En Autriche, on croit à l’hydrogène pour la compétition

C’est le cas de la société autrichienne AVL Racetech, proche de Red Bull Racing. Cette dernière a présenté un prototype de moteur de course générant 410 chevaux d’un moteur de 2 litres de cylindrée, turbocompressé. Car, ici, l’hydrogène n’est pas utilisé dans une coûteuse pile-à-combustible pour générer de l’électricité (comme le projet Mission H24 de l’ACO), mais directement brûlé dans des chambres de combustion, comme on le fait avec les carburants classiques.

Le but d’AVL est de faire un moteur « zéro émission » pour un sport motorisé plus « sustenable » (durable). Ce moteur a déjà pas mal d’heures de calcul derrière lui avant sa mise en prototypage. Puis il a été mis sur le banc pour tester sa puissance réelle. 205 chevaux au litre, c’est un bon chiffre qui est en ligne avec les simulations préliminaires. Mais, ce n’est qu’un début pour un moteur sportif. Il va devoir aller plus haut, tout en prouvant sa fiabilité.

Une piste pour un sport automobile plus durable

Comme avec les moteurs thermiques à essence, AVL a dû mettre en place plus qu’une simple combustion. En effet, l’hydrogène a des propriétés qui font que les moteurs à combustion de H2 sont souvent cantonnés à de « faibles » rapports puissance/cylindrée. Ici, AVL utilise une injection type PFI d’eau (l’injecteur est hors de la chambre de combustion sur l’admission d’air). Cette injection d’eau permet de limiter certains phénomènes parasites de la combustion d’hydrogène comme un allumage automatique précoce.

Le moteur donne sa puissance maximale à 6500 tours/minute et génère 500 Nm de couple entre 3000 et 4000 tours/minute. Il fonctionne en mélange pauvre et AVL a développé une soupape de décharge du turbo spécifique pour maintenir ce mélange.

La prochaine étape de ce développement sera d’installer le moteur dans une voiture de course et sans doute de limer le bitume. C’est une piste pour un sport automobile plus propre, à condition de produire le H2 de façon renouvelable, et sur place. Une autre piste, poursuivie pour le moment par la FIA, c’est le carburant de synthèse. Ces « e-fuel » sont des carburants liquides comme ceux issus des ressources fossiles. Ces carburants sont plus chers à produire que leur équivalent pétrole (6 à 10 fois plus chers) mais présentent tous les avantages des carburants liquides : ils sont stables à température ambiante et peuvent être facilement stockés.

(16 commentaires)

  1. C’est délirant, on parle de sport automobile ! En quoi ça doit être durable, à part pour faire plaisir à des tarés d’écolos électeurs ??
    Qui est capable de me donner le niveau de pollution de toutes les compétitions auto et moto à travers le globe ? C’est certainement beaucoup, beaucoup moins que la pollution générée par le déplacement des fans de football dans les stades tout les w-e.
    On a déjà vu les dégâts du politiquement correct en WEC avec la suppression des cabines de chauffe des pneus, et des Hypercar qui étaient comme sur de la glace avec des pneus froids à Spa cette année, c’était ridicule, dangereux et ça s’est terminé avec une Ferrari dans un mur.
    Et pendant ce temps-là, on continue à balancer du glyphosate dans le sol et les nappes phréatiques.
    Il y a un moment, il va falloir arrêter d’être con, non ?

    1. @Achille Talon :
      « C’est certainement beaucoup, beaucoup moins que la pollution générée par le déplacement des fans de football » >> On appelle cela du relativisme (ou en bon franglais du whataboutisme) qui consiste à montrer le voisin pour justifier de ne rien faire (ou autre sujet).

      Le sport automobile ou moto déplace beaucoup de monde aussi en plus de parcourir le globe, en avion cargo très souvent.

      Le principe n’est pas de l’arrêter, mais de diminuer son empreinte. Déjà, il y a largement plus de recyclage des déchets qu’avant. Mais le carburant est un poste « simple » à effacer de l’ardoise que ce soit en e-fuel ou autre comme ici en H2+combustion.
      Ce n’est pas parce que le foot a une dette globale plus importante qu’il ne faut rien faire pour le sport motorisé.

      Pour les cabines de chauffe des pneus, cela n’a pas grand-chose à voir. C’est surtout pour faire justement que les protos soient « sur des oeufs » et que les changements de pneus retrouvent un peu de l’aléa qu’ils ont perdu. Comme en F1 où on a cherché à ralentir les changements et qu’il a fallu un an à peine aux équipes de mécanos pour retourner sous les 2 secondes d’arrêt (malgré un système d’alarme de chaque pistolet passé en manuel).

      Le relativisme c’est bon pour ne rien faire. Comme on « balance du glyphosate » (aucune étude scientifique n’a démontré une réelle dangerosité aux doses et aux méthodes préconisées NDLA) il ne faut rien changer au sport auto.
      Pas la bonne méthode….mon voisin crame ses déchets verts dans son jardin, cela ne m’autorise pas à le faire, ou à faire pire 😉

      Le sport auto n’a eu de cesse de se réinventer…laissons-le le faire de nouveau.

      1. Montrer le voisin, c’est un très gros voisin tout de même. Des matchs par milliers à travers l’Europe tout les w-e, c’est pas polluant ?
        Montrer le voisin, c’est exprimer le souhait qu’on s’occupe d’abord des gros pollueurs, pas des marginaux.
        Les cabines de chauffe des pneus ont été supprimé pour diminuer l’impact environnemental en WEC, pas pour faire du spectacle avec des protos en pneus froids.
        Tout ça pour dire qu’il y a des problèmes environnementaux éminemment plus graves et importants que de s’occuper de la compétition auto.
        Et quand j’écris qu’il faut arrêter d’être con, ça signifie qu’il faut arrêter d’être hypocrite et de faire de l’écologie de bistrot à tour de bras, plutôt que de s’occuper des vrais problèmes.
        Quand au glyphosate, affirmer qu’on ne sait pas trop si c’est polluant après l’affaire des Monsanto papers de 2017, c’est audacieux !

