Stellantis : l’électrique détruit déjà de l’emploi

Stellantis a beau faire des milliards de bénéfice, il n’en reste pas moins qu’il veut encore dégager de la marge de manœuvre pour financer la transition électrique. Pour cela, la Direction souhaite réduire les coûts de production en Amérique du Nord. Ainsi, un vaste plan de départs volontaires va être proposé à environ 33 500 salariés aux USA. Pour le Canada nous n’avons pas encore les chiffres. 

« En réponse aux conditions de plus en plus concurrentielles du marché mondial actuel et au passage nécessaire à l’électrification, Stellantis procède à un examen approfondi de ses activités en Amérique du Nord afin d’améliorer l’efficacité, de réduire les coûts et de protéger la compétitivité de nos produits pour permettre de nouveaux investissements stratégiques en vue de soutenir notre transformation », a expliqué l’entreprise dans un message.

Pour être éligible au plan de départ volontaire, le salarié devra avoir travaillé au moins 15 ans pour Stellantis (et les sociétés avant fusion) mais dans certaines divisions spécifique. Evidemment, cette annonce est très mal accueillie du côté des syndicats de salariés. Le syndicat américain de l’automobile, UAW, par la voix de son président, Shawn Fain, trouve que ce plan est une insulte faite aux salariés après avoir annoncé un bénéfice de près de 17 milliards d’euros en 2022.

Financer la transition électrique

Il soulève un point crucial : les véhicules électriques et la transition vers le VE sont largement aidés par des subsides publics, en Amérique du Nord comme ailleurs. Aider les constructeurs qui en retour, suppriment des emplois est donc forcément mal vécu par la classe ouvrière automobile.

Stellantis n’est pas le seul constructeur à prévoir de tels départs. General Motors a proposé un plan de départs volontaires il y a plusieurs semaines et déjà 5 000 personnes l’ont accepté (!). Ford de son côté a annoncé 3 800 suppressions de postes en Europe d’ici 2025, et 3 000 postes en Amérique du Nord, en Inde, etc. Là encore, le financement de la transition électrique est mis en avant. Les négociations entre les constructeurs et l’UAW dans quelques mois risquent fort d’être très tendues.

 

Notre avis, par leblogauto.com

La transition électrique a certainement bon dos. Les groupes automobiles sont loin d’être en faillite en ce moment et pourraient, ainsi, financer le VE sur leurs fonds propres et sur la dette. Mais, la hausse des taux d’intérêt un peu partout dans le monde a changé la donne. Avec des taux bas, emprunter est « indolore ». Là, les groupes préfèrent couper dans les effectifs pour faire des économies « immédiates » dans la masse salariale. Et tant pis s’il faut par la suite embaucher de nouveau si la production ne suit plus.

Nul doute que si les bilans trimestriels, semestriels, puis annuels de 2023 se montrent largement dans le vert, les syndicats sauront le rappeler aux dirigeants de ces gros constructeurs. En France, les constructeurs ont fait la promesse de lendemains qui chantent grâce à l’électrique. Il faut dire que l’emploi automobile a tellement baissé qu’il peut difficilement aller plus bas, sauf à tout délocaliser, électrique ou pas. Toutefois, on sait déjà que certaines usines (boîtes de vitesses, etc.) auront des coupes dans les effectifs. Reste à espérer que ces emplois perdus là seront compensés par d’autres.

(39 commentaires)

  1. Ben la richesse le groupe la situe où?
    Au niveau de ses salariés ou de ses actionnaires.
    Sergio Marchionne et Carlos Ghosn en pères spirituels?
    Exor, ils sont bons.

  2. Cette volonté politique de vouloir que de l’électronique ne va pas être sans casse du côté salariale, si encore sa allait changer quelque chose……des chercheurs ont expliqués que même si on passe le parc automobile à l’électrique cela n’empêchera pas de passer les 2° , il y. Trop d’activités sur la planète et le pire c’est que ce monde de l’électrique génère plus de pollution en plus du ravinement terrestre, on marche sur la tête.

    1. Ils ont eu besoin de faire beaucoup d’années d’études ces chercheurs pour comprendre que juste en changeant un moyen de transport ça n’allait rien changer? J’espère qu’on a des chercheurs un peu meilleurs que ça dans les laboratoires et autres centres de recherche parce que sinon on va finir dans le mur, c’est certain.
      Ce n’est pas juste un moyen de transport qu’il faut changer, c’est notre mode de vie.

      1. Comment voulez vous faire du moins avec du toujours plus ?
        2% de population mondiale en plus tous les ans, minimum 50% de la planète qui rêvent du niveau de vie d’ici, ceux d’ici qui ne pensent qu’à consommer sur le net ou dans les centres commerciaux le samedi, des transports collectifs à chier dès que l’on habite pas un très gros centre, des importations de masse pour des produits fait dans des conditions environnementales qui seraient interdites ici, l’état de la faune et de la flore, etc …
        Ça ne m’empêche pas de faire mon effort à mon niveau mais quand je regarde autour de moi … Les 2°, juste une illusion : la planète n’est pas faite pour les futurs 10 milliards en 2050.
        Dénatalité, première ressource écologique. Celui qui ne nait pas, ne consomme pas. La décroissance, c’est ça en premier.

