BMW nomme Milan Nedeljkovic PDG pour piloter la transition électrique et le lancement stratégique de la gamme Neue Klasse.
BMW AG a officialisé la nomination de Milan Nedeljkovic au poste de directeur général, marquant une étape stratégique majeure pour le constructeur automobile allemand dans un contexte de transformation profonde de l’industrie automobile. Actuel responsable de la production du groupe, ce dirigeant expérimenté succédera à Oliver Zipse en mai. À 56 ans, Milan Nedeljkovic incarne la continuité managériale et industrielle choisie par BMW pour traverser la transition vers les véhicules électriques tout en maintenant une approche technologique diversifiée.
Une succession interne pour assurer la continuité industrielle
La désignation de Milan Nedeljkovic s’inscrit dans une logique de promotion interne. Étroitement associé à Oliver Zipse, le futur PDG a joué un rôle central dans la transformation des outils industriels de BMW. Il a notamment supervisé l’adaptation des usines afin de permettre la production simultanée de véhicules thermiques, hybrides et électriques sur une même ligne d’assemblage, un choix stratégique destiné à préserver la flexibilité industrielle du groupe.
Cette nomination intervient dans un contexte de renouvellement des directions générales au sein de l’industrie automobile européenne. Des groupes comme Stellantis, Renault, Volvo Car ou encore Porsche ont récemment changé de PDG, souvent à la suite de stratégies d’électrification jugées trop ambitieuses face à une demande en véhicules électriques moins dynamique qu’anticipé. BMW, de son côté, a maintenu une trajectoire prudente, poursuivant le développement de motorisations à combustion interne tout en accélérant sur l’électrique.
BMW face aux défis du marché automobile mondial
Grâce à une gamme de modèles jugés attractifs, BMW a réussi à prendre l’avantage sur Mercedes-Benz Group en matière de ventes de voitures électriques. Cette performance a permis au constructeur bavarois de mieux absorber le ralentissement de la demande mondiale pour les véhicules à batterie. Toutefois, le groupe reste confronté à plusieurs défis structurels, notamment l’érosion de sa part de marché en Chine, un marché clé pour les constructeurs premium.
Par ailleurs, BMW doit composer avec les conséquences potentielles des politiques commerciales américaines. Les droits de douane annoncés par le président Donald Trump menacent un réseau de production mondial historiquement fondé sur des échanges commerciaux fluides. Cette pression géopolitique s’ajoute à une concurrence accrue, en particulier de la part des constructeurs chinois spécialisés dans les véhicules électriques.
La gamme Neue Klasse au cœur de la stratégie future
Le mandat de Milan Nedeljkovic, qui devrait s’étendre jusqu’en 2031, sera largement structuré autour du lancement de la gamme Neue Klasse. Il s’agit du plus important investissement de l’histoire de BMW. Cette nouvelle architecture servira de base à la prochaine génération de modèles électriques du groupe. Le premier véhicule issu de cette plateforme, le SUV électrique iX3, a déjà enregistré un niveau de commandes supérieur aux attentes, selon le constructeur.
La Neue Klasse doit permettre à BMW de renforcer sa compétitivité face à des acteurs émergents comme BYD et Xiaomi, tout en répondant à la pression renouvelée de Mercedes sur le segment premium électrique. Cette plateforme est également conçue pour optimiser les performances industrielles et technologiques du groupe dans un environnement de plus en plus concurrentiel.
Avant d’accéder à la direction générale, Milan Nedeljkovic a construit l’essentiel de sa carrière au sein de BMW. Né dans l’ancienne Yougoslavie, il a été directeur d’usine lors du lancement de la BMW i3, premier véhicule électrique produit en série par la marque en 2013. Il est diplômé en construction mécanique de la RWTH d’Aix-la-Chapelle et du MIT, avant d’obtenir un doctorat en ingénierie à l’Université technique de Munich.
Son parcours l’a conduit à occuper des fonctions clés dans la planification de la carrosserie, les opérations de presse, la peinture et l’assemblage sur des sites stratégiques tels qu’Oxford, Ratisbonne et Leipzig. Il a ensuite pris la direction de l’usine historique de Munich, où il a supervisé l’un des systèmes de production multi-motorisations les plus complexes du secteur automobile.
Selon l’analyste Stephen Reitman de Bernstein, Milan Nedeljkovic dispose d’une compréhension approfondie des technologies industrielles, y compris le déploiement de robots humanoïdes, ce qui le positionne favorablement pour diriger BMW au cours de la prochaine décennie.
Notre avis, par leblogauto.com
La nomination de Milan Nedeljkovic illustre la volonté de BMW de privilégier la stabilité et l’expertise industrielle dans une période de mutation technologique. Son profil de spécialiste de la production correspond aux enjeux liés à la montée en puissance des véhicules électriques. Le succès attendu de la gamme Neue Klasse sera un indicateur clé de sa capacité à maintenir la compétitivité du groupe. Cette succession ordonnée confirme également la stratégie prudente et progressive adoptée par BMW face à l’électrification.
Crédit illustration : BMW.

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