Des experts appellent Ottawa à faciliter l’entrée des véhicules électriques européens pour offrir plus de choix abordables aux Canadiens.
Une transition électrique freinée par des obstacles réglementaires
Le marché canadien des véhicules électriques (VE) est en pleine mutation, mais l’accessibilité reste un frein majeur à leur adoption à grande échelle. Alors que les voitures électriques fabriquées en Chine sont désormais soumises à une taxe d’importation de 100 %, empêchant l’entrée des modèles les moins chers au monde, les experts comme Daniel Breton de Mobilité Électrique Canada proposent une alternative : ouvrir la porte aux modèles européens compacts et économiques.
Breton critique la politique actuelle de Transports Canada, qui exige que les véhicules européens soient recertifiés selon les normes canadiennes — un processus coûteux et, selon lui, inutile. Il appelle à une reconnaissance mutuelle des normes de sécurité entre l’Europe et le Canada, afin d’accélérer l’arrivée de modèles plus abordables sur le marché nord-américain.
Les normes canadiennes en question
Transports Canada défend ses exigences en expliquant que l’environnement routier canadien — routes plus larges, vitesses différentes, véhicules plus lourds — justifie des normes de sécurité distinctes. L’agence souligne également que certaines normes de crash-test européennes sont moins rigoureuses, ce qui nécessiterait des modifications physiques comme les pare-chocs ou les phares avant qu’un véhicule puisse circuler légalement au Canada.
Mais pour les défenseurs des VE, cet argument ne tient pas. « Si un véhicule est jugé sécuritaire pour les autoroutes européennes, souvent plus rapides que les nôtres, il l’est aussi pour nos routes », martèle Breton. Le problème, selon lui, n’est pas tant la sécurité que le protectionnisme déguisé.
Des modèles introuvables malgré la demande
Au Canada, les options de VE compacts sont extrêmement limitées. La Fiat 500e est actuellement le véhicule électrique le moins cher sur le marché, avec un prix de base de 42 290 $ et une autonomie de 227 km. À côté, la Nissan Leaf démarre à 44 596 $ pour 240 km d’autonomie.
Pourtant, l’Europe regorge de modèles compacts et bien plus économiques comme la Volkswagen ID.3, la Citroën ë-C3, la Peugeot e-208 ou encore la Opel Corsa-e. Ces voitures, bien que déjà homologuées pour circuler sur les routes européennes, ne sont pas disponibles au Canada, bloquées par des exigences d’homologation supplémentaires.
Même les constructeurs présents sur les deux continents, comme Nissan ou Volkswagen, choisissent de ne pas importer leurs modèles compacts, préférant concentrer leurs efforts sur des véhicules plus volumineux — davantage en phase avec les goûts du marché canadien.
Un marché à potentiel sous-estimé ?
Malgré le goût bien établi des Canadiens pour les pick-up et gros SUV, certains experts estiment qu’un segment de marché pour les VE compacts existe bel et bien — notamment pour les citadins ou les familles cherchant un deuxième véhicule plus écologique.
Breton donne l’exemple de la Smart EV que sa femme conduit. Ce modèle, bien qu’idéal pour la ville, n’est plus commercialisé au Canada. En cas de remplacement, les options se limitent à une poignée de modèles, ce qui freine considérablement l’adoption chez les consommateurs à la recherche de solutions pratiques et économiques.
Un soutien populaire croissant
Un sondage réalisé par Clean Energy Canada en juin dernier appuie cette vision. Sur 2 585 Canadiens interrogés, 70 % se sont dits favorables à l’importation de véhicules électriques homologués en Europe, sans obligation de recertification. Seuls 10 % s’y sont opposés.
Plus encore, 53 % des répondants soutiennent un modèle similaire à celui de l’Union européenne, qui applique des tarifs ciblés allant jusqu’à 35 % sur les véhicules chinois, afin de protéger l’industrie locale tout en maintenant la diversité de l’offre.
