Volkswagen confirme des arrêts de production planifiés pour la Golf et le Tiguan, sans lien avec la pénurie de puces Nexperia.
Volkswagen planifie des arrêts de production, sans rapport avec la crise Nexperia
Le constructeur allemand Volkswagen (VW) a annoncé la suspension temporaire de la production de deux de ses modèles phares, la Golf et le Tiguan, tout en affirmant que cette mesure n’a aucun lien avec la pénurie de semi-conducteurs causée par le conflit autour du fabricant de puces Nexperia.
Selon un porte-parole de Volkswagen, ces pauses de production étaient « planifiées de longue date » dans le but de gérer les stocks de véhicules, et leur calendrier coïncide avec les vacances d’automne. Le constructeur insiste sur le caractère anticipé et stratégique de cette décision, qui s’inscrit dans une logique de pilotage industriel visant à ajuster les volumes de production à la demande du marché.
Cette précision intervient après que le quotidien allemand Bild a rapporté que les arrêts de chaîne seraient liés à un différend autour de Nexperia, acteur majeur du secteur des puces électroniques. Ces informations ont été qualifiées d’« inexactes » par Volkswagen, qui dément tout lien entre sa gestion interne des cadences et le conflit technologique opposant les Pays-Bas et la Chine.
Le constructeur de Wolfsburg, l’un des plus importants groupes automobiles mondiaux, reste particulièrement vigilant face aux risques pesant sur la chaîne d’approvisionnement électronique, mais assure que les opérations industrielles en Allemagne ne sont pas affectées à ce stade par les tensions internationales.
Le conflit autour de Nexperia pèse sur l’industrie automobile mondiale
Le contexte international explique la prudence des constructeurs automobiles. Le fabricant néerlandais de semi-conducteurs Nexperia, propriété du groupe chinois Wingtech, se trouve au cœur d’un bras de fer géopolitique qui alimente les inquiétudes du secteur.
Le 30 septembre, le gouvernement néerlandais a pris le contrôle de Nexperia, invoquant des préoccupations liées à la propriété intellectuelle et à la sécurité nationale. En réaction, la Chine a interdit l’exportation des produits finis de l’entreprise, bloquant de fait la circulation de composants essentiels pour de nombreux secteurs, dont l’automobile.
Cette décision s’ajoute à une série de restrictions technologiques croisées entre Pékin et les capitales occidentales, qui impactent directement la production mondiale de véhicules. Les semi-conducteurs, indispensables aux systèmes électroniques embarqués (gestion moteur, aide à la conduite, connectivité, sécurité), sont devenus un maillon critique des chaînes d’approvisionnement automobiles.
Depuis la crise des puces de 2021, qui avait provoqué des arrêts d’usines et des retards de livraison massifs, les constructeurs ont cherché à diversifier leurs sources d’approvisionnement et à renforcer leur résilience industrielle. Toutefois, le rôle central de la Chine et la complexité du marché mondial des semi-conducteurs rendent cette indépendance difficile à atteindre.
Dans ce contexte, toute perturbation majeure concernant un acteur stratégique comme Nexperia peut potentiellement avoir des effets en cascade sur les lignes de production des grands constructeurs, notamment européens. Cependant, Volkswagen, conscient des craintes suscitées, a tenu à clarifier sa position pour éviter toute confusion entre sa propre gestion interne des flux et les tensions d’ordre géopolitique.
Les pauses de production annoncées concernent les modèles Golf et Tiguan, produits sur des sites clés du groupe en Allemagne. Ces véhicules, qui figurent parmi les plus vendus du catalogue Volkswagen, constituent un pilier économique pour la marque. Le constructeur indique que ces interruptions sont temporaires et prévues, et qu’elles s’inscrivent dans un calendrier industriel planifié pour ajuster les niveaux de stocks aux cycles de demande.
Ce type d’ajustement n’est pas inhabituel : il permet de maîtriser les coûts logistiques, d’optimiser la rotation des stocks, et de préparer les nouvelles phases de production. Volkswagen souligne qu’il ne s’agit en aucun cas d’une réaction d’urgence face à une pénurie de composants.
En toile de fond, cette affaire illustre toutefois la vulnérabilité persistante de l’industrie automobile aux tensions sur les chaînes d’approvisionnement technologiques. Les puces électroniques, produites par un nombre restreint d’acteurs mondiaux, représentent un enjeu stratégique aussi bien industriel que politique. Le cas Nexperia démontre à quel point la gouvernance des technologies clés peut devenir un levier d’influence internationale, avec des conséquences directes sur la production automobile.
Pour les constructeurs comme Volkswagen, l’objectif est désormais de préserver la continuité opérationnelle tout en surveillant l’évolution du conflit entre La Haye et Pékin. Si la situation venait à s’aggraver, les répercussions pourraient être ressenties dans l’ensemble du secteur, touchant aussi bien la production des véhicules thermiques que celle des voitures électriques. Mais pour l’heure, le groupe allemand réaffirme que ses sites restent pleinement opérationnels, et que les arrêts prévus ne sont qu’une étape logistique planifiée.
Notre avis, par leblogauto.com
La clarification apportée par Volkswagen confirme une maîtrise des opérations industrielles face à un contexte international tendu. L’entreprise anticipe ses ajustements sans céder à la panique liée aux tensions sur les semi-conducteurs. Néanmoins, la crise autour de Nexperia met en lumière la dépendance structurelle du secteur automobile aux puces électroniques et aux chaînes d’approvisionnement mondiales. Même si Volkswagen affirme ne pas être impacté à ce stade, la vigilance reste de mise pour l’ensemble de l’industrie européenne.
Crédit illustration : VW.

Je doute que les clients VW ayant passé commande d’une Golf il y a 8, 9,10 mois, voir plus d’un an en concession, sans nouveau délai annoncé, vont comprendre cet arrêt de production pour s’ajuster à la « demande » …