Pourquoi la recharge des voitures électriques n’est pas aussi rapide qu’annoncée

La recharge des voitures électriques n’atteint presque jamais à la puissance maximale annoncée. Et cela provoque souvent la grogne des propriétaires. Voici pourquoi et comment les nouvelles technologies changent la donne.

La promesse non tenue des puissances de charge des véhicules électriques

Alors que les constructeurs annoncent des puissances de charge de 200 à 300 kW pour leurs derniers modèles électriques, la réalité est bien différente sur le terrain. Un nouveau rapport de BloombergNEF révèle que la puissance de charge moyenne au Royaume-Uni et en Allemagne ne dépasse que rarement 70 kW, malgré des promesses commerciales alléchantes. Il y a encore peu, la moyenne tournait autour de 50 kW. Bien que cela représente une amélioration, la vitesse de recharge reste bien en deçà des attentes des conducteurs.

Des performances variables selon les conditions

Le problème vient notamment de la gestion de l’énergie par les batteries. Un véhicule électrique n’accepte pas sa puissance maximale de charge sur toute la durée d’une session. Plus le niveau de batterie augmente, plus la puissance diminue. D’autres facteurs limitants incluent :

  • La température extérieure : le froid ralentit fortement la recharge.
  • Les infrastructures de recharge, souvent dépassées ou non optimisées.
  • La technologie de la batterie elle-même.

Même les véhicules les plus performants peinent à maintenir leur puissance de charge maximale. Par exemple, la Tesla Model Y peut atteindre brièvement 250 kW, mais seulement avec une batterie très déchargée et dans des conditions idéales. Dès que la batterie dépasse les 50 %, le débit chute.

Une nouvelle génération de VE à la recharge plus rapide

Heureusement, les choses évoluent. Des modèles comme l’Audi RS e-tron GT affichent des vitesses de recharge plus constantes et prévisibles, atteignant 300 kW dans certains cas. Un rapport du réseau de recharge Fastned sur les 25 modèles les plus rapides, incluant la Xpeng G9, la Kia EV9 et le Porsche Macan, montre une moyenne de 193 kW en crête.

Ce chiffre représente 70 % de plus que la moyenne globale actuelle du Royaume-Uni, une évolution notable qui préfigure un avenir plus fluide pour les utilisateurs de VE.

Des performances encore limitées par l’infrastructure

Malgré ces avancées, même les véhicules les plus avancés n’exploitent en moyenne que 60 % de leur potentiel de recharge. Cela reflète le retard des infrastructures vis-à-vis des capacités des véhicules. Les opérateurs comme Monta observent la même tendance sur leurs plateformes : les véhicules ne peuvent pas tirer parti de la pleine puissance annoncée.

Tesla, BYD et la montée des solutions intégrées

Certaines marques, notamment Tesla, ont développé des solutions pour contourner ces limites. Le préconditionnement automatique de la batterie lors d’un trajet vers un Superchargeur permet d’optimiser la température et donc la vitesse de recharge. D’autres comme BYD poussent encore plus loin avec des modèles capables de supporter des recharges en mégawatts, une puissance proche de celle nécessaire pour alimenter une petite ville.

Le rôle clé du réseau de recharge

Le facteur déterminant reste la qualité du réseau de recharge. Les technologies 800 volts permettent des recharges ultrarapides, mais restent rares. Pour pallier les limites du réseau, des solutions hybrides émergent : au Royaume-Uni, InstaVolt a inauguré un hub de 160 kW alimenté par 870 panneaux solaires et un système de stockage de 4 MWh.

Notre avis par leblogauto.com

En résumé, même si les temps de recharge des VE restent souvent décevants aujourd’hui, la technologie avance rapidement. Les nouveaux véhicules, combinés à des stations de recharge modernisées et alimentées par des énergies renouvelables, promettent une expérience utilisateur beaucoup plus fluide dans les années à venir. Prix, autonomie, temps de recharge, une équation encore complexe dans l’adoption des VE…

Crédit illustration : Tesla.

(5 commentaires)

  1. Une batterie ne se recharge pas de façon linéaire, tout le monde le sait. Mais il est bon de le rappeler à ceux qui s’extasient sur des chiffres sans lire les mots qui suivent genre « en crête », « maximum » etc.

    1. Dans ce cas, pourquoi ne pas spécifier directement une « moyenne »?
      Les gens savent lire, c’est le marketing qui écrit du rêve…

      En attendant, en thermique, on mets remets classiquement 50l en 3mn un peu avant la réserve. Ce qui fait qu’on recharge sensiblement (et constant!) environ 8kWh utiles (en tenant compte du rendement) à la minute.

      Quand un VE en sera là, il ne sera plus une régression!

  2. « Aurélien de Maux (Electra) : Electra parie sur la voiture 100% électrique – 14/05 »
    https://www.bfmtv.com/economie/replay-emissions/la-grande-interview/aurelien-de-maux-electra-electra-parie-sur-la-voiture-100-electrique-14-05_VN-202505140768.html

    Intéressant … On apprend que recharger une VE pour faire le « plein » (20 % à 80 %, je suppose) peut se faire en 10 minutes.
    Qu’il n’y a plus de manque de bornes sur les bords des routes !?
    Bon Ok, il vend son matos … Mais tout ne doit pas être faux pour autant !?

  3. La mode des enclumes à roulettes a toujours été totalement irrationnelle et le restera.

    Pourquoi discuter avec des fous de leurs comportements de fous ?

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