L’Afrique du Sud veut taxer les batteries de véhicules électriques à 15 % pour relancer sa production locale

L’Afrique du Sud propose une taxe de 15 % sur les batteries de véhicules électriques pour stimuler la production locale et attirer les fabricants.

L’Afrique du Sud met en place une taxe de 15 % sur les batteries de véhicules électriques

Dans une démarche stratégique visant à renforcer son industrie automobile et encourager l’industrialisation locale, l’Afrique du Sud envisage d’imposer une taxe d’importation de 15 % sur les batteries de véhicules électriques. Cette proposition, rapportée par le journal Business Day, vise à stimuler la production nationale de batteries et à attirer les fabricants d’équipements d’origine (OEM) à implanter leurs unités de production dans le pays.

Objectif : renforcer la production locale et attirer les industriels

La Commission de l’administration du commerce international (ITAC), entité chargée de superviser les politiques commerciales sud-africaines, est à l’origine de cette proposition. Ayabonga Cawe, commissaire en chef de l’ITAC, a déclaré que la taxe vise à réduire la dépendance du pays aux importations en créant un environnement favorable pour la fabrication locale de composants clés de la mobilité électrique.

Cette mesure s’inscrit dans un effort plus large du gouvernement pour faire de l’Afrique du Sud un hub industriel de la mobilité électrique sur le continent africain. Le pays cherche non seulement à répondre à la demande croissante en véhicules électriques (VE), mais aussi à anticiper les bouleversements à venir dans l’industrie automobile mondiale.

Intégration au Programme de développement de la production automobile

Par ailleurs, l’ITAC propose que le ministère du Commerce étende la liste des matériaux admissibles au Programme de développement de la production automobile (APDP). Ce programme vise à soutenir la production locale de véhicules et de composants automobiles, et son élargissement pourrait faciliter l’inclusion des batteries de VE comme produits stratégiques. Cela permettrait aux industriels locaux d’accéder à davantage de soutiens, d’incitations fiscales et de crédits d’impôt.

L’intégration des batteries électriques à ce programme constituerait un levier essentiel pour attirer les investissements étrangers, améliorer la compétitivité de l’industrie locale et générer des emplois spécialisés dans les technologies vertes.

Un investissement de 1 milliard de rands pour accompagner la transition

Dans la même logique, le Trésor national sud-africain a prévu une enveloppe budgétaire de 1 milliard de rands (environ 56 millions de dollars) destinée à soutenir la production locale de véhicules électriques et de batteries. Ce financement public marque un engagement clair de l’État à accompagner la transition énergétique de son secteur automobile.

Cet investissement devrait couvrir non seulement les aides à la production, mais aussi le développement d’infrastructures, la formation de la main-d’œuvre et les partenariats public-privé nécessaires à l’émergence d’un écosystème local performant.

Une stratégie industrielle tournée vers l’avenir

Cette taxe à l’importation, combinée aux mesures de soutien financier et réglementaire, traduit la volonté de l’Afrique du Sud de positionner son économie dans la chaîne de valeur mondiale du véhicule électrique. Le pays entend ainsi capitaliser sur ses ressources minières abondantes — notamment le platine, essentiel dans certaines technologies de batteries — et son expertise industrielle pour attirer des entreprises internationales.

Avec la montée en puissance de la mobilité électrique à l’échelle mondiale, cette stratégie proactive pourrait faire de l’Afrique du Sud un acteur majeur du secteur en Afrique, réduisant sa dépendance aux produits importés tout en générant une croissance industrielle durable.

Crédit illustration : BMW.

Un commentaire

  1. C’est étonnant de prime abord, mais ce n’est pas bête !
    L’Afrique du Sud à des arguments pour que cela marche bien… Ils ont de la MO bon marché à foisont… Ils ont des BE performants, dans l’armement, ils ont déjà donné des preuves… Merci les embargos depuis 50 ans !
    Ils appartiennent aux BRICS+… Et donc une très bonne image en Afrique… l’Afrique est un immense marché potentiel de VE dans le futur… La production locale via des PV chinois est presque à la portée des classes moyennes africaines.
    Évidemment, ça ne va pas se voir sur une année… Mais dans 10 ans !
    J’imagine des autos genre Spring pour commencer puis une montée en taille et en gamme par la suite.

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