Uber prévoit de déployer des robotaxis dans plus de 10 marchés d’ici 2026, misant sur la conduite autonome et des partenariats industriels.
Uber Technologies Inc. entend renforcer fortement sa présence dans le secteur de la conduite autonome. Le groupe américain prévoit de proposer des services de robotaxis dans plus de dix marchés d’ici la fin de l’année prochaine, selon les déclarations de son directeur général, Dara Khosrowshahi. Cette stratégie s’inscrit dans l’ambition d’Uber de devenir un acteur central d’une industrie du transport autonome qu’il estime pouvoir atteindre, à terme, une valeur d’au moins 1 000 milliards de dollars.
Déjà actif sur plusieurs marchés, le service de robotaxis d’Uber fonctionne actuellement aux États-Unis et au Moyen-Orient. L’entreprise examine désormais de nouvelles zones de déploiement, notamment en Asie, où les discussions sont qualifiées d’avancées par sa direction. Parmi les pays cités figurent Hong Kong et le Japon, deux marchés réputés pour leur densité urbaine, leurs infrastructures de transport développées et leur intérêt pour les nouvelles technologies automobiles.
Une expansion internationale progressive
Lors d’une interview accordée à Bloomberg Television à Hong Kong, Dara Khosrowshahi a indiqué que l’expansion géographique d’Uber dans les véhicules autonomes se fera de manière progressive et ciblée. L’objectif est de s’implanter dans des marchés disposant déjà de cadres réglementaires clairs pour la circulation des voitures autonomes. Pour le dirigeant, cet aspect est déterminant dans le succès des services de mobilité sans chauffeur.
Les robotaxis représentent l’un des six domaines clés identifiés récemment par la direction d’Uber pour soutenir sa croissance future. Le groupe estime que le marché du transport autonome sera suffisamment vaste pour accueillir plusieurs acteurs, qu’il s’agisse de plateformes de covoiturage, de constructeurs automobiles ou de spécialistes des technologies de conduite autonome. Dans ce contexte concurrentiel, Uber mise sur son rôle de plateforme, capable de connecter les utilisateurs à différents types de véhicules, qu’ils soient conduits par des chauffeurs humains ou par des systèmes automatisés.
La technologie et la réglementation au cœur du projet
Dara Khosrowshahi s’est montré confiant quant à la maturité progressive des technologies de conduite autonome. Selon lui, les systèmes automatisés atteignent un niveau de fiabilité permettant d’envisager leur déploiement dans les grandes métropoles mondiales. Il souligne notamment l’avantage théorique du « conducteur robot », qui ne se fatigue pas et n’est pas sujet aux distractions humaines.
Cependant, la technologie seule ne suffit pas. Le dirigeant insiste sur la nécessité d’un cadre réglementaire solide pour accompagner l’introduction des robotaxis sur la voie publique. La mise en place de règles claires concernant la sécurité routière, la responsabilité et l’exploitation commerciale des véhicules autonomes est perçue comme une condition préalable à toute expansion à grande échelle.
Des partenariats industriels structurants
Pour soutenir sa stratégie, Uber a investi des centaines de millions de dollars dans des entreprises spécialisées dans les véhicules autonomes. L’objectif est de se positionner comme une plateforme incontournable pour le transport, indépendamment du type de motorisation ou du niveau d’autonomie des véhicules utilisés.
Le mois dernier, Uber a annoncé le lancement prochain de trajets sans chauffeur à Abu Dhabi, en s’appuyant sur les véhicules autonomes de WeRide Inc. Cette initiative marque une étape supplémentaire dans le déploiement opérationnel des robotaxis au Moyen-Orient.
En juillet, Uber a également dévoilé un partenariat pluriannuel avec Baidu Inc. Ce plan prévoit l’intégration de robotaxis sur la plateforme Uber dans plusieurs marchés situés hors des États-Unis et de la Chine continentale. Les véhicules autonomes du service Apollo Go de Baidu doivent ainsi être accessibles via l’application Uber en Asie et au Moyen-Orient. À ce jour, Apollo Go a déjà assuré des millions de trajets publics dans plus d’une douzaine de villes à travers le monde.
Plus récemment, Uber s’est associé au constructeur de voitures électriques Lucid Group Inc. et à la startup Nuro Inc., spécialisée dans la technologie de conduite autonome. Ce partenariat vise le déploiement d’au moins 20 000 robotaxis sur une période de six ans, confirmant l’ampleur des investissements engagés par le groupe dans la mobilité autonome.
Enfin, Dara Khosrowshahi a indiqué qu’Uber disposait de ressources financières importantes pour soutenir ces projets, affirmant que l’entreprise avait « beaucoup de capital » à consacrer aux domaines de croissance.
Notre avis, par leblogauto.com
La stratégie d’Uber repose clairement sur une montée en puissance progressive des robotaxis via des partenariats technologiques plutôt que sur un développement interne exclusif. Le choix de marchés disposant de cadres réglementaires établis apparaît cohérent face aux enjeux de sécurité et d’acceptation publique. En misant sur des acteurs reconnus de la conduite autonome et sur son rôle de plateforme, Uber cherche à s’imposer comme un intermédiaire clé de la mobilité du futur. Cette approche pourrait lui permettre de rester central dans l’écosystème automobile, même à l’ère des véhicules sans conducteur.
Crédit illustration : Apollogo.
