De façon inattendue, Tesla cesse les commandes des Model S et X en Chine. Il faut dire que ces deux modèles sont victimes de la guerre commerciale et des droits de douane records entre les U.S.A. et la Chine.
Arrêt des commandes
Tesla, le géant américain des véhicules électriques dirigé par Elon Musk, traverse une période délicate sur le marché chinois. L’entreprise a récemment cessé de prendre des commandes pour ses modèles haut de gamme — les berlines Model S et les SUV Model X — en Chine, une décision qui reflète les tensions croissantes entre Washington et Pékin.
Cette suspension intervient dans un contexte d’escalade de la guerre commerciale entre les deux puissances économiques, qui ont mutuellement renforcé leurs droits de douane. Il faut dire que Tesla produit, tant la Model S que le Model X, à Fremont en Californie (USA). Avec les surtaxes chinoises décidées en représailles aux surtaxes américaines décidées par le Président Trump, leur prix fait plus que doubler.
Seuls quelques véhicules en stock restent à vendre
Selon des archives du site chinois de Tesla collectées par Wayback Machine, les consommateurs pouvaient encore commander les Model S et X à la fin mars. Toutefois, Tesla a retiré cette possibilité du site le 11 avril 2025. Malgré cela, des véhicules en stock — comme une Model S blanche affichée à 759 900 yuans (soit environ 103 800 dollars) — restent disponibles à l’achat.
La décision de Tesla est survenue peu après l’annonce par la Chine d’une augmentation drastique des droits de douane sur les produits américains.
145 % de taxe
À compter du 12 avril, les tarifs ont été portés à 125 %, en réponse directe à une mesure similaire prise par l’administration américaine sous la présidence de Donald Trump, visant à réduire le déficit commercial des États-Unis et à sanctionner la Chine pour ses politiques jugées déloyales. Ces nouveaux droits s’ajoutent à une taxe de 20 % déjà en place, introduite en début d’année pour le rôle présumé de la Chine dans le trafic de fentanyl. Le cumul des taxes atteint désormais un taux colossal de 145 %.
Tesla n’a pas officiellement commenté la modification de son site chinois. Cependant, cette situation souligne la fragilité de la position de la marque en Chine, son deuxième marché mondial après les États-Unis. L’entreprise y a généré plus de 20 % de son chiffre d’affaires annuel l’an dernier, ce qui fait de cette région un pilier stratégique de sa croissance.
Part marginale
L’impact immédiat de la suspension des commandes des Model S et X pourrait sembler limité : ces deux modèles représentent une part marginale des ventes de Tesla en Chine. En 2024, seulement 1 866 unités de ces modèles combinés ont été écoulées sur le territoire chinois, selon la China Passenger Car Association.
En revanche, les Model 3 et Model Y, produits localement dans l’usine Tesla de Shanghai, continuent de dominer les ventes. Ces modèles, qui sont aussi produits à Fremont ne sont pas importés mais produits à Shanghai, échappant donc aux droits de douane.
L’usine de Shanghai, véritable centre névralgique des opérations asiatiques de Tesla, ne produit actuellement que les Model 3 et Model Y, destinés au marché chinois et à d’autres pays d’Asie. Les Model S et X, quant à eux, sont assemblés à en Californie, ce qui les rend plus coûteux à importer et particulièrement sensibles aux droits de douane élevés.
En dépit de la faible demande pour les Model S et X, leur retrait du catalogue chinois constitue un revers symbolique pour Tesla, en particulier dans un contexte où la concurrence sur le marché local s’intensifie fortement. Le rival chinois BYD, leader national et principal concurrent de Tesla en Chine, a connu une ascension fulgurante et domine désormais largement le segment des véhicules électriques dans le pays.
Livraisons en repli
La pression ne vient pas seulement de l’extérieur. Tesla connaît également des difficultés opérationnelles. La production de l’usine de Shanghai a reculé pendant six mois consécutifs, et les livraisons du premier trimestre 2025 ont chuté de 22 %. Ici, pas de droits de douane en cause.
Sur le plan global, les livraisons de Tesla au premier trimestre ont atteint leur plus bas niveau depuis 2022, illustrant une période de turbulences pour l’entreprise.
Les controverses entourant le PDG Elon Musk, dont l’implication croissante dans des sujets de politique internationale provoque des réactions variées, ont aggravé cette situation. Certains investisseurs commencent à craindre que ses déclarations publiques ne nuisent à la réputation et aux performances commerciales de l’entreprise.
Les investisseurs soutiennent encore Musk, mais pour combien de temps ?
Même du côté de Wall Street, les signaux d’alerte se multiplient. Un des analystes historiquement optimistes sur Tesla a récemment abaissé son objectif de cours pour l’action, exprimant des inquiétudes quant aux conséquences géopolitiques de la guerre commerciale sur la rentabilité de l’entreprise. Tesla, de par sa forte dépendance à l’égard des deux plus grands marchés automobiles mondiaux — les États-Unis et la Chine — se retrouve littéralement prise entre deux feux.
Avant que la guerre tarifaire ne reprenne, les Model S et X étaient soumis à un droit d’importation de 15 % en Chine. La nouvelle taxation, bien plus élevée, compromet fortement la compétitivité des modèles importés, rendant leur commercialisation quasiment non viable dans l’état actuel du marché. Une production locale pourrait éviter les droits de douane. Cependant, la mise en place de la production coûterait cher. Peut-être pas suffisamment rentable vu les volumes de ventes de la S et du X.
Si l’on regarde les chiffres globaux, Tesla a vendu environ 657 000 véhicules en Chine en 2024, soit une hausse de 8,8 % par rapport à 2023. Cette croissance reste solide, mais elle cache mal les faiblesses structurelles de Tesla dans un marché de plus en plus dominé par des acteurs locaux.
