotive News.

Crédit illustration : Joe Tegtemyer X.