La Chine impose des permis d’exportation pour les véhicules électriques dès 2026 : un tournant pour l’industrie mondiale

La Chine exigera des permis d’exportation pour les véhicules électriques dès 2026, impactant notamment BYD, Tesla, VW et l’ensemble du marché mondial.

Des permis d’exportation obligatoires pour les véhicules électriques

À partir du 1er janvier 2026, les constructeurs automobiles devront obtenir un permis d’exportation pour vendre des véhicules électriques (VE) produits en Chine sur les marchés étrangers. Cette mesure a été annoncée par le ministère du Commerce chinois le 26 septembre et vise à favoriser un « développement sain » de l’industrie des VE.

Jusqu’à présent, les exportations de voitures électriques étaient relativement libres. Cette nouvelle règle aligne désormais les VE sur d’autres catégories de véhicules comme les voitures thermiques et les motos, qui nécessitent déjà des autorisations pour être exportées.

Un contexte de régulation accrue du marché chinois

Cette décision s’inscrit dans un contexte de resserrement du contrôle gouvernemental sur l’industrie automobile chinoise. Après une guerre des prix qui a fragilisé de nombreux constructeurs, Pékin est intervenu pour rétablir un certain équilibre. Les autorités ont notamment limité les rabais agressifs, demandé aux constructeurs d’honorer plus rapidement leurs paiements aux fournisseurs et cherché à stabiliser le marché.

Ce renforcement des règles vise à éviter une surproduction, protéger les acteurs du secteur et assurer la pérennité de l’industrie chinoise, qui est aujourd’hui le plus grand marché automobile du monde et un moteur clé de la transition énergétique mondiale.

Des exportations en plein essor malgré les tensions

Les exportations de VE chinois n’ont pas ralenti malgré les droits de douane imposés par l’Union européenne et les tensions commerciales persistantes. Au cours des sept premiers mois de l’année, les constructeurs chinois ont exporté pour plus de 19 milliards de dollars de véhicules électriques, un chiffre similaire à celui de l’année précédente.

L’Europe reste la destination principale de ces exportations, avec des acteurs comme BYD, Nio et Xpeng qui poursuivent leur expansion. BYD, par exemple, a récemment nommé quatre nouveaux dirigeants en Allemagne pour accélérer ses ventes sur le plus grand marché automobile européen.

Un impact direct sur les constructeurs étrangers

Cette nouvelle réglementation ne concerne pas seulement les marques chinoises. Des constructeurs internationaux comme Tesla, Volkswagen et BMW, qui exploitent des usines en Chine pour produire et exporter des modèles électriques, seront également concernés. Ces entreprises bénéficiaient jusqu’ici des faibles coûts de production et de l’écosystème industriel chinois très performant.

L’introduction des permis d’exportation pourrait compliquer leurs opérations logistiques et nécessiter une adaptation rapide pour éviter tout ralentissement de leurs livraisons à l’étranger.

Une stratégie pour mieux contrôler la filière électrique

En renforçant son contrôle sur les exportations, Pékin envoie un signal fort : il veut non seulement protéger la santé financière de ses fabricants, mais aussi maîtriser les flux de véhicules électriques qui quittent le pays. Cette politique pourrait influencer les prix mondiaux, la concurrence et l’accès aux marchés pour les marques internationales.

Cette mesure marque une étape importante dans la gouvernance de l’industrie des VE et pourrait redéfinir les stratégies d’approvisionnement et d’exportation pour les constructeurs du monde entier.

Crédit illustration : leblogauto.

(13 commentaires)

  1. Des marchés comme la Russie, le Brésil, l’Espagne, la Colombie ou l’Albanie achètent massivement des autos chinoises.

    1. l’Union européenne a offert la Russie à la Chine …. sans bloquer les importations chinoises en Europe … l’Union européenne est complétement conne imbécile idiote. .

        1. @amiral, après je ne serais pas contre une politique « à la Trump » mais pour l’EU !
          Moins de pétrole, des taxes de tout ce qui n’est pas EU…. Ou donnant-donnant… Des usines en Europe et des emplois… Et des transferts de technologie.
          Il faut inverser les 25 années… Voire 40 années du commerce vis-à-vis de l’Asie

      1. Il me semble moralement indéfendable et stratégiquement risqué de continuer à investir et financer un régime qui vise à nous asservir (au moins en partie). Divestir de Russie semblait un choix logique, et je vois peu d’alternatives plus intéressantes.
        La Chine occupe l’espace laissé libre, et prend le chemin de transformer la Russie davantage dépendante en vassal économique.

        1. @Malco
          C’est le problème de la Russie… Devenir le larbin des Chinois.
          Le déséquilibre commerciaux entre l’EU et la Chine est tellement énorme que l’on pourrait leur dire :
          Cessez d’aider la Russie dans l’écrasement de l’Ukraine… Sinon on bloque TOUT ce qui est Chinois.
          Bien sûr qu’ils peuvent faire de même… Sauf qu’ils seront 1000 X plus perdants.
          A eux de voir…
          Sauf que ce sont les Allemands qui décident pour l’UE à la place de tous les autres membres !

          1. Pour rappel !
            Rien que les Français ont dépensé 4,8 milliards d’euros chez Shein et Temu.
            1/10 des dépenses pour notre défense.
            Je n’ose pas faire le total du tout… On serait tous un peu coupable, forcément… Encore faut-il avoir des alternatives.

      2. @xxx, c’est la faute de la Russie ! (surtout évidemment la clique de Poutine)
        C’est elle qui se met dans la gueule du loup chinois.
        Au début de Poutine … Tous les dirigeants européens voulaient faire rentrer la Russie comme allié et partenaire économique dans tous les domaines … Chirac est mort avec des très bonnes relations avec Poutine.
        Personne n’a obligé la Russie d’envahir l’Ukraine… Déjà que l’on a fait l’aveugle pour la Géorgie, puis la Crimée.
        Après, on aime le peuple russe … Charge pour eux de se débarrasser de leur dictateur… Facile de le dire en France … Pas à Moscou, forcément.

      3. Exactement un coup dur pour Renault (qui a failli tomber cette année là) mais aussi pour Stellantis tout ca pour une guerre que l’Ukraine a déclenché elle même en bombardant le Dombass

    2. 😀 L’Albanie, même s’il est vrai qu’elle raffole de chinoiserie (~15% market share pour BYD seule), ce n’est jamais que ~2700 véhicules sur 2025. Heureusement il n’y a pas qu’eux pour que BYD écoule les 5.5 milions de bagnoles qu’ils ont prévu de fabriquer cette année…

      1. @Malco… Il faut se mettre à leur place… Je pense que l’Albanie, on ne sent pas trop des richesses débordantes !?
        Ils n’ont pas d’industrie automobile… Que je sache !?
        Ils veulent rouler pas cher et économique… Les Chinoises sont parfaites à priori !?

  2. Chat échaudé comme on dit ! C’est que les constructeurs chinois peuvent déclarer exporter des véhicules à l’étranger, toucher la prime de production de l’état chinois et… ça recommence comme avec le scandale des fausses ventes et des rabais.
    Le gvt chinois cherche à reprendre le contrôle de l’industrie automobile.

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