Notre avis par leblogauto.com
Bien que la suspension des commandes des Model S et X n’ait qu’un impact limité sur les chiffres de vente immédiats de Tesla en Chine, elle souligne des enjeux plus vastes : une hausse des tensions géopolitiques, une compétition féroce avec les constructeurs locaux, et une dépendance risquée à deux marchés économiquement antagonistes.
Le futur de Tesla en Chine dépendra non seulement de la stabilisation des relations commerciales entre les États-Unis et la Chine, mais aussi de sa capacité à innover localement et à gagner en agilité stratégique face à une concurrence désormais bien établie.
Elon Musk, qui murmurait à l’oreille de Donald Trump durant la campagne, est donc une victime collatérale de la politique du Président. Ironie ironie.
Avec Automotive News.
Crédit illustration : Tesla China.
Et surtout, ces modèles qui ont plus de 10 ans sont complètement dépassés par la concurrence. A croire que Musk applique la stratégie Marchione : attendre que tous les clients filent à la concurrence avant de se dire qu’il serait bien de songer à réfléchir à l’idée de remplacer le modèle…
Le succès – relatif – des modèles S et X était lié à l’absence totale de concurrence sur ce segment.
Sur les marchés occidentaux et en Chine la concurrence sur ce segment est devenue tellement affutée que sortir de nouveaux modèles serait économiquement une erreur – et un mauvais signal pour la réputation de Tesla. Le cybertruck a déjà fait beaucoup de mal à la marque, pas la peine d’en rajouter.
Tesla fonctionne comme a fonctionné Citroën des années 30 aux années 70 : on sort un modèle très en avance technologiquement pour dominer le marché et on le fait durer en l’améliorant le plus longtemps possible. Mais nous sommes en 2025 et tout va beaucoup plus vite.
Complétement dépassée?
Quelle berline électrique offre des prestations supérieures à une Model S aujourd’hui?
alors oui la ligne à 15 ans, mais pour le reste elle est à la pointe.
Puissance, confort, consommation, autonomie, vitesse de recharge (et pourtant en 400V) sont largement dans le coup pour bien moins cher.
En fait il n’y a rien d’équivalent en Europe chez les constructeurs généralistes, seule la Taycan peut rivaliser mais elle est au moins 50% plus chère.
En Chine il y a surement pléthore d’équivalents (Xiaomi SU7 la seule connue?) mais ici c’est le meilleur rapport qualité/performance/prix.
TEsla s’est vautré avec le cybertruck, va se gameler avec le cybercab, alors qu’il y a la demande mondiale pour un modèle plus petit, moins cher (la base de ma M3 et déjà surement bien amortie), Musk est complètement à côté de la plaque sur les attentes des clients (et sur pas mal d’autres sujets également)
Quelle berline électrique offre des prestations supérieures à une Model S aujourd’hui?
Porsche Taycan, Audi A6; Mercedes EQE. Et une papardelle de modèles chinois.
Aucune de ces 3 allemandes n’est capable d’offrir les performances d’une TMS au même prix.
c’est sur que si on est prêt à mettre 50-100 k€ de plus, on peut trouver équivalent en prestation.
le choix d’une voiture se fait généralement sur critères:
– le rapport service/prix (pour nous les pauvres): TMS loin devant
– le confort: la TMS est au niveau de l’EQE , avec ses suspensions pneumatiques pilotées
– la performance: Sans parler de la version Plaid, la TMS de base explose Mercedes et Audi, il faut taper au niveau de la Taycan GTS à 160k€ sans les options pour une égaler une TMS à 110k€
– l’image: Tesla est désormais le vilain petit canard
– sur les critères uniquement VE, la Tesla est moins bonne en vitesse de charge car 400v. par contre en autonomie elle au dessus.
Sans limite sur le budget, la Taycan est surement la plus désirable à mon avis, mais la plus rationnelle c’est la Tesla car la moins chère et la mieux équipée, avec la meilleure autonomie.
A 100 K€ la voiture les critères de choix ne sont pas ceux d’une compacte à 40 K€.
Les perfs ? Ca n’intéresse plus personne de savoir ce que fait la voiture de 0 à 100. Le prix ? Ce qui compte c’est la mensualité de la LOA, qui dépend de la valeur résiduelle et de la politique commerciale du constructeur.
En revanche, ce qui compte c’est d’abord le confort, le design, la finition, les possibilités de personnalisation, la nouveauté et sur un VE l’autonomie et la vitesse de recharge.
Et l’image donnée par la voiture.
Bref, la Model S est ringarde, has been. Les ventes sont là pour le prouver : les clients ont trouvé mieux ailleurs.
« Bref, la Model S est ringarde, has been. Les ventes sont là pour le prouver : les clients ont trouvé mieux ailleurs. »
Mieux !? Peut-être pas @ panama … Presque aussi bien… Mais surtout une immense envie de changer !
… Un truc con… Des gens changeraient uniquement pour avoir un compteur en face de leurs yeux !? Incroyable !?… C’est presque un détail.
Je trouve que vous avez tous un peu raison, messieurs.
@Wawan « Musk applique la stratégie Marchione » c’est extrêmement vrai et étonnant
@panama, dit vrai… Sans concurrence… l’obsolescence est fortement réduite, d’autant qu’ils avaient des évolutions pendant que les autres ne lançaient rien.
@Amazon, techniquement non… Certes… Mais un produit qui se vend doit pouvoir se renouveler esthétiquement… … Dans les années 2010, le Model S était la classe… Bon là, il faut du renouveau même si les caractéristiques des performances sont toujours la « Référence »
… Là, les Chinois ont une carte à jouer.