        1. @Fred : tu as parfaitement raison. Maintenant je te laisse expliquer cela à l’Inde.

          Bon voyage et à bientôt pour de nouvelles désillusions.

          N’oublie pas d’éteindre le Wi-Fi avant de prendre l’avion.

      2. Ne vous inquiétez pas… Ils ont vu bien plus loin que ce que vous croyez ces chercheurs… Vous n’avez seulement pas tout compris ! Du VT au VE ce n’est que 1/3 du problème ! Il reste à convertir 100%de l’industrie, du résidentiel, et de l’agriculture.. Soit multiplier par 3 notre production électrique (mondiale) qui doit devenir la forme de l’énergie primaire.

    2. Bien sur qu’il ne suffira pas de passer le parc mondiale de véhicule à l’électrique ! C’est autant l’industrie que les VT qui doivent y passer et même le résidentiel et l’agriculture ! C’est par trous qu’il faut multiplier la production électrique pour que 100%de l’énergie primaire approche le 100%electrique au plus près !

      1. Les fossiles représentent pour les 2/3 dans la production électrique. Et l’électricité n’est qu’une petite part dans les usages énergétiques. Faire du tout élect, et donc remplacer les fossiles par de l’élect (ET qui ne soit pas produite avec du fossile), on approche de la limite de l’impossible, voire impossible tout court, au vu des ordres de grandeurs

        https://www.planete-energies.com/sites/default/files/mini-site/2022-12/info-mix_energetique.zip-extract/images/graph_2020.png

  3. Je pense que c’est pas l’électrique qui détruit de l’emploi mais plutôt la production en chine. Et on sait tous que batterie et autres viennent de la bas

    1. Moteurs, boîtes, etc. tout est fortement touché par l’électrification.
      Je crois qu’il y a un truc à propos de Tremery (ou Metz) entendu vaguement ce matin sur France Info où les syndicats parlent de 1/3 des emplois seulement…

      1. serge

        des voitures électriques, en as tu achetées?

        parce qu’à quoi ça servirait à Tavares de claquer des milliards pour développer et produire des batteries si des gens comme toi (et comme tout le monde) ne veut pas acheter des VE parce que trop chères….

  4. les maréchal-ferrant l’ont eu mauvaise aussi quand l’automobile est apparue, et rappelez-vous de KODAK avec le numérique.
    il fallait s’y attendre, plus de boite de vitesses, de pot d’échappement de réservoir, de système d’injection, de bloc moteur de piston, de ……. Il y a forcément de la casse dans ces entreprises là, les entreprises qui n’ont plus besoin de ces ressources s’en débarrassent. C’est par contre complètement anormal qu’il n’y ait pas d’accompagnement au reclassement des ex salariés, des formations payées par les bénéfices faramineux, voir des préretraites pour les anciens.

    toute cette valeur ajoutée a été transféré sur 3 postes:
    les batteries
    les moteurs électriques
    l’informatique embarqué
    donc soit ces techno sont produites sur le même bassin d’emploi et on peut espérer une certaine diffusion des salariés d’un secteur vers l’autre, sinon c’est la cata.

    1. Chine, Chine, Chine. Catastrophe industrielle pour les salariés, aubaine financière pour d’autres. Nos gouvernements vont ouvrir les yeux quand sur la mutation en cours avec l’électrique ? le minimum serait d’arrêter de subventionner les véhicules produits en dehors de France/Europe (au choix).

      1. C’est ça repliez vous sur vous même au lieu d’essayer de faire mieux que les autres…. Et ils vous tzilleront des croupière !

        1. Simple principe de réciprocité, les USA et la Chine prennent déjà des mesures ultra-protectionnistes (pas de subvention si pas de production aux USA, en Chine pour rentrer il faut faire une joint venture et filer tout son savoir faire). Croire en la libre concurrence et aux bienfaits de la « main invisible du marché » en matière d’écologie et de politique industrielle c’est « so 2007 », plus personne n’y croit.

          1. en Chine, ce n’est pas pour y entrer

            c’est pour y produire qu’il fallait, qu’il faut une joint-venture

            tu peux toujours proposer, imposer une joint-venture pour produire en Europe. La question primaire est d’y avoir un intérêt de produire en Europe pour un industriel étranger.

            Produire en Chine, il y avait, a un intérêt pour les industriels étrangers : produire à cout local pas cher pour le marché local à faible pouvoir d’achat, et exporter dans le reste du monde avec un prix ultra compétitif. Mais cela n’est pas applicable à l’Europe, puisqu’on peut produire moins cher ailleurs

          2. @Wizz, Dieu merci il y a la Roumanie en Europe pour produire à faible coût. Avec un salaire minimum brut qui va bondir de plus de 17% cette année pour arriver à…. 600€ brut /mois.

            Le salaire moyen serait d’environ 750€/mois.