        1. https://efsa.onlinelibrary.wiley.com/doi/epdf/10.2903/j.efsa.2023.8164

          https://www.efsa.europa.eu/sites/default/files/2023-08/glyphosate-factsheet-fr.pdf

          « L’évaluation de l’impact du glyphosate sur la santé humaine, la santé animale et l’environnement n’a pas identifié de domaine de préoccupation critique ».

          Pour la toxicité, l’EFSA ne pointe qu’un risque élevé à long terme pour l’exposition. Et donc cela ne concerne que les pros qui l’utilisent et doivent évidemment porter les protections prévus.

          Audacieux ? Vraiment ? L’EFSA s’appuie sur 2400 études…

          Sinon l’ECHA ? https://echa.europa.eu/fr/registry-of-clh-intentions-until-outcome/-/dislist/details/0b0236e185e41a77

          Bref…nous ne sommes pas aux USA avec des jurés populaires qui ne comprennent rien à la chimie (d’ailleurs Bayer a gagné 9 procès et perdu 3….ah….).

          « Montrer le voisin, c’est un très gros voisin tout de même. » >> C’est exactement le principe du relatisime 😉
          « oh regardez la Chine est pire que nous donc ça ne sert à rien de vouloir baisser notre pollution ».

          1. Je comprend la rhétorique que vous souhaitez utiliser pour expliquer que vous avez raison et qu’il a tort. Mais je pense que vous allez un peu loin dans la défense de l’utilisation du glyphosate. Devenez-vous le défenseur du glyphosate par conviction ou par nécessité de démonstration ? Je tiens déjà a vous rappeler que vos écris resteront, lorsque de prochaines évaluations des risque sortiront. La dernière étude de l’Inserm de 2021 est en opposition avec les précédentes études. Je vous rappelle que dans ce genre de sujets, nombres d’études sont payées et télécommandées par les industriels qui sont impactées par l’arrêt des ventes. Leur but est d’être nombreuses et de noyer les résultats contradictoires sous leurs nombre. De plus la science et la médecine réévaluent en permanence d’anciennes études et invalident leur résultats. Sur combien d’études se sont appuyés les climato-sceptiques avant que ces études disparaissent complètement du champ de recherche quelques années plus tard.
            Seul les années trancheront. Combien de dizaines d’années pour reconnaitre les dangers de l’amiante, et combien de bâtiments, écoles exposent toujours leurs usagers par manque de moyens finnanciers. J’espère donc que vous n’utilisiez qu’une posture pour essayer de mettre en défaut son raisonnement. ?

          2. Et puis quand même, oser présenter l’EFSA comme organisme de référence, j’ai même cru à une blague 2ème degré. ?

          3. Amusant c’est l’un des organisme de référence (éthymologie du terme) sur lequel s’appuie l’Europe pour peolonger l’autorisation pour 10 ans.

            Mais on peut.aussi rejeter toute science sous prétexte que oeut être demain une étude prouvera le contraire….en attendant les études ne le prouve’t pas visiblement. Donc on fait quoi ?
            Apres je peux aussi ne olus interagir vus que cela dérange qua’d je source mes dire. Soit faisons comme cela.

          4. L’EFSA prète donc à blague…intéressant.

            Bref sortez toutes les contrevérités de la Terre et avis non sourcés, vous avez gagné, je ne suis pas prof. Débrouillez vous.

  2. Intéressant cette injection d’eau pour la combustion. Il faut que je cherche si les produits de combustion sont aussi « vert ». Comme il y a toujours de l’azote dans l’air, je suppose qu’il y a aussi des NOx ici.

  3. « Et si le futur du sport motorisé passait par l’hydrogène. » Mort de rire !!
    Et pourquoi pas le méthane du cul des vaches !!
    Tiens une marotte donc aucun arabe du pétrole parle !!
    Éoliennes (au coin de chaque dune) et solaire partout !
    Jaber est un p(r)ince sans rire !!

  4. Ah donc vous étiez vraiment sérieux. Je vous lis depuis longtemps, et je suis très surpris. Déjà , ne vous fâchez pas, j’étais d’accord sur le fond de votre propos mais assez surpris de votre position sur le glyphosate. Je pensais vraiment que vous utilisiez exprès cette posture pour choquer. Pour ce qui est de cette agence, renseignez-vous à l’occasion et vous découvrirez rapidement beaucoup de choses. Pour être sérieuse, il faudrait déjà qu’elle finance elle même les études plutôt que reprendre celles des industriels. Le fait d’avoir de belles initiales, ou d’être reconnue par un état ou l’europe n’est pas gage d’impartialité. Je ne citerais que l’Afssaps ou l’ANSM et tous les conflits d’interêts liés. Je vous laisse vous faire votre opinion à l’occasion, nous sommes de toutes façon bien éloigné des sujets automobiles. N’en parlons plus, après tout, c’est votre blog, libre à vous d’y écrire ce que vous voulez. Keep smile.

  5. Pas très vert comme solution, quand on sait le rendement de production d’H2 à partir d’électricité et le rendement minable de la combustion du H2.
    ce serait tellement plus « vert » de faire un moteur de course qui fonctionne à l’éthanol qui a un pouvoir calorifique pratiquement identique à l’essence, et ne nécessite pas un réservoir à 700 bar.
    l’éthanol c’est vert, c’est propre, ca marche déjà très bien

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