Une opportunité géopolitique et commerciale
Faciliter l’importation des VE européens s’inscrit également dans un objectif plus large : diversifier les relations commerciales du Canada, notamment en renforçant les liens avec l’Union européenne. Dans ce contexte, une simplification du processus d’importation pourrait aussi être perçue comme un geste stratégique, en accord avec les ambitions du gouvernement fédéral.
Lever les barrières pour électrifier le parc auto
Si le Canada veut réellement accélérer sa transition énergétique, il devra revoir certaines de ses barrières réglementaires. Autoriser l’entrée des VE compacts européens, déjà testés et éprouvés, serait une mesure pragmatique. Cela permettrait d’offrir aux Canadiens un éventail plus large d’options abordables, tout en soutenant les objectifs climatiques et commerciaux du pays. Les consommateurs sont prêts. Il appartient maintenant aux décideurs de suivre.
Crédit illustration : Electricautonomy.ca.

« Il appelle à une reconnaissance mutuelle des normes de sécurité entre l’Europe et le Canada, afin d’accélérer l’arrivée de modèles plus abordables sur le marché nord-américain. »
Si c’est une reconnaissance mutuelle, ça voudrait aussi dire que les véhicules canadiens pourraient être importés plus facilement en Europe. Je ne connais pas le marché canadien mais vu d’ici il ressemble au marché US, ce n’est pas forcément le genre de véhicule qu’on utilise beaucoup chez nous (trop gros), mais ça pourrait faire quelques débouché quand même. En voiture un peu particulière canadienne, je ne connais que le Campagna T-Rex, qui n’existe peut-être même plus, mais ça pourrait être sympa d’en avoir quelques uns chez nous quand même. ^^
Ici on parle de petit VE, mais ça pourrait peut-être être utilisé pour des véhicules plus classique, ça ferait une débouchée pour d’autres modèles européens qui ne peuvent plus être vendus aux US à cause des droits de douanes, ou ça faciliterait ceux qui y sont déjà vendus (j’imagine que les BAM vendent déjà au Canada).
un nouveau débouché pour r5, id2, ec3, panda, 208, clio etc. ce serait mieux que ces chinoiseries qui ne rapportent rien au peuple chinois , mais seulement à xi le dictateur, qui à l’air bien empétré dans des problemes multiples( crise du logement, licenciments massifs, grogne du peuple, etc.) l’automobile chinoise pourrait s’écrouler tel un chateau de cartes.
Trump a réussi l’exploit de se mettre à dos le pays le plus proche des Etats Unis à tous les points de vue : le Canada. Et bon courage au prochain président pour les rabibocher!
Vive le Canada dans l’UE !
un nouveau débouché pour r5, id2, ec3, panda, 208, clio etc. ce serait mieux que ces chinoiseries qui ne rapportent rien au peuple chinois , mais seulement à xi le dictateur, qui à l’air bien empétré dans des problemes multiples( crise du logement, licenciments massifs, grogne du peuple, etc.) l’automobile chinoise pourrait s’écrouler tel un chateau de cartes.
👍
Le Canada devrait, avec la France, coopérer pour faire le SCAF.
Ils deviendraient peut-être des meilleurs partenaires que les Allemands, acheteurs de F-35.
C’est quoi un scaf?
Le système de combat aérien du futur (SCAF) le successeur du Rafale et du Eurofighter (en partie)
Enjeux ultra économiques e régalien sur nos indépendances technologique.
Ce n’est pas forcément HS vis-à-vis de la conception des VE dans le futur. (j’anticipe des réponses.)
@seb.
Il faut s’intéresser à l’histoire du programme canadien d’avion de combat, l’Avro Canada CF-105 Arrow de 1958.
C’est bien plus de l’histoire d’un programme d’avion abandonné sans suite.
C’est le résultat de l’écrasement de l’industrie US sur le concurrent Canadien qui commençait par les inquiéter.
C’était un peu leur Concorde.
Les Anglais, on eut aussi une histoire assez proche avec le BAC TSR-2 de 1964.
Si les Canadiens pouvaient se rapprocher de nous, européens, nous pourrions coopérer sur de nombreux programmes.