            Mais personne ne fait le procès de Renault. Pas moi non plus d’ailleurs car sans activité, pas d’évolution salariale

    2. Batteries et moteurs importés : ce n’est que le début. Pourquoi, ça s’arrêterait alors que l’on importe des Tesla, Volvo, BMW, DS et cie complètes ?
      Ajoutez les entrants sur le marché automobile. Quand BYD va débouler avec ses Seagull ou Dolphin …
      L’informatique embarquée, ça se fera très peu en France et même en Europe. Ils ont laissé rentrer les loups dans la bergerie plutôt que de s’allier sur un OS automobile.
      C’est évidemment la grosse claque, niveau emploi mais on a juste la « chance » d’avoir délocalisé avant.
      Même plus 14% d’industrie en France, on récolte ce que l’on a semé.
      Et quand on parle de semer, regardez de quoi nos médias sont remplis. Où sont les techniciens, les industriels, où une réussite industrielle est valorisée.
      En France, si tu fais un film qui fera 100 000 entrées ou moins, tu auras plus de temps de paroles que Tavares ou De Méo.

        1. An 2040, tu appuies le bouton start de ta voiture, un bel écran te dit que tu dois upgrader ta voiture en version 159.12.43. Tu clic ok et là, l’écran te dit que ta voiture ne peut être upgrader, le calculateur est obsolète. Le concessionnaire te change le calculateur et là, c’est le calculateur qui dit qu’il ne reconnait plus les anciens modèles de lidar, etc …
          C’est ce qu’il se passe depuis des lustres dans le domaine informatique. Régulièrement le soft rend obsolète du matériel encore fonctionnel et ce n’est pas une obligation, je sais très bien que l’on peut prolonger la durée du matériel pour l’avoir avec mes propres produits, juste une volonté. 10 ou 15 ans de plus, c’est faisable.
          En abandonnant aux géants, le soft qui dirige et dirigera de plus en plus un véhicule, on se met sous dépendance. Que doivent faire les fabricants de téléphones à chaque version d’Android ?
          Quand je vois le nombre de smartphones déjà inutilisables (sauf en téléphonie pure) dans ma famille : c’est un truc de dingue et ajoutons pc ou tablettes …

          1. Pour cette fois, la réglementation peut venir en aide : obligation de maintien sans dégradation de 25 ans, et hop !

            (bon, c’est pas si simple, mais c’est l’idée)

    3. Et c’est la cata car Tavares a REFUSÉ de passer à l’électrique en croyant qu’il allait faire plier le reste du monde, à commencer par le gouvernement européen qui avait décidé d’écouter l’évolution du monde dont le meneur se trouvait être ce drôle de loustic de Musk !
      Tavares a pris Musk pour un Charlotte car il n’est pas capable de reconnaître un visionnaire, lui qui ne voit l’avenir que dans le rétroviseur.

  5. Le carbophobie est le délire sacrificiel d’une civilisation décadente et en bout de course. La nôtre.

    1. Vite vite il faut nous sauver.

      Mais comment grand maître ?

      Il faut un sacrifice !

      Les animaux domestiques ?

      Non, l’automobile thermique !

      Et dans un joli mouvement digne du temple solaire, on supprime.

      Alléluia, rien n’est sauvé !

  6. Ce n’est pas l’électrique qui détruit des emplois chez Stellantis, c’est Tavares ! Si ce patron d’entreprise avait fait son bouleau, il aurait même au moins une usine de plus pour fabriquer les batteries des véhicules électriques de la marque au lieu de les acheter en Chine et licencier le personnel qui fabriquait les réservoir d’essence, la pompe, et toute la circuiterie associé ! Mais c’était p’us facile de cracher sur le VE et de raconter que c’était la fin de l’automobile. Si André Citroën et Louis Renault avaient eu la même mentalité l’industrie automobile française ne seraient jamais apparue et les chevaux tirant des caleches auraient durés 20 ans de us avant d’être de toutes les façons remplacés par des VT construits à l’étranger.

    1. @amiral : Tesla tente de recruter mais les ouvriers payés 20% sous les habitudes peinent ils toujours à être trouvés ?

      Ne pas croire que Tesla est un saint, pas plus que Peugeot ou Renault.

      Si quelqu’un a les chiffres réels parce que la giga factory dit tourner à 150. 000 voitures/an comme Ex-PSA poissy quoi mais avec 7000 ouvriers là où il n’y en aurait que 5.000 chez Peugeot /Citroën.

      Je suppose quelque subtilité d’intérimaires.

      1. mwouais
        ça dépend du taux d’externalisation de ces usines

        par exemple, un moteur thermique comporte plus de pièces qu’un moteur électrique, nécessitera plus d’ouvriers, plus de machines pour être fabriqué
        mais si le moteur thermique est fabriqué ailleurs qu’à Poissy (genre Tremery) pendant que le moteur électrique est fabriqué dans l’usine d’assemblage de Tesla, alors pour un même nombre de voitures sortant de l’usine, l’un peut avoir moins d’employés que l’autre

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