Ferrari « Elettrica » : les détails techniques sont connus

Ferrari

On a beau vouloir repousser l’échéance – et Ferrari l’a déjà fait, face à une demande atone ! – cela va bel et bien arriver : une Ferrari électrique apparaîtra dans la gamme en 2026. Cette perspective, autant scrutée que redoutée, prend un peu plus forme depuis la Journée des marchés financiers du 9 octobre 2025, au cours de laquelle le constructeur de Maranello a dévoilé les premiers détails

Le constructeur Émilien fait également un pas important vers son avenir, car il est prévu, sur les quatre prochaines années, que l’offre de produits sera composée de 40 % de moteurs thermiques,  40 %  d’options hybrides et 20 % entièrement électriques . « La Ferrari électrique n’est pas destinée à être une alternative, mais plutôt un complément à notre gamme », a déclaré le PDG  Benedetto Vigna  lors de la Journée des marchés financiers du 9 octobre 2025. « C’est la meilleure décision que nous pouvions prendre. Elle démontre notre capacité à maîtriser de multiples technologies et à créer des produits uniques. Elle nous aidera à élargir notre clientèle. ».

De la puissance, ça c’est sûr !

Pour l’instant, impossible de se faire une idée du design de cette « elettrica », dont le nom définitif n’est pas encore connu. Tout juste sait-on que l’esthétique a été pensée en collaboration avec John Ive, designer connu pour ses créations Apple. De là à craindre un style très épuré et aseptisé, il n’y a qu’un pas. Espérons que non…

Les spécifications techniques sont connues dans les grandes lignes pour cette Ferrari qui se veut « familiale »: une batterie de 122 kWh, jusqu’à 1 128 ch délivrés par quatre moteurs à flux radial. Sur un empattement de 2,96 m, compris entre la 12 Cilindri (2,70 m) et la Purosangue (3,02 m), la masse sera de quelques 2300 kg, ce qui est plutôt raisonnable vu l’énorme batterie. L’auto aura 4 roues directrices et une suspension active de nouvelle génération, basée sur celles de la F80, afin de donner une grande agilité. On retiendra surtout qu’à l’exception des cellules de la batterie, qui viennent du fabricant coréen SK, tout a été conçu, développé, et fabriqué par Ferrari. Notamment les rotors, qui fourniront un régime maximal de 30 000 tr/mn pour l’avant et 25000 tr/min à l’arrière.

Ferrari promet enfin une tension 800V et une puissance de recharge en crête jusqu’à 350 Kw. En pleine accélération, l’essieu avant peut fournir jusqu’à 3.500 Nm aux roues tandis que le couple arrière maximal atteint le chiffre de 8.000 Nm en mode Performance Launch.

Le sujet tabou des vocalises…

Un gros sujet, c’est évidemment le son. Malgré des performances similaires (le 0 à 100 km/h s’abat en 2,5 secondes ), cette dernière offrira une sonorité bien différente des V8 et V12 auxquels nous sommes habitués, car le choix qui a été pris est de ne pas reproduire artificiellement le timbre d’un moteur à combustion interne. Dès le début, à Maranello, l’accent a été mis sur l’authenticité et la valorisation des caractéristiques uniques garanties par le groupe motopropulseur utilisé, sans recourir aux artifices d’un générateur numérique.

En particulier, c’est l’accéléromètre installé sur l’essieu arrière,  en un point très rigide du moulage de l’onduleur,  qui capte les fréquences générées par le groupe motopropulseur lui-même. Le son capté directement par l’essieu traverse le métal sous forme de vibrations solides. Le son sera pur mais variable selon le type de conduite et le trajet. En conduite normale, la voiture privilégiera le silence pour améliorer le confort acoustique, notamment à l’intérieur, tandis qu’à l’accélération, le son, lui aussi produit directement par l’essieu , augmentera progressivement

L’accélération aura un son spécifique, tout comme les « changements de vitesse ». Dans le souci d’optimiser la connexion entre la voiture et le conducteur, l’Elettrica sera équipée de palettes au volant. Celle de droite ajuste le couple et celle de gauche gère la régénération du freinage pour permettre un contrôle fin du comportement dynamique .

