Comment Seres et Huawei ont propulsé Aito au sommet du luxe automobile chinois

Seres et Huawei dominent le marché du luxe en Chine avec Aito, surpassant Audi, BMW et Mercedes grâce à une stratégie audacieuse et technologique.

L’ascension fulgurante d’Aito : une révolution dans l’automobile de luxe chinoise

En moins de quatre ans, Seres, anciennement connu sous le nom de DFSK Motor, a métamorphosé son image. Passant de la fabrication de minivans bon marché à une percée impressionnante sur le segment du luxe, l’entreprise chinoise, en partenariat avec Huawei Technologies, a donné naissance à Aito, une marque de SUV électriques et hybrides haut de gamme qui défie désormais les géants traditionnels comme BMW, Mercedes-Benz et Audi.

Une stratégie gagnante avec Huawei

Le tournant stratégique est amorcé en 2021 avec l’alliance entre Seres et Huawei, qui débouche sur le lancement d’Aito. Ce partenariat exploite le savoir-faire automobile de Seres et l’expertise technologique de Huawei, notamment avec l’intégration du système HarmonyOS dans les modèles Aito. Cette synergie unique a su capter l’attention d’un public chinois de plus en plus friand de technologie et de luxe local.

Le modèle phare Aito M9, un SUV spacieux et ultra connecté, a été déterminant. Lancé fin 2023, il a rapidement conquis le marché avec 151 000 unités livrées en quelques mois seulement, selon le cabinet ThinkerCar. Proposé à partir de 509 800 yuans, il offre des fonctionnalités haut de gamme : triple écran, réfrigérateur à double zone, éclairage ambiant sophistiqué, et bien plus.

Des ventes spectaculaires… mais des vents contraires

En 2024, Seres a vendu 427 000 véhicules, triplant ses ventes en trois ans. Sa valorisation boursière a bondi de 120 %. Le M9 a propulsé Aito au rang de marque la plus vendue en Chine dans la catégorie des véhicules à plus de 500 000 yuans, un segment traditionnellement dominé par les marques allemandes.

Cependant, cette success story connaît quelques turbulences. Le marché chinois du luxe a chuté de 23 % en 2024, victime du ralentissement économique et de la baisse de confiance des consommateurs. Dans ce contexte, les ventes de Seres ont reculé de 42 % au premier trimestre, et des concurrents comme Mercedes et BMW ont repris l’avantage en janvier-février.

Guerre des prix et menace de cannibalisation

Pour rester compétitif, Aito a dû baisser les prix de ses modèles 2025 de 10 000 à 20 000 yuans, illustrant l’intensité de la guerre des prix sur le marché des véhicules électriques chinois. Parallèlement, Huawei multiplie les partenariats avec d’autres constructeurs comme Chery (projet Luxeed) ou BAIC (projet Stelato), tous ciblant le segment premium. Cette stratégie suscite des inquiétudes autour de la cannibalisation des marques et de la dilution de l’identité de chacune.

Un pari technologique sur le long terme

Malgré les obstacles, Huawei et Seres restent déterminés. Richard Yu, en charge du pôle automobile chez Huawei, insiste sur la vision à long terme : « Nous persisterons. Chaque marque que nous lançons avec nos partenaires est destinée à réussir. » Ce positionnement s’inscrit dans la volonté de créer une alternative technologique crédible aux constructeurs historiques, à l’image de ce que Tesla a accompli.

Une transformation du luxe à la chinoise

L’émergence d’Aito symbolise la redéfinition du luxe automobile en Chine. Fini le temps où seul le badge importé comptait : désormais, la technologie, le confort et l’expérience utilisateur sont au cœur des attentes. Seres et Huawei ont su répondre à cette demande croissante avec une précision redoutable, démontrant que même les constructeurs les plus modestes peuvent bousculer l’ordre établi.

Notre avis par leblogauto.com

En réinventant leur positionnement avec Aito, Seres et Huawei ont réussi un exploit industriel et commercial, transformant un acteur marginal en leader du luxe automobile en Chine. Reste à savoir si cette domination peut durer face à la volatilité du marché, la pression des prix, et une concurrence internationale de plus en plus agressive. Une chose est sûre : le luxe automobile chinois a changé de visage.

Source et crédit graphique : Bloomberg.

Crédit illustration : Aito.

(5 commentaires)

  1. Les chiffres de vente de Aito ont ils été vérifiés ?
    De toute façon, il est bien connu que les clients du secteur du luxe sont très exigeants ; beaucoup de marques s’y sont frotté et peu y ont réussi.
    Lexus, Infiniti, Acura, Genesis font toujours de la figuration par rapport à Audi, BMW et Mercedes. Le logo est très important car c’est une garantie de savoir faire.
    Les riches Chinois sont comme les autres : ils achètent aussi de l’immatériel.

    1. Il faut arrêter de minimiser la puissance des Chinois @panama
      … à chaque fois, les faits vous donnent tort !
      Même si les Chinois sont des manipulateurs de chiffres… ils finissent par gagner de toute façons.
      S’imaginer que les Chinois ne concourrons qu’eux Dacia… Est une erreur, les BAM ne sont pas à l’abri, comme Tesla et même les Porsche, RR, etc.

      Ce n’est pas être pro-Chinois de dire cela… C’est d’être lucide…
      Sur ce point-là, la façon de faire de Trump est excellente !

      1. @SGL : on s’est extasié sur les chiffres de ventes de la nouvelle Xiaomi : chiffres bidonnés, on parle de deux fois moins de ventes qu’annoncés tout de même !
        Attention je ne dis pas que Aito (!) ne vend pas, (je dis que les chiffres sont à vérifier (à valider) et je dis que les riches achèteront toujours l’original plutôt que la copie.

        1. Oui vous avez raison … sur le marché chinois les chiffres sont un bidonnés voir trafiqués. Tesla n’y est pas étranger puisque la marque comptabilise les autos qu’il fabrique et non pas celles qu’il vend en Chine. Comprenez que les autos exportées en Europe sont sûrement comptabilisées. En tant que la Chine est opaque … c’est difficile à vérifier.

        2. @Panama, Xiaomi est un novice dans la VE… Tuez-le, et 10 entreprises chinoises prendront sa place.
          Tout le monde sait que les Chinois mentent sur les chiffres, après cela n’empêche pas qu’ils progressent extrêmement vite.

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