La refonte de l’Alliance Renault-Nissan débute

Pour cela, cela doit passer par un rééquilibrage des participations. Jusqu’à présent, Renault détenait 43,4% de Nissan, quand Nissan détenait 15% de Renault. Un jeu de la barbichette un peu trop déséquilibré pour Nissan qui veut faire jeu égal avec Renault. Ou quand la filiale dicte sa loi à la maison mère. 28,4% avaient été transférés récemment à une fiducie française, actant, de fait, une détention à part égale entre Renault et Nissan, à hauteur de 15% chacun dans l’autre.

Renault a donc commencé à « monétiser » sa participation dans Nissan. Ce sont 5% qui ont été vendus. Selon Renault ces 211 000 000 actions ont été cédées à Nissan contre 764 millions d’euros. Ces actions seront annulées le 15 décembre 2023 et non remises en vente ou conservées. Renault explique aussi le montage financier de cette cession. Renault attend une moins-value de cession de 1,5 milliard d’euros qui sera réduite finalement à 1 milliard environ.

Les 764 millions récupérés seront affectés aux « investissements financiers réalisés par Renault Group en 2023 ainsi que ceux prévus en 2024 ». Cela ne change évidemment pas la marge opérationnelle et n’a pas d’influence fiscale matérielle.

En annulant les actions rachetées, Nissan fait bouger les pourcentages de détention des actions (effet relutif sur la détention du capital). Ainsi, Renault remonte à 15,79% après cette opération. Selon l’accord entre Renault et Nissan, Renault n’aura pas à céder les 0,79% du capital de Nissan. Les droits de vote sont plafonnés à 15%, même si le capital dépasse cette portion. La fiducie aura encore 24,63% de Nissan à « monétiser ».

Notre avis, par leblogauto.com

Difficile de continuer comme si de rien était entre Renault et Nissan après les dernières années tourmentées passées. La « filiale-partenaire » de Renault s’est tellement débattu qu’il a bien fallu se rendre à l’évidence qu’il fallait rééquilibrer l’alliance et en faire un « vrai » partenariat. Sauf que face aux investissements colossaux du VE et autres, Renault se tourne vers d’autres partenaires, ne pouvant pas vraiment compter sur une alliance qui ne sort pas renforcée de ces mois compliqués.

Sans jouer les ‘Madame Soleil », on peut penser qu’au fil des années, cette alliance va continuer de se détricoter et finir comme DaimlerChrysler par exemple. Chacun de son côté.

(15 commentaires)

  1. Nissan aura beaucoup perdu dans cette alliance ..style image et surtout fiabilité..il est temps de reprendre son indépendance maintenant ou de s’associer avec ses compatriotes nippons.

    1. C’est sur que le style Nissan d’avant Renault c’était autre chose; j’hésite entre la fadissime Primera 98, la fadissimissime Almera 98 et la quelconquissime Micra 98. A côté de ces merveilles, c’est sur que 10 ans plus tard le Juke, le Navara ou le Murano n’ont qu’à bien se tenir niveau style…. Bon et sinon, la moquette c’est pas bien hein… 😀
      Pour le reste en effet cette alliance n’a pas eu que du bon niveau fiabilité et image, surtout sur 2000/2018, c’est un euphémisme 😉

        1. Moi aussi, j’aime bien GTR ou 370Z mais pour faire vivre un groupe comme Nissan il faut des Micra, Juke, Qashqai et cie pour financer quelques sportives.

  2. Bancal depuis le début, synergies quasi ridicules, japonais qui n’aiment pas que l’on mette un pied chez eux. VW/Suzuki ou Ford/Mazda : échec dans les 2 cas : raisons diverses mais échec final.
    Que Renault dégage de cette alliance maudite mais le problème est qu’il y a besoin d’alliance, c’est obligé à cette époque. Ne reste donc, hors chinois, que Ford, GM ou le moribond Tata/JLR, les allemands si on aime se faire bouffer à termes. C’est trop de temps perdu et c’est maintenant un peu tard. Renault est petit, dramatiquement petit sur la scène internationale.
    Entre les 2 Carlos, le plus malin était celui qui a quitté Renault et non celui qui bronze au Liban.

  3. Une chose est sûre, les dirigeants de Nissan ont enfin obtenu ce pour quoi ils se battent depuis rang d’années.
    Je suis d’accord avec Manu34, ce n’est pas les salariés qu’il fallait virer (l’alliance a été faite au prix d’un gros plan social) mais tous les incapables à la tête de la marque.
    Maintenant, je garde l’espoir que les dirigeants japonais actuels soient un peu moins débiles et incompétents que leurs prédécesseurs.
    Quand je vois l’évolution chez Toyota, qui a toujours des sportives dans sa gamme et qui a enfin compris que la Prius ne devait pas forcément être moche, ou le redressement spectaculaire de la branche moto Suzuki (c’est pas compliqué, jusqu’à l’année dernière, on s’attendait à la voir disparaître), j’y vois un changement de mentalité salutaire des dirigeants.
    Reste à voir comment Nissan va évoluer dans les années à venir, en concrétisant le bien fondé du retour à l’indépendance.

  4. Hors des histoires de gros sous et de la vision (l’ego?) du top management…
    Mon expérience professionnelle m’a appris que la culture de travail japonaise est très particulière. Après 30 ans à collaborer au sein d’un même groupe tout n’est pas encore fluide. Ca demande un vrai apprentissage et pas mal de flexibilité d’esprit. J’ai également appris que les grandes sociétés françaises sont souvent plutôt rigides et fort hiérarchisées. La combinaison des deux n’est pas évidente et va demander une réelle volonté et de gros efforts pour amener une plus-value.

  5. L’alliance était vouée à l’échec, Nissan a toujours freiné des 4 fers, par exemple fusionner les concessions/garages aurait permis d’énormes synergies. C’est aberrant quand on sait que nombre de moteurs étaient communs aux 2 marques. Ce qui n’empêchait pas à la plupart des gens de penser que les Nissan étaient plus fiables…
    Renault n’a pas non plus profité de la position de Nissan aux USA, 2e marché mondial. Il a par contre profité financièrement du redressement de Nissan mais on ne peut pas s’empêcher de penser que c’est un gâchis quand on voit la complémentarité des 2 groupes en termes de marchés et de véhicules (même si c’est moins le cas aujourd’hui).

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