Croisée des chemins

Cette première Ferrari électrique sera produite au sein du nouveau E – Building, inauguré en juin 2024 en présence du président de la République, Sergio Mattarella . C’est une question de longévité, puisque le Cheval Cabré entend apporter un soutien direct à ses clients, mais aussi de prestige. Ferrari est ainsi prise entre deux feux : elle sait qu’elle n’a pas le choix de s’y mettre, en raison des normes européennes et des nouveaux concurrents chinois qui affolent les statistiques, mais elle doit aussi prendre en considération son immense héritage et une clientèle qui risque d’être dubitative. Ferrari est surtout sur un marché de conquête avec l’électrique, mais les objectifs restent mesurés, puisque le cheval cabré n’envisage que 20% de ventes avec l’électrique.

Pour l’instant, cette grande prudence s’est ressentie sur les marchés, puisque l’action RACE a perdu 15%, soit sa plus forte chute depuis l’entrée en Bourse de la marque. Preuve supplémentaire que ce virage électrique est peut-être le plus dangereux de tous pour Ferrari, bien plus que les tournants les plus périlleux de la Nordschleife, Monza ou Monaco.

(15 commentaires)

    1. Heureusement que Ferrari à son histoire unique depuis de 80 ans.
      … Tout s’achète sauf l’histoire qui compte encore beaucoup dans le pricing power d’une marque prestigieuse.
      Je pense que Ferrari est encore un peu à l’abri d’une comparaison avec un constructeur chinois.
      Pour le premium, c’est une autre histoire !

    2. la performance ce n’est pas seulement des KW disponibles. il faut qu’ils soient transmis à la route efficacement.
      Des voitures aussi performantes que des Ferrari et moins cher il y en a toujours eu, mais c’était pas des Ferrari…

      1. Que reste t il de Ferrari ( pour la partie voiture électrique ) , batterie Coréenne , moteur électrique surement YASA de Mercedes …. etc etc …. bon , assemblé en Italie , ça fait de moins en moins marque , mais usine d’assemblage …. fabriqué par ou ( dans l’usine ?? ) Ferrari , c’est vague , cela ne veut rien dire si c’est les équipementiers qui gèrent ….

        1. En 2019 …. SK Innovation a accepté de verser à LG Chem 1,8 milliard de dollars pour éviter l’interdiction d’importation … au USA. ( piratage de secrets LG )…. c’est du petit tout ça ….
          Ferrari doit vouloir faire un énorme bénéfice en achetant du SK …. plutôt que de la batterie européenne.
          En prestige SAFT est sur la planète Mars depuis 1997 avec la NASA et Pathfinder , bon trop cher surement l’ Europe des batteries pour une Ferrari …..

          https://www.nasa.gov/wp-content/uploads/2024/01/saft-experience-in-deep-space-exploration.pdf?emrc=65fcf70a712b5

  1. Je pense que pour les responsables… Et donc les stratèges de chez Ferrari.
    La transition plus ou moins obligée vers plus de VE et moins de 100 % VT, doit être sujet d’important cauchemar voir de casse-tête.
    Surtout devant l’exemple les difficultés graves que passe Porsche actuellement.

  2. Hâte de voir quand même!
    4 RM, un couple et une puissance hallucinants, si elle est vraiment construite comme une voiture de sport, elle devrait sérieusement détonner!

  3. Vous avez vu l’Angelelli Furia Rossa V12 ?
    Je ne sais pas si c’est un hommage ou un pompage mais c’est stylé.
    Bon ce n’est pas électrique.

    1. Bon je vais passer pour un con, mais c’est juste de l’IA. J’ai vu l’article sur un site concurrent (« moteur un » en français) du coup je n’ai pas cherché plus loin, pensant que c’était une préviz’ 3D d’un modèle pouvant être produit en petite quantité sur base de voiture existante (un peu façon Lambo Affolter), mais apparemment cette « marque » c’est un trip virtuel d’un gars tout seul derrière son écran. Tant mieux pour lui, on s’occupe comme on peut.
      Le traitement façon stries de Testarossa est sympa.

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