Crédit d’impôt VE : GM fait volte-face sur son plan controversé

General Motors renonce à son plan de dernière minute pour conserver les crédits d’impôt VE de 7 500 $ sur ses locations après la date limite.

GM renonce à réclamer les crédits VE malgré un plan déjà en place

General Motors (GM) a décidé d’abandonner un programme conçu pour prolonger l’accès aux crédits d’impôt fédéraux de 7 500 $ sur les véhicules électriques (VE) en location, après l’expiration de ces subventions le 30 septembre dernier. Le constructeur avait initialement prévu de contourner la fin de l’incitation fiscale en mobilisant sa filiale de financement, GM Financial, afin de racheter des stocks de VE auprès de ses concessionnaires. L’objectif : réclamer le crédit d’impôt dans les dernières heures avant la date butoir, puis réinjecter cet avantage dans les offres de location pour les clients.

Mais ce plan, mis en place en toute discrétion fin septembre, a rapidement suscité des inquiétudes politiques. GM a annoncé officiellement mercredi 8 octobre l’abandon de cette stratégie, expliquant que la décision avait été prise « après mûre réflexion ».

Selon une source proche du dossier, cette volte-face intervient après l’intervention du sénateur républicain de l’Ohio, Bernie Moreno. Ancien concessionnaire automobile, aujourd’hui engagé en politique, Moreno a dénoncé ce qu’il perçoit comme une tentative de contournement de la législation par certaines entreprises du secteur automobile, en utilisant des entités financières internes pour sécuriser des crédits fiscaux sans garantie de location immédiate.

Le programme prévoyait d’inclure potentiellement des dizaines de milliers de véhicules électriques en stock. Les concessionnaires redoutaient en effet de se retrouver avec des VE devenus plus difficiles à louer ou vendre après l’expiration du crédit fédéral. Le plan aurait pu leur offrir un avantage concurrentiel en intégrant artificiellement un bonus de 7 500 $ dans les contrats de location.

Un retrait sous pression politique, mais des remises toujours possibles

Bernie Moreno n’a pas caché son opposition farouche aux crédits d’impôt pour les véhicules électriques, qu’il qualifie de « subventions ridicules et obscènement coûteuses ». Il accuse les anciens dispositifs d’avoir favorisé les consommateurs les plus aisés, en leur offrant jusqu’à 7 500 $ pour la location de voitures électriques, souvent fabriquées à l’étranger. Dans une lettre adressée au secrétaire au Trésor, datée du 30 septembre, Moreno alerte sur ce qu’il décrit comme une « violation de l’intention du Congrès » par certains constructeurs automobiles.

Le sénateur n’a pas confirmé avoir eu des discussions directes avec GM ou Ford à ce sujet, se contentant d’affirmer que sa lettre « parle d’elle-même ».

Malgré l’abandon du programme initial, GM assure que les clients continuent de bénéficier d’avantages financiers similaires lors de la location de véhicules électriques via GM Financial. La société affirme ne pas tirer de bénéfice direct de cette mesure, mais indique que les remises appliquées aux contrats de location seront équivalentes à ce que le crédit d’impôt aurait couvert.

Une communication interne adressée aux concessionnaires, obtenue par le Detroit Free Press, indique que la valeur nette de cette réduction est désormais de 6 000 dollars. Bien qu’inférieure à celle du crédit fédéral expiré, cette remise vise à maintenir l’attractivité commerciale des véhicules électriques GM dans un contexte de transition réglementaire et fiscale.

Du côté de Ford, qui avait initié un programme similaire en amont de la date limite, aucune confirmation n’a été donnée quant à sa poursuite ou non. Un porte-parole de Ford a décliné tout commentaire.

Le débat autour des crédits d’impôt pour les véhicules électriques s’inscrit dans une dynamique plus large autour de la politique industrielle américaine et de la transition vers la mobilité électrique. Depuis sa première élection au Sénat en novembre 2024, Bernie Moreno s’est régulièrement exprimé contre ces aides, qu’il juge néfastes pour les travailleurs syndiqués et l’industrie automobile nationale.

Notre avis, par leblogauto.com

La décision de General Motors d’abandonner ce programme reflète la complexité de la réglementation fiscale entourant les véhicules électriques aux États-Unis. Si le constructeur affirme vouloir continuer à soutenir les clients via d’autres formes d’incitations, ce retrait illustre les tensions croissantes entre politique industrielle, législation fiscale et stratégie commerciale. L’initiative avortée montre aussi à quel point les constructeurs sont prêts à innover – parfois à la limite de la conformité – pour maintenir leur compétitivité sur le marché des VE.

Crédit illustration : GM.

Un commentaire

  1. Trump à vouloir faire trop gagner et rapidement les USA risque de détruire les positions des constructeurs américains dans 5 ou 10 ans !
    Il s’en fout … De moment que tout marche très bien pour lui … Et c’est vrai, il faut le reconnaître.
    Dans l’immédiat, il a beaucoup de succès dans tous les domaines. (enfin presque)
    … Mais sur le long terme !???

    … en plus pour GM … Ils ne sont plus en Europe !? Ou très peu.
    La Chine se ferme naturellement aussi …

    Décidément, l’automobile … C’est plus un bal de canards boiteux en ce moment.

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